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« Il observa la table basse, cherchant clairement un peu plus de nourriture. Son regard tomba sur le livre qu’il avait ramené de la bibliothèque quelques jours plus tôt.
— Tu l’as commencé ?
— Euh… ouais.
— Tu mens ?
— Non.
Sam récupéra le livre. La ville des voleurs. Il traça le titre avec son doigt.
— Parle-m’en.
— Ils meurent tous à la fin ?
Il bouda.
— Quand j’ai dit que c’était écrit par l’un des mecs de Game of Thrones, je ne voulais pas dire que c’était la même chose. Tu ne l’as pas ouvert, hein ?
— Bien sûr que si.
— Alors, parle-m’en.
— Ils vont tuer le poulet.
— Hein ?
Je lui pris le livre des mains et l’ouvris à la page où il avait abandonné.
— Ils viennent juste de trouver le mec avec le poulet. Ils vont le lui prendre et le tuer, donc j’arrête. Je ne veux pas lire cette merde.
Sam se pinça les lèvres, un signe révélateur qu’il essayait de ne pas rire.
— Tu as vraiment lu autant de pages, et le laisses tomber juste parce que de jeunes garçons mourant de faim en ville vont manger une poule domestique ? Enfin, un coq, mais c’est la même chose.
— Je m’en fiche. Je n’aime pas.
L’expression de Sam s’adoucit. Il me prit le livre des mains et le reposa sur la table basse.
— J’oublie à quel point tu es mignon.
Je me renfrognai
— Va te faire foutre. »
Afficher en entierMaman soupira, puis poursuivit.
— Tu as raison. Ce garçon est compliqué, alors ne passe pas tout ton temps à réfléchir à ce qu’il se passe dans sa tête. Laisse-le respirer et se retrouver pour qu’il puisse te trouver.
Afficher en entierJ’ouvris la porte et vis que deux omelettes froides étaient sur le plan de travail, à côté d’un Post-it vierge sur lequel il aurait tout aussi bien fait d’écrire va te faire foutre. Sam était le fond lumineux et sonore de ma vie. J’avais besoin de lui comme de l’air. Son absence dans mon existence à ce moment précis me tuait. Seul un besoin désespéré de dormir m’empêchait de dévaler la rue pour aller au pub.
Afficher en entierLe pub était bondé, mais Sam passait toujours toutes les dix minutes pour voir comment j’allais, même s’il savait que je ne finissais jamais la boisson qu’il posait devant moi à dix-huit heures. Parfois, je me demandais comment il ne s’était pas rendu compte que je ne fréquentais pas ce bar miteux chaque week-end pour la qualité de son eau marron gazeuse. La plupart du temps, en revanche, je remerciais ma bonne étoile qu’il m’aime suffisamment pour me laisser le surveiller au travail toute la nuit.
Cette pensée me fit sourire lorsqu’il leva les yeux juste à temps pour capter mon attention. Ses yeux bleus pétillaient de l’autre côté du bar bondé et pendant un instant, les étoiles s’alignèrent. Puis un salaud l’appela par son nom, me laissant jurer puisque ce sourire facile n’était pas que pour moi.
Afficher en entierComme le jour où il avait fini son livre et avait jailli dans ma salle de bain pour m’en parler.
— Je veux seulement avoir soixante ans et m’en foutre.
— Te foutre de quoi ?
— De tout.
Je passai la tête hors du rideau de douche.
— Il va falloir que tu sois plus spécifique. En fait, je n’ai jamais terminé ce bouquin. J’ai été spoilé par L’Hôtel New Hampshire.
Micah me lança un regard impassible.
— L’un de ses autres livres.
— Oh, dit-il. Eh bien, j’ai aimé celui-ci.
C’était sacrément bizarre et j’étais à fond pour Billy, pour qu’il sorte avec ce mec, mais j’aime aussi qu’il ne l’ait pas fait, finalement. C’est logique ?
— Que tu apprécies le fait qu’un personnage queer n’ait pas été forcé de respecter toutes les facettes de sa sexualité ? Oui, c’est logique. Tu serais toujours bi si tu ne sortais qu’avec des femmes, n’est-ce pas ?
— Oui. J’aime clairement tout le monde.
J’essayai de contenir mon sourire narquois. Il y avait quelque chose de véritablement érotique dans l’idée que Micah voyait la possibilité d’être attiré par tout le monde, même si rien que l’imaginer avec quelqu’un d’autre me donnait envie de me laver le cerveau à la Javel.
Possessif ?
Carrément.
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