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Extrait

Extrait ajouté par SuBla65 2017-01-07T14:40:57+01:00

Une fois devant le luxueux immeuble de Kim, elle jeta un coup d’œil autour d’elle. Ils n’étaient pas encore là, constata-t-elle, momentanément soulagée. Mais ce n’était que partie remise, elle le savait.

Le portier la salua du regard et vérifia son identité.

— Allez-y, mademoiselle, dit-il.

Elle appela l’ascenseur. Au bout de quelques secondes, la porte s’ouvrit, un homme sortit de la cabine et Olivia crut que son sang se figeait dans ses veines quand elle reconnut son père…

Sous le choc, elle recula d’un pas.

— Tu veux t’enfuir, c’est ça ? lança son père d’un ton cynique. C’est tout ce que tu sais faire ! Tu es aussi lâche que ta mère, ma pauvre fille !

Sa voix était chargée d’un tel mépris qu’Olivia chancela comme s’il l’avait frappée. Mais un dernier réflexe d’orgueil la fit réagir et elle se força à lui faire face.

Il avait comme toujours l’allure d’un notable bien sous tous rapports, avec son costume gris clair croisé, sa cravate de soie, ses boutons de manchettes en or. Ses cheveux déjà blancs étaient parfaitement coiffés, et il arborait son habituel petit sourire satisfait.

On lui aurait donné le bon Dieu sans confession, se dit-elle avec une rage sourde.

Personne ne pouvait se douter de sa perversité, de son pouvoir de manipulation, de la jouissance qu’il éprouvait à maltraiter les siens.

Mais elle, qui avait toujours été sa cible privilégiée, savait…

— Bonjour, articula-t-elle avec difficulté, je…

Il la coupa d’un geste.

— Tais-toi. Tu as séduit le mari de ta soeur, et tu vas sûrement essayer de m’expliquer que ce n’est pas ta faute. Tu es une traînée, Olivia ! D’abord Jacques, ensuite Alexander ! Tu n’as aucune moralité ! Pas étonnant que tu aies eu le contrat LifeStyle, tu as dû coucher avec qui il fallait…

Elle blêmit sous l’insulte.

— C’est faux. J’ai eu ce contrat parce que j’ai travaillé ! protesta-t-elle d’une voix étranglée.

Il eut un affreux ricanement.

— Allons, Olivia, tout le monde sait que tu es une bonne à rien, que tu n’as jamais su faire autre chose que te jeter dans les bras du premier venu, au mépris de toute bienséance, de toute morale !

Elle faillit s’effondrer, mais soudain les paroles d’Alexander lui revinrent à la mémoire. Elle devait croire en elle-même, se battre pour s’imposer et changer l’opinion qu’on avait d’elle ! Se taire, c’était abdiquer devant ceux qui l’attaquaient en colportant des rumeurs sur son compte.

— Tu as toujours tout fait pour me dénigrer, me rabaisser, et je suis fière de ce que je suis devenue malgré toi, fière d’avoir eu ce contrat ! rétorqua-t-elle avec force. Sans avoir couché avec personne, ne t’en déplaise. Cette fois, tu ne réussiras pas à m’humilier, à me culpabiliser, comme tu l’as fait avec maman !

Décontenancé, John Stanton eut du mal à dissimuler sa surprise. Pour la première fois, sa fille lui tenait tête, et il était pris de court.

— Ma pauvre Olivia, tu t’illusionnes ! soupira-t-il enfin avec condescendance. Kim va couper les ponts avec toi, Alexander te jettera comme une vieille chaussette dès qu’il se sera fatigué de toi, et tu auras tout perdu… Tu l’auras bien mérité, et…

Cette fois, ce fut elle qui l’interrompit.

— Tu te trompes, coupa-t-elle d’un ton rageur. Tu vois le mal partout ! Tu n’es qu’un pervers narcissique, et c’est toi qui fais le vide autour de toi ! Tu as tellement harcelé maman que tu l’as fait fuir et tu as tout fait pour me convaincre que je ne valais rien ! Quant à Kim, tu lui as imposé une telle pression qu’elle a fini par se persuader qu’elle devait atteindre la perfection en tout, sous peine de rater sa vie. Tu es un homme malade dont le seul plaisir est de rabaisser les autres.

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