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Je n’avait jamais vraiment pensé à changer de bort. La seule femme qui m’avait un jour attirer s’appelait Barbie et j’avait 8 ans.
Afficher en entier— Quand tu te baisses, je vois ta culotte, répliqua-t-elle.
J’ouvris des yeux grands comme des soucoupes et je tirai machinalement sur le bas de ma robe. Jade avait toujours le même rictus sur les lèvres.
— Si tu te décides à faire ton coming-out, ça ne sera pas avec moi, la prévins-je.
Elle éclata d’un rire tonitruant qui me surprit. Cette journée était la plus étrange de toute ma vie. Prudemment, je m’éloignai de ma colocataire, qui semblait avoir cramé ses fusibles.
Afficher en entier— Désolé, je ne voulais pas te faire peur, s’excusa Thomas. J’ai terminé de faire le plein, je vais payer.
— Ok, je t’attends, soupirai-je.
Il s’éloigna et je me barricadai pour m’atteler à la tâche. Pendant que je faisais ça, je ne pensais pas à autre chose et ça me détendait. Après une main de limée, je levai le nez pour observer Thomas qui s’impatientait derrière le comptoir. Un grand-père bavard tenait la jambe au pompiste qui ne montrait pas la moindre trace d’exaspération. On allait encore en avoir pour des plombes.
Avant de replonger dans mon travail artistique, je tournai la tête vers le cimetière. Mon cœur faillit lâcher quand mon regard rencontra des yeux injectés de sang posés sur un visage en décomposition.
La lime m’échappa des mains et je me précipitai du côté conducteur pour fuir à l’opposé... lorsque je tombai nez à nez avec un type qui avait déjà ouvert la portière de Thomas. Avant que j’aie pu réagir, il se saisit de mes deux avant-bras et il m’extirpa en dehors de la voiture.
Dans son élan pour m’extraire de l’habitacle, il n’avait pas pensé à mes talons qui me firent chuter lorsque je tentai de me remettre sur mes jambes alors qu’il me tirait en même temps. Sans compter sur ma robe qui avait décidé de grimper tellement haut sur mes cuisses qu’on voyait ma culotte.
D’un geste brusque, je me dégageai de ses mains et je me relevai en constatant que le zombie était allongé sur les deux sièges avant et qu’il essayait de m’agripper. Pas très habile le mort vivant, on aurait même dit qu’il était coincé.
— C’est gentil de vouloir me sauver de ses griffes, mais faites un peu attention, lançai-je à l’homme qui m’observait étrangement.
Alors que je m’apprêtais à fuir à toutes jambes pour me réfugier dans la station-service, il m’attrapa à nouveau par les bras. Ses doigts me palpèrent, c’était bizarre.
— Je ne cherche pas à te sauver, mais seulement à te manger, lâcha-t-il avec un regard... gourmand.
Afficher en entier— Lot numéro combien ? Mais de quoi parlez-vous ? Et pourquoi est-ce que je suis collée au sol ?
Le lutin, toujours perché sur la poubelle, me répondit. Je le soupçonnai d’être le leader.
— Est-ce que tu penses que notre intelligence est proportionnelle à notre taille ? cracha-t-il. Nous savons qui tu es, ta photo a fait le tour des participants à la Tombola. Tu es le lot à attraper, et celui qui y arrive, il te gagne.
Ça sentait le roussi, il fallait vraiment que je grappille encore du temps. Assez pour que Thomas puisse me localiser.
Afficher en entierSon regard glissa vers ma main qui s’attardait négligemment sur mon décolleté. Il s’avança vers moi avec un air qui me colla un frisson de dégoût. J’aurais aimé vous raconter qu’il ressemblait aux irrésistibles avocats grands et ténébreux des romans à l’eau de rose, et qu’il me donnait envie de brûler ma petite culotte et le soutien-gorge qui allait avec... Mais non, il tirait plus sur le vendeur de voitures ventripotent que la nature n’avait pas gâté. Mes sous-vêtements resteraient donc greffés sur moi en sa présence, quitte à coller la dentelle à la super-glu. On ne sait jamais, s’il lui venait l’idée de prendre une initiative.
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