Extraits

– Vous n'êtes pas une groupie, n'est-ce pas ?

– Une groupie de qui ?

– Mais…

Il ne peut pas répondre « de moi » sans passer pour un gros prétentieux. Du coup, il se demande clairement si je me moque de lui ou s'il existe réellement une personne sur Terre qui ignore qui il est. La situation commence à m'amuser.

– Enfin, poursuit Jared, vous savez qui je suis, n'est-ce pas ?

– Le propriétaire du chat ?

– Je parlais de mon métier.

– Oh. Vous êtes musicien, c'est ça ?

Rock star n'est pas une profession. En tout cas, je suis certaine que ça n'existe pas dans la nomenclature de la Sécurité sociale française.

– Vous vous moquez de moi.

– Vous savez, Jared...

– Jason ! corrige-t-il avec une pointe d'agacement.

– Ah oui, pardon ! Bref, il existe de nombreuses personnes de par le monde qui ne connaissent pas votre nom. Simplement, d'habitude, vous ne les croisez pas.

Il me dévisage comme s'il venait de me pousser une deuxième tête, puis, à ma grande surprise, il éclate de rire. Le chat se hérisse comme un rince-bouteilles et saute de mes épaules, non sans m'avoir enfoncé ses griffes dans la peau au passage.

– Aïe !

– Désolé. Mademoiselle… Quel est votre nom, déjà ?

– Vous voyez, vous ne vous en souvenez plus non plus.

Il rit de nouveau. Un rire de gorge, sexy en diable. Un rire qui signifie « Déshabille-moi, là, tout de suite, et fais-moi l'amour dans la piscine ». Du moins, c'est ainsi que je l'entends...

– Vous avez raison, reprenons du début. Bonjour, je m'appelle Jason.

– Moi c'est Kim, dis-je en lui tendant la main.

"S'il essaie de détourner mon attention du fait que les doigts de son autre main caressent la peau nue de mon cou, c'est raté. Chaque cellule de mon corps s'entrechoque avec sa voisine, créant de mini décharges électriques."

" - J'ose espérer que Prince ne se trouve pas dans cette boîte ?

Même sans le ton guindé, j'aurais reconnu mon interlocuteur de la veille du premier coup d’œil. Son costume-cravate sombre jure dans le cadre décontracté du paradis californien et il a l'air d'avoir un balai enfoncé dans une partie de son anatomie que la décence m'interdit de mentionner ici."

"rares sont les personnes avec qui on peut se taire sans que cela devienne gênant. Jason appartient à cette catégorie privilégiée. Sa présence m'enveloppe comme un châle doux et chaud."

- C'est à propos du chat.

Un soupir las me répond.

- Vous êtes la dixième personne à appeler aujourd'hui.

- Ecoutez la puce de l'animal donne ce numéro de téléphone, après si vous n'en voulez pas, je n'ai rien contre le garder.