Extraits

Mêler le sexe à cette relation était la pire des idées, elle a éveillé en moi des émotions insoupçonnées. Je deviens possessif. J’exige chaque molécule de ton arôme, et plus encore, je rêve de t’enfermer dans la cage de mon existence sans que personne n’interfère.

Qu’il me tue, si c’est en me recouvrant de ses caresses. Je suis maudite, de toute façon. Je brûlerai dans le même enfer qu’Imrel, pour être allée trop loin, pour avoir abandonné mon intégrité dans l’immondice de son stupre.

Tu n’es pas mon type, non… Tu es tellement plus, vibre sa voix grave. Tu es unique, Ava Châtelain.

- Cette donnée change-t-elle quoi que ce soit à la situation ? (Sa main plonge dans ma crinière, qu’il se met à inspirer amplement.) Tu me surprends de jour en jour.

- Qu’est-ce que tu veux dire ?

Le havre de ses bras est si bon… je garde les poings serrés.

- Tu bouleverses mon monde, petite chose fragile ayant débarqué dans la villa.

- C’est comme ça que tu me vois ?

Il recule le visage pour mieux m’observer. D’un air bienveillant, à mon grand étonnement.

- Seulement quand tu souffres. Je ne t’imaginais pas si passionnée, si courageuse, ni si gourmande.

Ne suis-je qu’une fleur dans son bouquet personnel ? La fragrance parfaite ? Une drogue inédite ? Une proie sur son tableau de chasse ? Me désire-t-il sexuellement, ou n’est-ce qu’un délire olfactif ?

Faire en sorte qu’elle m’offre l’objet de ma convoitise aurait dû être facile. Une belle blague : à mesure que je progresse sur le damier, mes pions se font dégommer un à un.

Ai-je envie de mêler le sexe à cette obsession délirante ? Ai-je envie de l’écorcher, de la démanteler ? Car c’est exactement le chemin que l’on empruntera.

Je n’aime pas ce qu’il provoque en moi. Cet émoi, cette incertitude, cet intérêt trop atypique — avec ses propres règles affligeantes.

- Ne fais pas cette tête. Tu devrais te libérer de cette anxiété, ne t’encombre pas de ces sentiments. Tu es jeune et pétillante, susurre-t-il plus bas, sur un ton aux notes sinistres et chaudes à la fois. Je déteste que tu ne sois pas toi-même. Il faudrait être abruti pour te rejeter, crois-moi.

Je déglutis, les dents plantées dans ma lèvre inférieure, ne sachant que répondre à cet… élan de gentillesse ? qui se fraie un chemin entre les craquelures de mes défenses. Imrel peut s’avérer surprenant.

- Je suis là, moi. Et tu m’es primordiale.

Me complaire… pour me convaincre de rester, terrifié à l’idée de perdre sa petite fleur. Revêtir une telle importance aux yeux de quelqu’un est… incroyable. Sauf que c’est pour les mauvaises raisons.