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Extrait ajouté par MSNordlys 2023-04-01T09:04:17+02:00

Il ne pouvait que dresser ce constat sombre mais réaliste: la durée de vie de sa femme , depuis sa maladie , avait excédé la capacité d'attention notoirement limitée de ses compatriotes.

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Extrait ajouté par MSNordlys 2023-04-01T09:02:43+02:00

Shep se rappelait parfois, avec une certaine acrimonie, les nombreuses offres d'aide que lui avaient prodiguées amis et famille quand il leur avait appris la mauvaise nouvelle. Les Eiger lui avaient assuré qu'ils feraient tout pour alléger son fardeau, mais ils n'avaient eu, à cet égard, aucun geste spontané ; ils avaient sûrement compris qu'on ne leur demanderait jamais d'accompagner Glynis à la chimio, de rester près d'elle des heures alors qu'elle était assise sur son fauteuil rembourré.

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Extrait ajouté par MSNordlys 2023-04-01T09:02:02+02:00

On ne sait jamais ce qu'est au juste le caractère, sa capacité de résistance à l'adversité, le seuil au-delà duquel il changera au point que famille, amis et relations ne vous reconnaîtront plus. Il était même possible que le "caractère" et sa cousine superficielle la "personnalité" ne fussent que des coquetteries, un luxe pour gens en bonne santé, des divertissement électifs tels que le bowling, cette prérogative des biens-portants.

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Extrait ajouté par MSNordlys 2023-04-01T09:01:08+02:00

Mais, même quand les médecins jouaient les gentils, leur capacité à l'être vraiment leur échappait souvent. Avec tous les ménagements du monde, un praticien devait souvent délivrer un message cruel, et s'il ne l'était pas, c'était un menteur, donc encore pis.

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Extrait ajouté par MSNordlys 2023-04-01T09:00:42+02:00

Cette usure de l'amitié, Shep se l'expliquait par l'absence de protocole. C'est ce qu'il se disait pour ne pas se laisser abattre. On n'avait jamais appris à ces gens que tout un pan de la vie les reliait à la fin de la vie-à savoir la maladie et la mort. On ne leur avait pas appris à se comporter décemment quand ils y étaient confrontés.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-01-27T18:01:08+01:00

« IL NE PARTIRA JAMAIS, dit Carol en rinçant la roquette.

— Foutaises ! répliqua Jackson en chipant un morceau de saucisse italienne dans le plat de poivrons sautés. Il a acheté le billet. Je l’ai vu. Ou plutôt, je les ai vus. Je lui avais dit de ne pas gaspiller son argent pour les deux autres. Glynis ne l’accompagnera jamais, c’est sûr. Je l’ai compris bien avant Shep. Elle les considérait comme un jeu, tous ces voyages. Un jeu dont elle s’est soudain lassée.

— Pourquoi penses-tu toujours que je prends Sheperd pour un lâche ? Ce n’est pas ça du tout. Au contraire, je le crois trop responsable pour laisser sa famille en plan. Emporter un bagage à main et partir sans se retourner, ce n’est pas son genre. Et puis, commencer une nouvelle vie à bientôt cinquante ans ? Tu as vu beaucoup de monde le faire ? Et d’ailleurs, à quoi bon ? Même s’il y va pour le principe, il reviendra aussitôt – Flicka, ça fait au moins une demi-heure. Tu as mis tes larmes ? »

Leur fille aînée lâcha un soupir nasal à mi-chemin entre le grognement et la plainte. Ses tonalités subtiles pouvaient signifier à la fois oui et non. Avec mauvaise grâce, elle plongea la main dans la poche de son cardigan, toute bruissante d’autres objets, et en sortit plusieurs dizaines de dosettes de larmes artificielles dont la forme rappelait toujours à Jackson la bombe A larguée sur Nagasaki. Elle en ouvrit une et pressa le liquide dans ses yeux. Comme d’habitude, ils étaient très irrités, et ses cils enduits de vaseline.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-01-27T18:00:42+01:00

Seulement huit ans auparavant, Shep trouvait certains agréments à sa vie ; il ne se voyait pas sacrifier idiotement le meilleur de sa jeunesse à la promesse d’un paradis dans une existence fantasmée. Il aimait l’aspect physique de son labeur, il appréciait la fatigue toute particulière qu’on éprouvait non en sortant d’une séance de gym, mais après avoir construit une bibliothèque. Il aimait être son propre maître. Glynis, à cet égard, aurait pu lui donner du fil à retordre, car, d’une manière générale, on ne pouvait pas dire qu’elle était heureuse, mais on pouvait toutefois supposer que, spécifiquement, elle était heureuse avec lui – ou du moins, aussi heureuse que le lui permettait sa nature difficile, c’est-à-dire pas très. Il s’estimait chanceux qu’elle ait conçu Amelia tout de suite. Il était pressé, impatient d’expédier toute une existence et il aurait de beaucoup préféré que Zach fût né neuf mois après leur fille plutôt que dix ans plus tard.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-01-27T17:58:42+01:00

Au lycée, Shep se posait déjà des questions sur l’avenir : il se cherchait. (Comme son fils Zach le ferait plus tard, hélas : tous deux étaient assez bons en tout mais n’excellaient en rien.) À une époque de plus en plus tournée vers l’abstraction – le terme mystérieux de « technologies de l’information » n’était sur le marché que depuis dix ans –, Shep préférait les tâches qu’il pouvait appréhender mentalement et concrètement. Par exemple, remplacer une rampe d’escalier branlante. Mais son père, en homme instruit, attendait autre chose de son fils qu’un avenir dans le bâtiment. Avec sa « fluidité » de tempérament, Shep n’était pas un rebelle. Étant donné son penchant pour le travail manuel, des études d’ingénieur semblaient un choix judicieux. Il avait d’ailleurs toujours rassuré son père à ce sujet.

Pourtant, entre-temps, le fantasme de Limuru avait pris corps, se transformant en projet concret. Économiser semblait passé de mode, mais le revenu d’un Américain moyen permettait sûrement de mettre quelque chose de côté. Ainsi, en combinant ingéniosité, épargne et abnégation – jadis les trois piliers du Nouveau Monde –, il devait être possible, en sautant simplement dans un avion, de transformer un pécule de la taille d’un œuf de rouge-gorge en un œuf d’autruche. Le tiers-monde bradait : deux vies pour le prix d’une. L’âge venant, Shep s’était conforté dans son idée d’adolescent ; il n’avait jamais cessé de réfléchir aux conditions de réalisation de cette Outre-vie qu’il entrevoyait. Il doutait fortement qu’on pût qualifier d’ingénieux le système occidental consistant à se tuer au travail jusqu’à la retraite.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-01-27T17:58:19+01:00

QU’EMPORTE-T-ON QUAND ON PART POUR LA VIE ?

Dans les « voyages d’études » que Glynis et lui se gardaient d’appeler « vacances », Shep, pour parer à toute éventualité, se chargeait toujours trop : attirail antipluie et pull, au cas improbable où sévirait une fraîcheur hors de saison à Puerto Escondido. Mais là, alors qu’il était au défi de l’illimité, son premier mouvement était de ne rien prendre.

Il n’avait aucune raison de parcourir furtivement comme un cambrioleur les couloirs de sa propre maison, les pieds posés bien à plat sur le parquet, et de faire la grimace au moindre grincement. Il avait vérifié à deux reprises que Glynis rentrerait assez tard (elle avait un « rendez-vous » mais n’avait précisé ni avec qui ni où, ce qui l’inquiétait). Il avait aussi appelé son fils pour savoir s’il dînerait avec eux, un prétexte débile, Zach n’ayant pas pris un vrai repas avec ses parents depuis un an ; sur ce front, le risque, dûment vérifié, était minime : il restait dormir chez un copain. Shep était donc seul à la maison. Nul besoin de sauter au plafond quand le thermostat du chauffage se déclenchait. Et pas davantage de fouiller en tremblant le tiroir du haut de sa commode pour y prendre ses slips comme si, à tout moment, on allait lui passer les menottes et lui énoncer ses droits.

Sauf que Shep, en un sens, était bien un voleur. Probablement de la sorte la plus redoutable aux yeux d’une famille d’Américains moyens. Il était rentré à la maison plus tôt que d’habitude pour dérober non quelque chose, mais quelqu’un : lui-même. Se dérober.

La trousse de toilette de sa grosse Samsonite était ouverte sur le lit, prête, comme d’habitude, à accueillir ce qu’il lui fallait pour des départs moins drastiques. Pour le moment, elle ne contenait qu’un peigne.

Il se força à aller chercher un petit flacon de shampoing et son nécessaire de rasage, même s’il doutait d’avoir besoin de se raser dans l’Outre-vie. La brosse à dents électrique lui posa un problème. Il y avait sûrement l’électricité dans l’île, mais il ne savait pas quel type de prise il fallait : l’américaine, plate, à deux fiches ; l’anglaise, grosse et carrée, à trois fiches ; ou la continentale, ronde, à deux fiches minces et écartées. Il ne savait pas non plus si le courant était du 220 ou du 110. Du vrai travail de cochon : pour leurs expéditions de jadis, ils notaient systématiquement dans un carnet ce genre d’informations pratiques. Récemment, ils s’étaient relâchés, surtout Glynis. Lapsus significatif et récurrent, elle dénommait « vacances » leurs voyages à travers le monde.

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Extrait ajouté par AnitaBlake 2015-09-05T08:50:25+02:00

Plus tard le même soir, pendant que Glynis nettoyait la cuisine, Shep monta à pas de loup dans leur chambre. Prenant la valise cachée, il en sortit ses deux chemises (il en aurait besoin pour travailler) et les remit dans le troisième tiroir de sa commode. Il replaça les pinces et la scie à métaux dans les compartiments appropriés de sa vieille boîte à outils en fer rouge. Quand il en arriva au peigne, avant de le poser à sa place habituelle à côté de la boîte à cigares pleine de pièces de monnaie étrangères inutilisées, il le passa dans ses cheveux.

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