— Alors, qu’est-ce que tu me conseilles pour que Kevin arrête d’être sur mon dos ?
Lisandro haussa les épaules.
— J’ai déjà essayé de lui présenter des nanas, mais il n’y a rien à faire... Il ne s’y intéresse pas. Il ne fait que les comparer à toi, c’est tellement soûlant ! dit Lisandro en levant les yeux au ciel.
— Alors, raconte-lui des bobards. Dis-lui qu’on a couché ensemble et que… j’en sais rien, que j’ai fait des trucs inavouables et dégoûtants, proposa Jessica.
Elle ne savait même pas ce qu’elle racontait.
— Je suis sûr qu’il me truciderait s’il croyait qu’on a couché ensemble… Il fait comme si cela lui était égal que je te drague, mais ça l’emmerde beaucoup en réalité.
— Ça ne m’étonne pas…
L’heure du déjeuner se termina et Jessica n’avait pas avancé d’un millimètre. Elle était complètement démoralisée.
— Allez, Miss cinglée, je t’invite, conclut Lisandro en lui adressant un clin d’œil.
— Merci, répliqua-t-elle en souriant.
Elle se retint de lui dire qu’il n’était pas obligé de faire ça. Une fois l’addition payée, Lisandro raccompagna Jessica à sa voiture.
— Même si je suis dans la friendzone, je n’ai pas l’intention de laisser tomber, tu sais ?
— L’espoir fait vivre... mais bon, si tu continues à m’inviter, je continuerai à accepter tes rendez-vous, répliqua Jessica avec un sourire bienveillant.

— On est ensemble depuis le lycée, avoua-t-il enfin. On ne se voit presque jamais mais, quand je reviens ici, on se remet ensemble quelques jours. En gros…
Jessica accusa le coup, sans rien montrer à Martin. Elle resserra son étole sur ses épaules, ressentant soudain un froid glacial.
— Pourquoi tu es si bizarre depuis quelques jours ? Qu’est-ce qui t’arrive ? demanda Martin qui ne comprenait absolument pas le comportement de sa collègue.
— Je ne suis pas bizarre ! s’agaça Jessica, piquée au vif. C’est… cette saleté de virus qui ne me quitte plus…
— Quel virus ? Tu n’as pas vraiment l’air malade…
Le cœur martelant sa poitrine, Jessica dévisagea Martin sans savoir quoi lui répondre. Maintenant qu’elle savait pour Stessie, elle ne pouvait pas prendre le risque de se dévoiler… Elle ne voulait pas passer pour une idiote ! Encore moins pour une pauvre fille en manque en se jetant sur lui, son collègue qu’elle détestait et trouvait ringard à peine quelques semaines plus tôt.
Bon sang ! Mais qu’est-ce qui a changé ? se demanda-t-elle.
— Tu as changé quelque chose…, lâcha Jessica malgré elle.
Martin plissa les yeux et s’adossa de nouveau au mur en l’observant de toute sa hauteur.
— Tu veux dire en dehors du fait que je n’écoute plus les conseils débiles de Lisandro ? répliqua Martin.
— Oui. Quelque chose a changé chez toi…, continua Jessica en englobant le corps de Martin d’un geste de la main.
— Si tu parles de mon physique, j’ai fait pas mal de sport ces derniers mois. De la boxe plus précisément.
— C’est ça ! s’exclama Jessica en glissant un regard appréciateur sur la silhouette de Martin qu’elle trouvait beaucoup plus intimidante qu’avant. Tu es… plus musclé, plus imposant…
— Où est-ce que tu veux en venir au juste ? l’interrompit Martin qui s’attendait à une nouvelle pique de sa part.

Des musiciens montaient sur scène tandis que je discutais avec ma sœur. Les premières notes de radioactive d’Imagine Dragon résonnèrent et le chanteur enchaîna sur les premières paroles. La musique m’envoûta, m’obligeant à reporter mon attention sur le groupe qui jouait, et mon corps se figea. C’était Morgan…
Contrairement à d’habitude, il était habillé d’un T-shirt et d’un jean noirs qui le rendaient sacrément sexy. Ses cheveux étaient ébouriffés et il semblait beaucoup plus à l’aise qu’en temps normal. Il avait l’air… cool. Je distinguai même une chaîne autour de son cou.
La foule s’agita devant la scène et plusieurs filles se mirent à jouer les groupies. Sans réfléchir, je me ruai vers Morgan. Ma sœur m’agrippa le bras pour me retenir.
— Qu’est-ce que tu fais ? s’étonna-t-elle. On dirait que tu as vu un fantôme.
Je clignai des yeux en réalisant que je l’avais totalement zappée.
— Le chanteur… c’est Morgan.
Mon cœur battait à cent à l’heure et j’avais ce besoin urgent de me rapprocher de lui et d’éloigner toutes ces filles qui semblaient en extase en l’admirant.
Ma sœur jeta un œil vers la scène et sa bouche s’ouvrit légèrement.
— Ah ouais… pas mal, balbutia-t-elle.
— Pas touche ! m’emportai-je en libérant mon bras.
Carole laissa échapper un petit rire qui fut étouffé par la musique.
— T’en fais pas pour ça, Sist.
— Si, je m’en fais, répliquai-je. Tu as vu toutes ces nanas qui bavent devant lui, là-bas ?
Carole acquiesça et nous rejoignîmes la scène en essayant de ne bousculer personne. La voix de Morgan s’infiltrait dans chaque cellule de mon corps et me mettait en transe. J’avais des frissons partout et j’étais totalement hypnotisée par sa prestation. Il bougeait avec fluidité et semblait s’éclater. Pour une fois, il souriait.
J’avais envie de lui arracher ses fringues et c’était vraiment perturbant. Ses yeux scannèrent la foule et il s’arrêta sur moi. Son visage se ferma aussitôt, mais il continua de chanter à la perfection. Il était en sueur et son T-shirt lui collait à la peau. Ses yeux ne quittaient pas les miens, me foudroyant sur place.
La chanson se termina et il reposa le micro sur son trépied avant de descendre à mes côtés d’un bond. Je sursautai et son parfum m’envahit instantanément. Putain qu’il sentait bon…
— Qu’est-ce que tu fais là ? demanda-t-il d’une voix tendue.
Mon cerveau avait grillé, je détaillai son corps sans vergogne. J’avais certainement l’air débile, comme souvent lorsque Morgan était à proximité.
— Vicky ? appela-t-il encore.
Je reportai enfin mon attention sur son visage.
— Je ne savais pas que tu chantais, lâchai-je d’une voix fébrile.
Ses yeux d’un bleu pur me sondèrent avec insistance.

Prologue
En me réveillant ce dimanche matin, une irrésistible envie de chocolat m’avait envahie. Je m’étais donc habillée rapidement d’un jean et d’un débardeur pour sauter dans ma vieille Porsche Carrera blanche et me rendre à la petite supérette à dix minutes de chez moi. Lorsque j’entrai dans le magasin, quelques clients passaient en caisse. L’un d’entre eux attira mon attention en rangeant ses courses et je m’autorisai à le reluquer discrètement en marchant d’un pas rapide vers le rayon confiseries.

Je m’absorbai dans la contemplation des différents choix qui s’offraient à moi, sans réussir à prendre une décision : chocolat au lait et aux noisettes ? Noir aux amandes ? À la framboise ?

Et pourquoi pas les trois ?

J’étais vraiment gourmande et j’en salivais d’avance lorsque je pris les trois tablettes de chocolat qui me faisaient de l’œil.

Et puis, une boîte d’After Eight pour la route ! me réjouis-je.

— Bonjour Vicky, tu vas bien ? m’interpella une voix grave aux intonations chaleureuses qui me fit sursauter.

Je me retournai et découvris l’homme que j’avais reluqué un peu plus tôt. J’aurais voulu lui répondre quelque chose, mais j’étais paralysée. Ma bouche était scellée tandis qu’un éclair me transperçait de la tête aux pieds. Il était tellement beau… Blond, une coupe en brosse et des yeux d’un bleu limpide qui me sondaient avec perplexité.

Est-ce que c’est ça le coup de foudre ?

Une minute… Comment connaît-il mon nom ?

Son expression joyeuse vacilla et son visage se décomposa.

— Tu ne me reconnais pas ? Franchement, tu me déçois…

Et il tourna les talons, me laissant comme une andouille en plein milieu du rayon. Il me fallut plusieurs secondes pour retrouver tous mes moyens. J’eus juste le temps de voir le beau gosse disparaître au coin de l’allée avant de me mettre à courir à sa poursuite, serrant mes tablettes de chocolat contre mon cœur qui battait à cent à l’heure.

— Attends ! criai-je en essayant de le rattraper.

J’agrippai son bras avec frénésie et il s’arrêta net pour se tourner de nouveau vers moi. Ses yeux d’un bleu presque transparent me fixèrent avec contrariété.

— Dis-moi ton nom…, murmurai-je encore fébrile.

J’avais le cœur dans la gorge et les jambes en coton. Cet homme me faisait un effet dévastateur… et je ne savais même pas qui il était.

Un homme comme lui, ça ne peut pas s’oublier.

Il serra les dents, mais finit par me répondre.

— C’est Morgan…

Son nom percuta mon cerveau et des flashs de Morgan Thomas inondèrent mes pensées. Le puzzle était en train de se remettre en place. Oui, je connaissais cet homme… mais il avait tellement changé de look que je ne l’avais pas reconnu.

Mes joues s’enflammèrent et mon malaise augmenta.

— Waouh ! Tu es… (j’allais dire : vraiment trop beau, mais je choisis de modérer mes paroles du mieux que je le pus) vraiment bien comme ça, bégayai-je. Enfin… Tu as beaucoup changé…

Et pour cause, Morgan Thomas était passé du look gothique avec de longs cheveux teints en noir et long manteau de cuir, à ça… Style surfeur, les cheveux courts avec sa couleur naturelle qui était d’un blond doré. Il portait une chemise d’été et un pantalon de toile beige.

Morgan continuait de me fixer, il ne semblait pas vraiment comprendre ma réaction. J’avais probablement l’air d’une débile mais, pour ma défense, on ne se fait pas foudroyer par le coup de foudre tous les jours et je n’avais pas été préparée.

— Mais… tu étais en train de ranger tes courses, tu es revenu pour moi ? demandai-je, abasourdie.

Il s’anima de nouveau.

— Oui, je dois y aller de toute façon…

Et il se détourna une nouvelle fois.

Merde ! Pourquoi j’ai dit ça ?

— Non, attends !

— À plus tard, Vicky, dit-il sans même me regarder.

J’aurais voulu lui courir après encore une fois, mais je me sentais tellement idiote que je n’en fis rien. Je le regardai juste partir, son sac de courses à la main. Cela faisait un moment que nous ne nous étions pas vus et si, lorsque nous étions plus jeunes, nous avions passé plusieurs soirées ensemble c’était uniquement parce que nos parents étaient amis. J’avoue qu’à cette époque, je n’avais jamais vu Morgan comme un potentiel partenaire. Mais aujourd’hui… je n’avais pas de mots pour décrire les sensations qu’il venait de provoquer en moi.

Son visage et, plus particulièrement, ses yeux continuaient de hanter mon esprit. Une chose était sûre : il fallait que je trouve un moyen de le revoir.

https://www.oliviasunway.com/

~~~

#Apple #ibookstore
https://books.apple.com/fr/book/souffle-de-vie-partie-1/id1479458965

#Amazon #kindle
https://www.amazon.fr/Souffle-vie-partie-Fantasy-paranormale-ebook/dp/B07XPJ9RMM

#Bookeen
https://www.bookeenstore.com/ebook/9782490913039

#Kobo
https://www.kobo.com/fr/fr/ebook/souffle-de-vie-partie-1

#Googleplay
https://play.google.com/store/books/details/Olivia_Sunway_Souffle_de_vie_partie_1?id=a2WuDwAAQBAJ