Extraits

Lorsque les Boone arrivèrent, deux voitures de police stationnaient dans l’allée. De l’autre côté de la rue, les voisins les regardaient depuis leur terrasse.

Mrs Finnemore – qui se prénommait May et avait baptisé ses enfants April, March et August – était assise dans le canapé du salon et s’entretenait avec un policier en uniforme quand les Boone entrèrent, assez gênés. On fit rapidement les présentations ; Mr Boone n’avait jamais vu la mère d’April.

— Theo ! s’écria théâtralement Mrs Finnemore. Quelqu’un a enlevé notre April !

Là-dessus, elle éclata en sanglots et l’étreignit. Theo se prêta à ce rituel à contrecœur, par respect. Comme toujours, la mère d’April portait un large vêtement flottant marron clair, taillé dans une sorte de toile de jute, qui s’apparentait plus à une tente qu’à une robe. Ses longs cheveux grisonnants étaient noués en queue-de-cheval. Aussi folle qu’elle fût, Theo avait toujours été frappé par sa beauté. Elle ne faisait aucun effort pour se mettre en valeur – contrairement à sa mère –, mais certaines choses ne peuvent se cacher. Très créative, Mrs Finnemore aimait la peinture et la poterie, en plus de son fromage de chèvre. April avait hérité des bons gènes : les beaux yeux, et la sensibilité artistique.

Une fois Mrs Finnemore calmée, Mrs Boone s’adressa au policier :

— Qu’est-ce qui s’est passé ?

Il y a une catégorie de gens, des vagabonds, des traîne-savates, des sans-abri, qui vivent dans un monde souterrain. Ils n’ont pas de nom, pas de visage ; ils vont de ville en ville, en sautant dans des trains ou en autostop ; ils vivent dans les bois et sous les ponts. Ils ont laissé la société derrière eux. Et, de temps en temps, il leur arrive malheur. Ils vivent dans un monde dur et violent, et nous voyons rarement, parce qu’ils ne désirent pas être vus.

Elle se trouvait quelque part au milieu de cet énorme carnaval, et ce n’était pas sa place. Timide et tranquille, elle préférait rester seule avec ses dessins et ses peintures.

Quand on parlait de chimie, de musique, de cinéma ou de la guerre de Sécession, il n’était pas expert et ne prétendait pas l’être. Mais quand on en venait au droit, aux tribunaux et au système judiciaire, Theo était l’homme de la situation.

Les perroquets gris d’Afrique sont parmi les animaux les plus intelligents du monde. Comme vous le voyez, il connaît beaucoup de mots. Il comprend ce qu’on dit. Il peut même imiter les voix des humains.

Les fraternités et les sororités étaient des associations d’étudiants ou d’étudiantes, qui disposaient souvent de maisons sur le campus des universités.