Tout ce que dit Manon est vrai

Roman prenant ! Intimidation, manipulation... L'histoire d'une ado sous l'emprise d'un manipulateur pervers narcissique !

Tout ce que dit Manon est vrai est un roman polyphonique d'une grande puissance.

Manon Fargetton a une plume poignante, captivante, qui prend aux tripes et fait frissonner. Ce roman est dirigé d'une main de maître. J'ai adoré le fait que les personnages s'expriment à la première personne tout en s'adressant à Manon ("J'ai coupé le moteur (...). Tu me racontes") font que les émotions se percutent en plein fouet dans mon coeur ! Cela a donné une sensibilité plus forte chez beaucoup de personnages...

Une grande partie du récit est très malaisante, ce qui peut rendre la lecture compliquée. (C'est d'ailleurs pour cela que je trouve très délicat cette chronique ! Comment dire qu'on a adoré un roman qui parle de thèmes si durs ?? ") Renseignez vous sur les TW avant de le lire. C'est en effet le porte parole d'une histoire, celle de Manon, mais également celle de plein d'autres personnes qui n'ont pas forcément, l'envie, le courage ou l'écoute nécessaire pour se confier.

Ce roman, c'est aussi de nombreux personnages si beaux, si émouvants, que les larmes sont montées bien souvent à la rizière de mes yeux. La maman de Manon notament, une force de la nature, un phare dressé dans la tempête qui affrontera vents, pluies, tonnerres pour sa fille.

"Eh bien soit. J'accepte de passer pour la méchante. Ce n'est pas grave, en regard d'une vraie liberté à conquérir pour le reste de ta vie."Il y a aussi Tristan, qui aimerait protèger, aider sa petite soeur et qui m'a beaucoup ému !

En bref, Tout ce que dit Manon est vrai, c'est une auto fiction tout simplement bouleversante.

Roman très poignant, aux allures autobiographiques. Une écriture aussi fluide que bouleversante. On est clairement embarqué dans la vie d’une adolescente au cœur d’une relation toxique et sous emprise. Le récit est vraiment bien construit, même s’il peut sembler dérangeant, il est incroyablement percutant.

Un roman percutant qui m'a sorti de ma zone de confort. Manon est une adolescente pleine de nuances, et même si j'ai eu du mal à cerner sa personnalité au début de l'histoire, j'ai doucement fini par m'attacher à elle. J'ai beaucoup aimé le personnage de la mère, qui fait front et jamais ne cède malgré les difficultés rencontrées. Même si j'ai trouvé certains dénouements un peu rapides à la fin du roman, j'ai aimé cette lecture.

Je l'annonce de suite: pour moi c'est un flop !

Vous l'aurez compri, on va ici parler de relation plus que toxique, entre un homme de pouvoir de 56 ans, et d'une adolescente en manque d'amour de 16 ans. Ajoutez à ça la femme du mec qui les aime autant l'un que l'autre et vous pourrez lire un livre glauque au possible.

Je n'ai pas du tout accroché à la façon dont c'est écrit. Chaque chapitre représente un point de vu mais on ne sait pas toujours à qui il appartient. Et surtout, Manon ne prend jamais la parole (sauf pour se parler à elle même). C'est très déconcertant.

Le sujet est grave, glaçant, dégueulasse. Et pourtant, face à la passivité de l'entourage de la jeune femme, on se demande parfois si finalement c'est si derangeant (ça l'est. Vraiment.). Et c'est peut être ça le but finalement, bousculer le lecteur, le pousser dans ses retranchements, le faire se questionner sur les différents points de vue d'une même histoire.

Mais pour moi c'est un non. Peut être trop catégorique, peut être que je manque de recul, mais 40 ans d'écarts associé à une relation d'abus de pouvoir, de manipulation, et de passivité de l'entourage, je ne peux pas le cautionner.

Le résumé m'intéressait et me paraissait intéressant. Au final je me suis assez ennuyée malheureusement. L'idée de raconter Manon par ses proches était intéressante sur le papier, au final ça me l'a rendu assez froide, peu attachante, pas toujours compréhensible. Lesdits proches ne sont pas toujours très attachants non plus et les différents point de vue manquent de style personnel à chacun. Enfin si je pensais qu'on se concentrerai sur la relation avec son éditeur mais au final un drame du passé de Manon est peut-être plus central encore, Spoiler(cliquez pour révéler)par exemple si cette intrigue-là a une véritable conclusion, celle avec l'éditeur pas vraiment, pas une conclusion satisfaisante.

Une claque! D'autant plus que c'est une auto fiction et qu'on sait donc que l'auteur a réellement vécu tout ça.

C'est un livre nécessaire je pense car il permet de mieux comprendre les rouages d'une emprise.

L'auteur fait s'exprimer tous les protagonistes sauf elle et cela nous immerge dans le récit.

Il est à la fois très glauque par certains côtés, dérangeant également mais j'en retiens surtout une mère formidable et donc une forme de déclaration envers sa mère de la part de l'auteur.

En synthèse. C'est un livre glaçant mais lumineux et impossible à lâcher.

Tout ce que dit Manon est vrai a été un immense coup de cœur et j’ai vraiment été extrêmement touchée par l’ensemble de l’histoire. Encore aujourd’hui, j’ai du mal à mettre des mots sur tout ce que j’ai ressenti pendant cette lecture.

Dans cette histoire, Manon est une jeune dessinatrice talentueuse qui va tomber amoureuse d’un éditeur qui a plus de 30 ans de plus qu’elle. Sans jamais avoir le point de vue de la protagoniste principale, on va découvrir cette histoire, ce qu’il se passe autour de Manon, les conséquences de ses actes etc.

Ce qui m’a particulièrement marquée, c’est la façon dont Manon Fargetton a choisi de raconter cette histoire, en utilisant tous les autres personnages et en les faisant s’adresser à Manon, qui est au centre de tout ce qu’il se passe dans le roman. C’est un procédé que je n’avais encore jamais vu, et que j’ai trouvé vraiment très impactant dans cette histoire. Plus particulièrement, la mère de Manon est pour moi le plus beau personnage de cette histoire, elle est touchante et combattive, et surtout prête à tout pour protéger sa fille

Ensuite, ce qu’il se passe dans l’histoire même est absolument terrifiant. La relation entre Manon et Gérald m’a vraiment fait peur, notamment grâce aux échanges de mails qui sont écrits dans le roman et qui montrent comment Gérald peut passer de l’amour fous à des remarques extrêmement méchantes vis à vis de l’adolescente dont il est amoureux. J’ai vraiment été emportée dans l’histoire, et je n’arrêtais pas de me demander “mais jusqu’où cela va aller”

Les mots de l’autrice sonnent vraiment juste, notamment car ce livre est en réalité une fiction inspirée de sa propre vie et qu’elle a donc déjà vécu une histoire similaire. La façon dont elle s’adresse à elle même dans certains passages du livre m’ont encore plus bouleversée

Pour finir, si j’ai autant aimé ce roman c’est aussi parce qu’il aborde des thématiques extrêmement importantes à mes yeux, comme le consentement, l’emprise psychologique, le début des relations amoureuses à l’adolescence, mais aussi les violences sexistes et sexuelles. Si vous avez le cœur bien accroché, je ne peux que vous conseiller ce roman, poétique et glaçant en même temps.

De mon côté, je vais m’empresser d’aller lire d’autres livres de l’autrice !

J'ai difficilement pu lire cette histoire, pas parce que le livre est mauvais au contraire il est si bon que le lecteur se sent tout de suite concerné. Que ce soit une histoire vraie et que l'auteur ait délibément fait de son entourage les narrateurs de son histoire m'a bouleversé.

Les passages de Gérald m'ont soulevé le coeur et ceux de la maman m'a tout simplement brisé.

Il y a tellement de choses révoltantes dans cette histoire, la femme de Gérald, ses agissements et le fait qu'il continue à sévir. Mais enfin de compte ce qu'il faut retenir c'est que Manon ait pu se remettre de cette relation toxique et qu'elle ait eu réparation pour le mal qu'on lui a fait étant petite.

Un roman coup de poing, un me too littéraire tout en finesse. Cette idée de reconstruire l'histoire avec tout ces personnages, tout ces témoins mais sans jamais donner la parole à la principale concernée est à la fois un peu étrange et sonne si juste. L'autrice prend la parole, s'adressant à la Manon du passé, nous faisant comprendre qu'elle ne peut se permettre de parler à la place de cette enfant qu'elle n'est plus et dont elle ne saurait expliquer les ressentis. Ces moments où Manon Fargetton s'adresse à Manon sont très précieux, même s'ils semblent dénoter un peu du reste. Ils permettent une certaine objectivisation parmi ces narratifs reconstruits par l'autrice à partir d'échanges oraux et de témoignages.

Les différents personnages de l'histoire nous amènent moulte points de vue, des plus dérangeants, celui du prédateur et de son épouse qui semblent ne pas accepter l'anormalité de la situation alors même qu'ils ont parfaitement conscience de la jeunesse de Manon, aux plus percutants, notamment celui de ce jeune homme qui n'imaginerait même pas tenter quelque chose envers Manon qui lui plait mais qu'il trouve bien trop jeune pour lui. Ce parallèle est très juste, et montre de quel côté est le bien. Sans qu'il nous soient décrits clairement on voit la mécanique se mettre en place, cette omniprésence de l'éditeur dans la vie de Manon, cette façon de repousser de plus en plus loin les limites qu'elle tente d'établir, de lui faire un chantage affectif discret mais bien réel. Ce mélange d'admiration, d'emprise, de mise en confiance progressive et de culpabilisation. La place de Viviane aussi, cette femme, qui elle-même semble avoir été victime auparavant mais qui face à Manon est un adulte, une femme qui plus est, qui la met en confiance, lui signifie par son simple assentiment que cela ne doit pas être si anormal. Elle crée une sorte de complicité entre elles, une bulle autour d'eux trois, une réalité et une normalité alternative.

Le récit se fait tout en fluidité, nous laissant comprendre, nous représenter de nous-même précisément la situation. On comprend Manon, un peu, sans jamais véritablement saisir ses raisons, on voit la mécanique mise en place, on sent la détresse de sa mère. Spoiler(cliquez pour révéler)Je ne m'attendais pas à ce que soit également adressée la question des violences sexuelles sur mineurs, mais les deux composantes du récit s'articulent harmonieusement, les deux prennent leur place respective sans difficulté, l'une expliquant en partie l'autre. Le judiciaire prend progressivement la place qui lui revient et qui est terriblement importante. Et la fin est d'une cruelle acuité.

Le plus troublant est l'incertitude laissée quant à la frontière entre fiction et réalité. Il s'agit d'un témoignage selon le résumé, et le personnage s'appelle Manon comme l'autrice, mais l'on nous dit également qu'il s'agit d'une fiction. Alors on ne peut empêcher cette petite question, dont la réponse n'appartient qu'à l'autrice, de venir nous titiller par moment : où commence la fiction ?