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Alec dépose un baiser sur ma joue et part avec Joannie, tout en sautillant. J'adore mon fils, plus que tout au monde, et voir qu'il a retrouvé son sourire innocent me réchauffe le cœur. Ma famille est particulière, mais elle est celle qu'on m'a donnée. Alors je l'accepte. Je sors mon téléphone de ma poche, et remarque que j'ai reçu un message de la part de Brent.
Afficher en entier"— C’est mon histoire, ma Tilly, et je sais que toi seule peux comprendre… Et surtout, lorsque je serai partie, donne-le à Diane… Une lettre l’accompagnera. Tu tiens le destin de notre famille entre tes mains, ma chérie…
— Je… C’est beaucoup de responsabilités, Nana…
— Je sais. Mais tu as un cœur en or, un cœur pur, comme on n’en rencontre plus vraiment de nos jours. Ne laisse jamais les autres ou tes craintes obscurcir l’amour que les gens te portent et que tu portes aux autres, même s’ils n’entrent pas dans les cases. Aime passionnément, vis sans retenue, profite de chaque instant comme si c’était le dernier… "
Afficher en entierPrologue
Magnolia-Lemonade
Cent deux ans. Ah, j’en ai vu des choses… Le krach boursier, mon mariage avec le richissime Keaton Prescott, troisième du nom, la Seconde Guerre mondiale, bien que notre pays ait agi en héros et n’ait pas été touché sur son sol. Exception faite pour Pearl Harbor bien sûr. La naissance de ma fille, Diane. Puis, l’assassinat de JFK, la montée en puissance du communisme, la chasse aux sorcières, la guerre du Vietnam. Le onze septembre… Date cruelle… Et aussi, la connerie de ma fille et de son riche de fils ! Ils ont tout fait à l’opposé de mes valeurs, de ce que j’ai essayé d’inculquer à ma pauvre enfant qui ne jure que par les règles de la haute société… Se tenir droite, laisser passer monsieur devant soi lorsqu’on entre dans un restaurant, manger sans émettre le moindre son et j’en passe.
Dès ma naissance, j’ai été bien nommée. Magnolia-Lemonade. Non, mes parents n’étaient pas hippies, ils sont nés dans les années 1890. Seulement, j’ai été bien dotée. Pas avec une cuillère en argent dans la bouche, mais plutôt avec toute la ménagère. La louche aussi. Ajoutez même une pelle à tarte. Je ne vous raconte pas lorsqu’il faudra écrire mon épitaphe. « Magnolia-Lemonade Prescott, 1918-20.. » Heureusement que feu mon mari a fait bâtir un mausolée plus grand que le pool-house de la propriété familiale.
Je parais un peu fantasque, mais j’ai toute ma tête, un dentier plus vrai que mes propres dents et une toilette encore bien garnie. Je sais que je ne serai pas éternelle, malgré mon whisky et ma cigarette quotidienne. J’ai vécu une belle vie, bien remplie. J’ai eu une fille, un petit-fils, trois arrière-petits-enfants, mais aussi, un arrière-arrière-petit-fils adorable alors que ses cousins sont de véritables terreurs en culottes courtes. C’est mon petit Alec. Le fils de ma Tilly. C’est bien la plus douce des jeunes femmes. Cependant, elle n’a pu s’empêcher de suivre la piste que ses parents lui ont tracée. Je ne lui souhaite qu’une chose : la voir heureuse. Parce que je sais, au fond d’elle, qu’elle me ressemble. Bien plus qu’on ne peut l’imaginer.
Installée dans le jardin de la luxueuse résidence où m’a placée ma fille il y a quelques années de cela, je profite des rayons du soleil.
— Nana ! entends-je derrière moi.
Je souris alors que je referme le livre que j’avais entamé.
— Bonjour, mon petit !
Il s’approche de moi, monte sur le banc et embrasse ma joue fripée.
— Je suis contente de te voir, lui dis-je en souriant. Où est ta maman ?
— Là-bas, me montre-t-il du doigt. Elle arrive.
Je suis peut-être plus toute jeune, mais dès que j’aperçois ma petite Tilly, je vois bien que quelque chose ne tourne pas rond. Épaules voûtées, menton rentré. Hmm, encore un problème à gérer pour Nana ! Quoiqu’il arrive, je serai là !
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