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Extrait

Extrait ajouté par Caroline 2013-12-27T12:31:42+01:00

"Afin de célébrer l’évènement, Willy courut à Manhattan, dès le lendemain matin, et se fit tatouer sur le bras droit une image du père Noël. Ce fut une épreuve pénible, mais il supporta volontiers les aiguilles, triomphant de se savoir désormais porteur d’un signe visible de sa transformation, une marque qu’il garderait sur lui à jamais.

Hélas, quand rentré à Brooklyn, il montra fièrement à sa mère ce nouvel ornement, Mme Gurevitch piqua une colère furieuse, avec crise de larmes et incrédulité rageuse. Ce n’était pas seulement l’idée du tatouage qui la mettait hors d’elle (bien que cela en fît partie, compte tenu que le tatouage était interdit par la loi juive – et compte-tenu du rôle qu’avait joué de son vivant le tatouage des peaux juives), c’était ce que représentait ce tatouage-ci , et dans la mesure où Mrs Gurevitch voyait, dans ce Père Noël en trois couleurs sur le bras de Willy, un témoignage de trahison et d’incurable folie, la violence de sa réaction était sans doute compréhensible. Jusqu’alors, elle avait réussi à se persuader que son fils finirait par guérir tout à fait. Elle attribuait à la drogue la responsabilité de son état, et pensait qu’une fois les résidus néfastes chassés de son organisme et son taux sanguin redevenu normal, ce ne serait qu’une question de temps avant qu’il éteigne la télévision et reprenne ses études. Mais là , c’était fini. Un coup d’oeil au tatouage, et toutes ces attentes vaines, tous ces espoirs trompeurs se brisèrent à ses pieds comme du verre. Le Père Noël venait de l’autre bord. Il appartenait aux presbytériens et aux catholiques romains, aux adorateurs de Jésus et tueurs de juifs, à Hitler et à tous ces gens-là. Les goys avaient pris possession du cerveau de Willy, et une fois qu’ils s’insinuaient en vous, jamais ils ne vous lâchaient. Noël n’était qu’une première étape. Dans quelques mois, ce serait Pâques, et alors ils ramèneraient leurs croix et se remettraient à parler de meurtre, et il ne faudrait pas longtemps pour que les sections spéciales prennent la porte d’assaut. Elle voyait cette image du père Noël, tel un blason sur le bras de son fils, mais en ce qui la concernait, ç’aurait aussi bien pu être un svastika.

Willy se sentait franchement perplexe. Il n’avait eu aucune mauvaise intention, et dans ce bienheureux état de remords et de conversion dans lequel il se trouvait, offenser sa mère était le dernier de ses désirs. Mais il eut beau parler et s’expliquer, elle refusa de l’écouter. Elle le repoussait à grands cris, le traitait de nazi, et comme il s’obstinait à essayer de lui faire comprendre que le père Noël était une réincarnation du Bouddha, un être saint dont le message au monde était tout amour et compassion, elle menaça de le renvoyer l’après -midi même à l’hôpital. Ceci rappela à Willy une phrase qu’il avait entendu prononcer par un compagnon de misère à Saint Luke’s : "Tant qu’à m’abrutir, je préfère une bonne biture à une lobotomie" – et soudain il sut ce qui l’attendait s’il laissait sa mère agir à sa guise. Alors au lieu de continuer à fouetter un cheval mort, il enfila son pardessus, sortit de l’appartement et partit en droite ligne vers je ne sais où".

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