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"... Et puis, là, une idée me traverse la tête. Aussitôt, j’affiche un de ces sourires diaboliques. Comme mon meilleur ami a tenu à m’en faire voir de toutes les couleurs, alors pourquoi ne lui rendrais-je la pareille ? Pour cela, il faut que je prévienne Maya, et vite ! Je me lève, toujours avec la musique à fond dans les oreilles et fonce dans la salle de bain chercher mon sac, quand je m’immobilise à l’intérieur en voyant l’eau couler sur un dos puissant.
Prise dans l’euphorie du moment, j’avais oublié Alexander. Il m’a dit qu’il devait vérifier quelque chose avec le maître d’étage, mais je ne pensais pas qu’il s’était passé autant de temps pour qu’il puisse s’en occuper… et également se doucher. Je devrais partir, le laisser seul dans ce moment quelque peu intime, sauf que je suis incapable de bouger, et encore moins de détacher mon regard de son corps. Tout comme moi, il attend que la chaleur de l’eau l’enveloppe totalement. Il ne m’a pas remarquée, et heureusement. Malgré le devoir qui m’appelle dans la chambre, l’envie prend le dessus et je le contemple discrètement. Il passe ses mains dans ses cheveux qui lui retombent sur la nuque, ses longs doigts s’attardant sur son cou pour un délicieux massage, et j’imagine ses paumes sur ma peau à moi, pour les mêmes caresses…
Je chasse ces images en secouant la tête. Il ne faut pas que je pense à ce genre de choses, et encore moins avec Alexander.
Non !
Sauf que mes yeux s’attardent sur son dos, dont les heures de musculation ont bien eu raison. Les épaules larges et la taille étroite, il incarne l’image type de l’homme des rêves, mais cette douce vision est confirmée quand je descends plus bas et mate ses fesses. Je ne sais pas si j’en ai déjà vu des semblables un jour dans ma vie, que ce soit dans la réalité, à la télé ou même dans les magazines.
Merde, alors. Minus est devenu un sacré beau mâle !
Je n’arrive plus à décrocher. Je suis comme aimantée devant ce cul d’acier qui remue au rythme de ses mouvements. J’ai chaud, la bouche sèche et mes mains ne tiennent plus en place. Mais Alex tend son bras vers son gel douche, le faisant tourner légèrement la tête. Je me crispe et sors finalement en toute discrétion.
Je referme la porte doucement, le cœur battant, la respiration courte. Il me faut un certain temps pour revenir vers le lit afin de retrouver mes esprits. Je m’assois en silence, coupe la musique puis regarde bêtement l’entrée de la salle de bain.
Et maintenant ?
That’s the question. Et maintenant, quoi ? Si je le revois, même habillé, je serai incapable de faire bonne figure, comme si toute cette vision orgasmique n’avait été qu’un rêve. Le problème, c’est que nous nous connaissons parfaitement, et je sais qu’il se doutera de quelque chose à l’instant où il entrera dans la pièce.
Alors, je fais quoi ? Dehors, il pleut des cordes et je suis vêtue d’un tee-shirt et d’un jogging.
Et aussi d’un de ses caleçons…
Qui couvre ce cul d’enfer…
Et pas que…
Oh, bordel !
Sauf que je dois rester ici pour toute la nuit. J’imagine qu’en tant que gentleman, il me laissera le lit, mais lui ? Nous regardons les films côte à côte, on a failli s’assoupir dessus la dernière fois, et son matelas est digne d’un King size, alors s’il décide de dormir avec moi…
Incapable de faire autrement, je rassemble mes affaires et cherche sur son bureau une feuille et un crayon, puis je griffonne un banal mot d’excuse pour mon départ aussi soudain que précipité.
Je passe la porte de chez moi, encore trempée, mais cette fois, je m’en contrefiche éperdument. Je ne prends même pas une deuxième douche pour me réchauffer. Je suis un peu dans une sorte de transe, mi-rêveuse, mi-automate. Bref, absente mentalement.
Je n’étends pas non plus mes vêtements. Je me sèche seulement avec une serviette, enfile ce qui traîne dans ma salle de bain et m’enfonce dans mon petit lit deux places. J’éteins directement mon portable pour ne pas avoir un message ou un appel d’Alex. Entendre sa voix grave me serait fatal alors que la vision de son corps nu, ruisselant et magnifique, est parfaitement incrustée dans ma tête.
Il me faut attendre encore deux bonnes heures avant de me sentir rendre les armes et m’abandonner finalement à un sommeil accueillant, suivi d’un rêve plus qu’érotique avec mon Marc DDS, pour me réveiller en sursaut à quatre heures du matin, haletante, frissonnante au souvenir du visage de cet apollon imaginaire qui s’est transformé en celui d’Alex, les yeux brillants de désirs, sa peau contre la mienne, son souffle mélangé au mien pendant notre étreinte.
Un bras posé sur ma tête, je tente de reprendre ma respiration en me mettant sur le dos.
— Je ne suis pas dans la merde !"
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