Extraits

Il me draguait. Soit.

Il m'agaçait. Bon.

Et maintenant, il voulait m'embrasser. Merde.

- Maintenant ou jamais, Charlotte.

Elle retient son souffle.

- Maintenant, répond-elle dans un sourire.

#6 Te rendre heureuse.

C'est fait.

- Charlotte, je serai à toi aussi longtemps que tu le voudras. Tu peux me quitter, je te laisserai faire si cela te rend plus heureuse. C'est ma seule condition : que tu sois heureuse.

- Je suis déçue, dis-je en faisant la moue pour cacher le trouble que sa déclaration avait fait naître en moi. Je pensais que, si je te quittais, tu serais triste comme les pierres et prêt à tout pour me retrouver.

- C'est la phase 2.

- Me reconquérir ?

- Te prouver que je suis le seul à pouvoir te rendre heureuse. Je trouverai un moyen, mais fais-toi tout de suite à l'idée : toi et moi risquons de finir notre vie ensemble.

- Maintenant ou jamais, murmurai-je, presque endormie.

- Maintenant. Et à jamais.

Je souris...

- Bonne nuit, la nouvelle.

... et le maudis, l'instant suivant, avant de sombrer.

Ma mère pleurait maintenant et je renonçai à cacher mes larmes. Elle était mon pilier, celle qui me donnait de la force et qui me soutenait dans mes choix. Tenir sans elle me paraissait impossible.

-Tu vivras une passion débordante pour un homme, tu auras un métier que tu adores, tu aimeras le champagne, tu auras une tripotée d'amis. Peu importent les choix que tu feras, tu en feras des bons et des mauvais, mais tu auras une vie hors du commun. D'accord ?

-D'accord, maman.

-Nouvelle histoire, nouvelle chance, rétorqua Théo.

- Nouvelle histoire, nouvelle chance, répétai-je en désignant Summer. Le principe de la seconde chance, c'est de faire mieux que la première.

- Intéressant, dit-il avec un sourire.

Il se frotta le menton et me fixa avec intensité. Sous son regard, je me sentais mise à nue, comme s'il voyait mes doutes et mes hésitations. Au milieu de ce chaos, il y avait pourtant une chose dont j'étais certaine : Jérémiah m'attendait.

- Le principe d'une seconde chance, Charlotte, c'est de la saisir et d'en faire quelque chose de hors du commun.

- Où sommes-nous ? Demandai-je, nerveuse.

- Chez moi.

- Tu as un appartement à New York ?

- Deux, en fait. Mais celui-ci est beaucoup plus grand et j'ai une terrasse.

- Et ton ego tient là-dedans ? Me moquai-je.

- J'ai cassé des murs, sourit-il en m'entraînant dans le hall.

Je me retins d’éclater d’un rire acerbe. Même au milieu d’une foule de cinq mille personnes, Jérémiah et moi nous serions retrouvés. Quelque chose en moi m’attirait vers lui et, malgré mes efforts, j’étais indélébile, aussi marquant que cette cicatrice. Si j’avais fait le choix de m’éloigner, c’était justement pour cette raison : pour créer une distance suffisamment grande pour l’oublier.

- Quand une chose est évidente, elle s'impose à toi. Toi et moi, c'est l'évidence. Je ne vois pas pourquoi ça devrait être compliqué.

Maintenant ou jamais.

Peut-être que "jamais" était le plus raisonnable.