Extraits

Le porte s'ouvre. Livie entre et se fige en voyant Ethan. Celui-ci baisse les yeux en se grattant nerveusement la nuque.

- Il a baisé personne, il a juste perdu son cerveau dans un caniveau, je dis à ma sœur.

Lorsque tout le monde est parti, Livie rejoint sa chambre. Et comme à chaque fois depuis ce qui est arrivé, Jenny et Greg me proposent de rester, mais je ne veux pas m’imposer et décline gentiment. Je pars retrouver Livie pour lui dire au revoir et quand je rentre après avoir toqué, je la trouve assise sur le banc à côté de la fenêtre. Elle me sourit tristement et je la rejoins. Assis face à elle, je ne trouve pas les mots.

—    Ça va aller ? je lui demande.

—    Oui. Merci d’être présent.

Je ne réponds pas. Je ne peux rien faire d’autre que de lui offrir mon temps et même si elle ne me repousse plus, je m’efforce de garder mes distances. Parce que je dois être patient. J’ai entaillé son cœur par des mots que je ne me pardonnerai jamais. Je paye les conséquences de mes actes.

—    J’allais partir. Tu as besoin de quelque chose avant que j’y aille ?

Elle me regarde quelques secondes sans répondre, puis finit par secouer la tête.

—    Non, merci c’est gentil. Je crois que je vais me coucher.

Je me lève et ajoute :

—    Si tu as besoin… n’hésite pas, d’accord ? Appelle-moi si tu en as besoin, à n’importe quelle heure.

—    Merci.

Je fais quelques pas vers la porte quand elle m’arrête.

—    Attends, Ethan…

Je me retourne. Elle s’approche de moi et me regarde sans dire un mot. Je lui prends la main.

—    Linda ne nous en voudrait pas, Livie.

Elle ouvre la bouche, mais aucun son n’en sort. Mon cœur s’accélère quand je me penche vers elle. J’avais dit que j’attendrais, que je lui laisserais tout le temps qu’il faut. Mais elle s’y refuse à cause de cette perte. Parce qu’elle pense que ce n’est pas correct. Je la connais.

Lorsque je sens son souffle sur mes lèvres, je m’arrête. Vais-je le regretter ? Va-t-elle me reprocher de ne pas respecter le temps qu’elle a besoin pour accepter ce qui s’est passé ? Tant pis, je tente ma chance. Quand mes lèvres effleurent les siennes, elle ne me repousse pas. Cela m’encourage et dans un soupir de soulagement, je passe un bras autour d’elle et plaque mes lèvres contre les siennes. Mon paradis. Toute la douleur semble s’évaporer à chaque mouvement de ses lèvres sur les miennes. Je me sens léger et lorsque ma langue rejoint la sienne, un gémissement lui échappe.

—    Livie, est-ce que… oh, pardon.

Livie me pousse et j’aperçois Jenny sur le seuil de la porte.

—    Excusez-moi, je ne voulais pas…

—    Ce n’est rien, la coupe Livie. Ethan allait partir.

Je la regarde, ravalant l’amertume qui me gagne. Elle détourne les yeux et pars s’assoir sur son lit en attendant que je m’en aille. Je me retiens de lui exposer ce que ce qu’elle vient de faire m’inspire.

—    Je repasserai plus tard, dit Jenny.