Touchdown, Tome 1 : Playoffs

Ce livre est pour moi une catastrophe magistrale, et quand je dis ça, je pèse mes mots. Outre l’écriture, que je ne trouve ni fluide, ni bonne, l’auteur avance des thèmes (et certains très graves) en les survolant et en les traitant à la légère.

J’ai trouvé d’emblée l’écriture scolaire et insipide (les dialogues sont plats, l’auteur ne sait pas insuffler les émotions et use des points d’exclamation parfois sans réelle utilité) et les personnages clichés et caricaturaux.

* Des personnages clichés :

- WYATT - Les personnages sont sans profondeur et bourrés de clichés : Wyatt est le cliché même du sportif accompli, arrogant et hautain. Il se décrit lui-même comme un dieu du sport et le meilleur de son club sans jamais se remettre en question. Il vit sa sexualité en se cachant et couchant avec son « plan cul ». Il en parle une demi-douzaine de fois sans que l’on n’apprenne jamais son prénom. Ça annonce la couleur quand même. Si ce n’est pas un homme mauvais, il manque profondément de relief, d’aspérité. Il apparaît comme un gamin trop gâté et imbu de lui-même et… rien d’autre malheureusement.

- JESSY - quant à lui apparaît comme un mannequin aux yeux de Wyatt, ses yeux sont d’un bleu si magnifique, et son corps est si finement ciselé… Voilà l’essentiel des premiers chapitres : l’auteur nous rabâche à quel point ils se trouvent beaux mutuellement. Aucune alchimie, pas de phase de séduction, on ne voit rien. Ils se rencontrent au premier chapitre, ils se trouvent beaux, ont un rdv puis deux et voilà, l’affaire est conclue. Autre cliché que je trouve assez insupportable en romance, les personnages magnifiques qui pourtant se trouve insipide.

- APRIL et TOM -Spoiler(cliquez pour révéler) Les personnages secondaires sont également sans profondeur voire même complètement abracadabrantesques : la meilleure amie est une cybercriminelle qui a déjà hacké les services secrets britanniques. Son fiancé, qui a enquêté sur elle, a demandé sa mutation du MI5 et travaille maintenant pour le FBI. Wow, je me suis demandé dans quoi j’étais tombée… Je voulais juste lire une romance sportive moi !

* L’auteur ne s’encombre pas d’un scénario travaillé et recherché. J’ai vu venir certaines scènes de tellement loin que j’en faisais la remarque à des amies bien des pages avant que l’évènement en question arrive…

* Les 2/3 du livre voient arriver un nouveau thème qui sort d’on ne sait où. Spoiler(cliquez pour révéler)On apprend que Jessy, qu’on sait avoir eu une relation et rupture difficile un an auparavant, a été victime de manipulation psychologique, de sévices et de viols conjugal durant deux ans. Quid de ses traumatismes physiques et psychologiques ? Il a subi l’enfer pendant deux ans, a dû s’enfuir, quitter son travail, son appartement, sa vie et pourtant rien ne parait. Il se remet en couple facilement, sans aucune peur, ni au sujet des hommes, ni au sujet du sexe. Il n’a aucun problème de confiance. Il n’a suivi aucune thérapie. C’est à se demander si l’auteur connait les ravages que peuvent causer une emprise psychologique et des sévices physiques. J’ai été scandalisée du traitement à la légère de ce thème gravissime.

* On pourrait croire que l’auteur n’a jamais su de quoi elle voulait parler tant elle est a lancé des pistes différentes.

* Enfin, comme trop souvent avec Juno, la correction est hasardeuse (mots manquants, fautes d'accord, erreurs dans l'utilisation des pronoms...).

Une grosse déception pour moi qui adore les romances sportives. Je passerais mon chemin pour la suite de la saga.

Au vu des commentaires très enthousiastes sur Instagram et Amazon, j'ai décidé de tenter le coup. Malheureusement, je suis resté sur la touche tout le long du récit. Je vais donc en expliquer les raisons, le plus clairement possible.

Pour commencer, la plume ne m'a pas enthousiasmé. Il y a une mauvaise utilisation de la ponctuation et une surabondance des points d'exclamation, en particulier chez Wyatt, qui donne l'impression que le personnage hurle en permanence, c'est rapidement pénible à lire. L'écriture est simple, mais plutôt fluide. Ça se laisse lire, cependant, ce n'est pas sophistiqué. Et cela n'est pas spécialement un défaut, je préfère une plume simple à une plume qui en fait trop.

Second point, les personnages. Ils sont très clichés, tant Wyatt que Jessy. Et les clichés n'ont pas que du négatif, mais je pense qu'il faut en jouer et les utiliser avec parcimonie, plutôt que les empiler. Je n'ai pas éprouvé d'empathie ou d'affection pour les personnages, autant les principaux que les secondaires, la faute au travail psychologique survolé. Que ce soit Wyatt et l'homosexualité cachée ou Jessy qui a vraiment vécu un enfer avec son ex, l'impact psychologique est lourd, réel. Ici, il n'en est rien.

Je n'ai pas non plus apprécié la surabondance et la répétition des origines eurasiennes/indonésiennes de Jessy. Inclure de la diversité est quelque chose qu'on ne peut qu'apprécier dans une romance contemporaine, sportive qui plus est, mais ici, j'ai plus grincé des dents qu'autre chose. Répéter toutes les deux pages qu'il est métis et eurasien, c'est dangereux car ça verse dans le fétichisme et l'inverse du racisme n'est pas la fétichisation, les deux sont aussi mal perçus par les minorités ethniques. Notons aussi la serveuse noire Shonda qui est qualifiée comme "possédant un visage félin" et des ongles comme des "griffes", dans le genre association douteuse, c'est pas incroyable non plus. Tous les clichés sur les familles asiatiques sont compilés, c'est assez agaçant de voir si peu de nuances. Pendant que bien sûr, Wyatt a une famille parfaite.

Troisième point, l'histoire ; elle ne révolutionne rien ce qui certes n'est pas un mal, le problème, c'est qu'on devine tout à l'avance et ça pour le coup, c'est plus gênant car il n'y a plus de réelle raison de continuer à tourner les pages.

Enfin, quatrième point, je reviens sur l'ex de Jessy... on ne peut pas avancer des thèmes lourds et sérieux comme la violence conjugale, le viol, le harcèlement et tout ce que cela peut impliquer sans le traiter avec rigueur. Je pense qu'à ce stade, il aurait mieux fallu éviter cette intrigue plutôt que la torcher avec aussi peu de sérieux. Les manipulations de haute voltige et la maltraitance conjugale sont des thématiques importantes, lourdes, avec un réel impact sur la vie de la personne victime. Il n'y a presque aucun questionnement, remise en question alors que Jessy a vécu l'Enfer et a dû fuir son ancienne vie. Oui, certes, toutes les victimes réagissent d'une façon qui leur est propre, mais là, on y croit pas.

Cinquième point, les invraisemblances. Comment gober une seule seconde que le personnage d'April a pu échapper des mois à la CIA, MI5, FBI et services secrets britanniques réunis ? Comment expliquer que Tom, agent britannique ait pu être muté aux USA. C'est impossible. Jamais un agent des services secrets ne serait autorisé à travailler au FBI, il n'y a même pas de mutation possible, ce sont deux services ultra secrets de deux nations différentes, on en peut pas être muté de l'un à l'autre, un peu de bon sens de grâce.

Voilà, malheureusement, pour moi, ce livre n'a pas été à la hauteur de mes attentes.