Commentaires de livres faits par Mijak
Extraits de livres par Mijak
Commentaires de livres appréciés par Mijak
Extraits de livres appréciés par Mijak
Je suis donc rassuré, et je continue ma lecture.
J'ai cependant eu un peu de mal à avancer ; l'écriture n'est pas à proprement parler "facile". Sans que le style ne soit complexe, l'auteur (traducteur surtout je pense) aime les tournures parfois alambiquées et lourdes, et le récit prend son temps, tergiverse, parfois est rendu assez fouillis hélas.
La fin est très satisfaisante, vraiment, j'ai été vraiment heureux en la lisant, je l'ai trouvé hyper cohérente. Le roman prend le parti, dans la grande thématique des voyages dans le temps, de dire : "ok, ce qui s'est passé est immuable, donc un retour dans le passé ne changera rien". C'est ce qui nous est montré à travers le protagoniste, Doyle, qui néanmoins se pose la question, hésite, doute, on n'a donc pas un principe établi qui n'est pas remis ne question. Même si ce choix est problématique d'un point de vue causal (logique), le récit s'y tient et est cohérent avec ses décisions.
Le roman est long, passe par plusieurs phases, le protagoniste change, évolue, et c'est globalement du fantastique, avec des parties horrifiques un peu. Je trouve juste dommage que du côté Romanelli et du Maître on ne creuse par le côté Egyptien (mythes, magie, ambitions des antagonistes), car mis à part le premier chapitre (obscur, vu qu'on ne sait pas de quoi on parle), on a que des bribes de plan. Le titre d'ailleurs est une référence jamais vraiment explicitée.
Je suis curieux de voir la suite.
J'ai eu un peu de mal avec le dessin au début, ce n'est pas ce à quoi on est habitué avec les comics, mais rapidement on est dedans et ça se suit très bien. Les personnages sont un peu attendus, habituels, mais l'intrigue est prenante et on est curieux. Dans ce tome-ci, on voit les résistances et l'incrédulité s'effriter devant l'évidence qui frappe les protagonistes. Les deux personnages principaux, très différents et suivant des trames narratives indépendantes, son un plaisir à suivre. Bémol toutefois pour Norton, donc la relation thérapeutique est ridicule (la psy n'est pas crédible une seule seconde)
Un vrai plaisir donc, même si j'ai parfois eu du mal avec le côté surnaturel/onirique des évènements qui ne sont pas expliqués. A côté de ça, les épreuves traversées par Malcolm et Alice sont poignantes, et leur aventure est éprouvante aussi pour le lecteur, on veut savoir la suite.
Ah, et également, rien à voir mais le livre met en scène une grosse incohérence explicative avec les daemons : la puberté passé, ils sont censé avoir pris leur forme originale (la trilogie nous apprend ça) or, ici, avec Alice, ce n'est pas le cas. Ça m'a dérangé, un peu, ainsi que certains détails amenés sur les daemons, comme le fait qu'ils puissent être blessés, qu'ils aient donc une réalité physique (alors que je les considérais auparavant plus comme des manifestations échappant à certaines règles physiques). Ça pose d'autres incohérences ou met carrément une absurdité dans ce système (fragilité de la vie du coup, dès lors qu'un daemon en mouche peut être gobé par un crapaud au pif et tuer un gamin, du coup)
Mais c'est accrocheur, j'ai envie de lire la suite malgré tout.
Avant que Humbert et Dolorès ne partent sur les routes, c'est prenant, ça fait froid dans le dos comme un thriller parfois, c'est glauque à souhait. La suite est chiante, interminable, vraiment, je m'arrête d'ailleurs avant la fin (il me reste une centaine de pages), car oui il est long.
Niveau plans, cases, parfois on se retrouve avec des dialogues qui montrent juste des portraits des personnages, parfois presque du copier/coller. Les gestes, la dynamique est pauvre, et l'histoire emportée trop vite, trop simplement, pour qu'au final elle se réduise à peu de chose.
Bref, j'ai moins aimé, ou même j'ai pas aimé, en fait. Mais déjà quand j'avais vu "les aventures de Blake et Mortimer à New York" ou je sais pas quoi, ça sentait mauvais. On dirait un mauvais spin-off.
Alors, oui, comme dit bloodymarie, on brise avec les copies précédentes, mais c'est justement ce que j'appréciais dans l'héritage de Jacobs (sans que ce soit, dans les thèmes ou les personnages, heureusement, du conservatisme ; ça a beaucoup évolué) ; cette impression d'intemporalité, de continuité. Et la densité (des textes notamment), ici absente, était quand même une signature de la série.
Résultat je m'ennuie en le lisant, je n'ai pas l'impression qu'il y ait de fil rouge, aucune intrigue, juste un décor, et le seul plaisir est parfois dans certaines tournures et étrangetés de forme de l'auteur, qui lui sont propres et habituelles.
Bref, je perçois une qualité à laquelle je n'ai pas été sensible, mais du coup, comme d'hab dans ce cas, je ne me force pas : il y a trop de livre dans le monde pour me forcer à en lire un qui ne me plaît pas.
Et effectivement, c'était ce que j'attendais, et c'était brillamment fait. A partir d'un point (en apparence) anecdotique, E.E.Schmitt nous montre (comme il l'explicite à la fin) que les pires représentants de l'humanité sont humains, et que donc en tant qu'humains nous possédons tous la potentialité et la nature qui a "fabriqué" ce genre de personnes ; ce n'est pas génétique, il n'était pas un mal absolu né ainsi. Par ce procédé du scénario alternatif, l'auteur montre qu'avec d'autres rencontres, avec ce qu'il appelle "la part de l'autre" dans sa vie, Hitler aurait pu aussi être totalement différent, et qu'il n'est pas un "monstre" au sens où on voudrait l'exclure de l'humanité, mais qu'il est juste devenu un type méprisable, haineux et mégalomane, paranoïaque etc. qui a eu les moyens de ses ambitions.
Comme un commentaire ci-dessous, E.E.Schmitt explique aussi dans sa postface (sorte de journal d'écriture) qu'il a été confronté à des amis qui ne pouvaient juste pas concevoir ce message, pour qui le personnage restait un tabou qu'il ne fallait pas, jamais essayer d'expliquer ou de comprendre. E.E Schmitt répondra, agacé, que oui bien sûr, ne pas essayer de comprendre est la meilleure façon de réitérer nos erreurs.
Il fait aussi le lien avec le moyen orient (le livre est sorti en 2001), et l'effet que peut avoir l'humiliation des vaincus sur l'esprit de vengeance et l'émergence de types comme Hitler (car c'est aussi venu de l'humiliation ressentie du traité de Versailles, après la première guerre).
Bref l'histoire est très bien faite, bien sûr l'introspection d'Hitler est fictive, même si tout se raccroche à une base historique (E.E. Schmitt a beaucoup étudié le sujet pour coller à l'histoire, et le bouquin a été revu par des historiens). Les deux histoires sont racontées en parallèle, et du côté d'Adolf H. (le "gentil"), c'est forcément une uchronie, et plus on avance plus les univers s'écartent l'un de l'autre.
Après la mort d'Hitler, l'histoire devient un rappel des faits connus. Côté Adolf H., sa vie continue un peu et E.E.Schmitt se livre à un exercice uchronique sur un 20e siècle sans 2nd guerre mondiale, donc sans dominance des USA, etc.
C'était un régal à lire, et l'écriture de Schmitt est très facile, ça se lit très vite, et comme d'hab le roman est riche de pensées et réflexions philosophiques et poétiques.
Je compare les deux auteurs parce qu'ils ont beaucoup en commun, dans le style. Pas de prime abord, certes, pas dans le genre ou le thème, mais dans cette façon d'écrire très descriptive et basée sur l'émotion communiquée, les impressions, l'ambiance. Et ce lien avec, toujours, des forces anciennes et obscures. D'ailleurs certaines nouvelles, pas de Conan, mais de Robert Howard néanmoins (dans le tertre maudit par exemple), sont très lovecraftiennes.
Bref j'ai adoré voir cette nouvelle-roman qui prend son temps, tout en éludant les présentations, car on connait Conan et son univers. Ici donc, on commence d'entrée de jeu : Conan est roi, et il y a une grande bataille. Tout le reste va être une quête, de l'aventure et de l'action. Réellement une nouvelle étendue sur quelque chose de long, avec pour le coup d'autres personnages, des antagonistes aussi, qu'on apprend à connaître.
J'ai adoré et l'ai lu très vite, je ne pouvais pas le lâcher.
L'essentiel de ce que j'ai lu est de la discussion sur la bourgeoisie, les frasques des uns et des autres, la beauté, la richesse, les élucubrations philosophiques de Lord Henry (qui est insupportable), l'avenir des trois protagonistes et leur train de vie. Un élément fantastique arrive près de la page 100 (!), mais j'ai pas eu la patience d'en voir la suite. A ce stade, aucun personnage n'attise un quelconque intérêt en moi, ce sont juste d'insupportables jeunes bourgeois méprisants ou naïfs, et leur univers se résume aux dîners mondain, aux opéras et aux salons.
Autant dire que je m'attendais à tout autre chose d'un roman "fantastique" (terme utilisé pour désigner Dracula, Frankenstein ou les récits d'E.Poe, tous du 19e). J'ai persévéré, ou je l'aurai arrêté plus tôt, je me disais qu'il le méritait, je sais objectivement qu'il y a plus à en attendre, j'ai voulu lui donner le respect qui lui est dû. Mais non, pas moyen, j'ai trop de livre dans ma PAL pour perdre du temps avec un qui m'ennuie.
Pour les problèmes de persos et de sexisme, l'exemple le plus évident est que le SEUL personnage féminin important dans l'intrigue (oui il n'y en a qu'un) passe tout le roman à être à moitié inconsciente, inutile et sauvée par tout le monde (en plus d'être définie par sa beauté etc, classique)
La fin, à ce propos, m'a aussi déplu tellement elle est attendue et donne un message idiot.
A côté de ça, on a une intrigue classique dans un cadre fouillé et riche, donc ça passe, même si en prenant du recul on se dit qu'on a déjà vu ça mille fois.
C'est le premier Bordage que je lis, j'en ai d'autres sous la main, je m'en débarrasserai, sauf un qui a l'air intéressant, mais si je retrouve le même délire je l'abandonnerai sans regret.
Mais, tout ça, avec de la fantasy. C'est à dire que les différentes races y sont présentes (elfes, orques, fées, gnomes...), et qu'il va y avoir une quête épique !... mais dans une ville, avec immeubles, voitures, avions etc. Le décalage est sympa donc, original, mais l'histoire hélas ne va pas très loin. Au-delà de l'étrangeté du cadre, le roman ne va pas bien loin. Il a un propos, un message : un groupe de syndiqués contre le patronnât et la classe dirigeante, mais autrement en tant que roman de fantasy il n'est pas si intéressant.
Vers la fin, l'ennui m'a fait sauter des passages, lire en diagonale, car on savait vers où ça allait, et l'histoire n'est pas très surprenante. Une fois qu'on a saisi le message et le but global de la lutte, rien n'est très stimulant.
Mais ça reste drôle et original, pour cet entremêlement de fantasy et de modernité. Mais plutôt moyen malgré tout.
Une ambiance d'aventure, de piraterie et de trésors, très traditionnelle. La dernière nouvelle, la 3e, change un peu, à la première personne elle met en scène une femme pirate, mais à travers la narration introspective on doit se farcir pas mal clichés sexistes.
Car oui, c'est une version abrégée d'une histoire bien plus dense (et, visiblement, lourde). Mais ça m'a donné envie de me la procurer.
Mais, surtout, la fin est bien différente du film, et il y a dans celui-ci un chapitre, introduction de tout une suite écrite par Morgenstern.
Mais bon, même dans cette version abrégée, on a beaucoup de choses que le film ne retranscrit pas, comme l'introduction du personnage de Max le Miracle, ou le background des personnages de Fezzik et d'Inigo (qui ont une histoire palpitante).
Bref, j'ai adoré, et ai adoré lire les anecdotes de Goldman concernant ses déboires pour le film, ses relations avec les acteurs, avec sa famille, son combat pour faire ce livre, ses relations avec la fondation Morgenstern...
Un régal, vraiment. Et l'histoire, comme dans le film, est épique, pleine d'aventure, de drames et d'amour. Et d'humour, beaucoup.
Je savais déjà que c'était différent, mais alors quelle différence ! A part quelques personnages, ça n'a pas grand chose à voir. Toutes les adaptations ont laissé tomber le cadre du roman, qui est une planète peuplée par des singes à notre niveau de civilisation (et pas dans une espèce de vie médiévale), et le tout est surtout centré sur la captivité, et les tentatives d'Ulysse de se faire reconnaître comme intelligent. Là où le premier film faisait parler tout le monde en anglais, le second (de Burton) carrément avait des humains qui parlaient (ça enlève tout le cœur du roman) et les derniers n'ont carrément rien à voir bien sur, puisqu'ils imaginent leur propre scénario de révolution simiesque.
Bref une très bonne surprise, et une fin un peu allégorique qui montre que tout le livre est en réalité presque une fable.
Je l'ai lu parce qu'il était là où je me trouvais, mais je l'aurais jamais acheté.
J'ai adoré. A travers une histoire d'enquête anthropologique et judiciaire, le livre place au cœur de son propos la question de l'humain, ce qu'il est, ce qu'il n'est pas, en mettant en scène des enjeux qui vont vite dépasser le "simple" cas initial, pour devenir un sujet brûlant de l'humanité entière.
Progressivement, chaque échange, délibérations, discussions, débats, articles... tout va dénouer peu à peu les tentatives d'explications, les nombreux arguments de l'un et l'autre camp : qu'est-ce qui fait de l'humain un humain ? Et pas un animal ? Ou plutôt, plus qu'un animal ?
J'ai vraiment retrouvé dans ces réflexions incessantes certains de mes propres raisonnements sur la question, et j'ai été happé par tout ce que le livre avance, anthropologiquement, zoologiquement, philosophiquement, psychologiquement...
Bien sûr, en l'absence de ces "tropis" (l'espèce découverte qui lance l'intrigue) la question est moins difficile. L'homo-sapiens n'a pas tant de rival vivant dans le domaine de l'humanité. Mais, comme j'ai dit, cette affaire est un prétexte, pour l'auteur, afin de parler de l'humanité, de cette prise de conscience du manque de définition réelle de ce qui fait de l'humain un humain. Car même lorsqu'on parle d'intelligence ou de conscience, beaucoup d'exemples vont abonder pour dire que tel ou tel animal dément la règle. Le titre est un argument avancé, je ne vais pas spoiler, mais ça m'a fait plaisir de le voir ici, dans cette place et pris avec cette importante, car j'ai longtemps soutenu moi-même que nous étions profondément une espèce non-naturelle. Dénaturée.
Finalement, j'ai bien aimé, même si je reconnais ses torts et qu'il ne sera pas parmis mes favoris de l'auteur.
Le livre est un récit rétrospectif de policiers, dans une ville fictive de Pennsylvanie, qui ont récupéré une vieille Buick Roadmaster qui est en fait tout sauf une voiture, même si elle en a l'apparence. Il va s'avérer qu'elle est une sorte d'objet étranger, inconnu, et surtout un portail vers ailleurs, duquel apparaît des choses, ou par lequel des choses disparaissent...
Un peu à la façon d'un Colorado Kid, ce livre aborde l'étrange et le mystère par le récit de quelque chose d'impossible, d'incompréhensible, et c'est là qu'est l'horreur : cette chose qui n'a pas le droit d'exister. Et bien sûr, au fur et à mesure du récit cela va aller en s'amplifiant, on va découvrir l'horreur, mais pas une horreur spectaculaire (ou pas que), non, une horreur psychologique, très bien rendue comme toujours par les personnages de SK.
Pour en revenir avec la similarité avec Colorado Kid, le livre a un peu le même propos symbolique : parfois, on n'a juste pas les réponses. Et oui, ça peut paraître frustrant de ne pas savoir, mais justement je trouve que c'est en partie le sujet principal du livre : plonger le lecteur dans la même expectative et frustration que Ned, face à l'incompréhension, car on a plus peur de ce qu'on ne comprend pas.
Le roman est donc un récit rétrospectif, et en ça il est lent et n'a pas beaucoup d'action dans la narration ; parfois SK nous emmène dans de longues digressions, certes bien écrites et tout, mais dans un livre de 600 pages c'est jouer avec nos nerfs.
Ensuite, il y a le soucis de la narration elle-même...
Le récit est confus pour plusieurs raisons ; de un, la narration multiple à la fois en temps (évènemets passés/présents) et en narrateurs (Sandy, ou les autres). De plus, soucis du traducteur peut-être, ou de l'édition je sais pas, mais dans la narration au présent il n'est pas toujours indiqué les dialogues (avec des tirets) du coup on a de l'introspection qui peut se mêler avec le récit, et des dialogues rapportés dans le récit avec des dialogues du présent de narration. Bref, niveau forme dans le texte, pour la compréhension, c'est un beau bordel.