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Tout recommencer sur Titan



Description ajoutée par lcdca 2018-02-04T17:12:48+01:00

Résumé

Tout recommencer sur Titan

Du sable et quelques cailloux. Le lieu est brut, vierge de toute trace humaine… ou presque, puisque seuls un homme (Eugène) et une femme (Emma) sont là, pleinement là et très frais : ils se font face, à trois pas l'un de l'autre, ils se regardent, se goûtent et profitent de toute la simplicité que ce dénuement impose.

Revenir aux vérités premières, loin de toute évidence apprise, tel est le registre qu'il vont désormais adopter, nécessairement.

« J'espère qu'à la fin de la pièce chacun aura la folie de développer sa capacité à imaginer. Mais irons-nous, à l'instar de nos deux protagonistes, jusqu'à nous souhaiter de vivre une poésie, celle qui tend de plus en plus à se sublimer en réalité ? »

Régis Moulu est un auteur qui crée des projets sans concession. Au travers de son onirisme remarqué et de sa capacité à saisir l'instant, il nous livre ici une dernière pièce qui est profonde et simple à la fois, un cas d'espèces relevant d'une tension de jeu continue.

Cette absence de psychologie fera part belle à toute mise en scène tandis que les acteurs y trouveront un émotionnel puissant.

Régis MOULU est né à Verdun en 1968. Il anime des cours de théâtre et des ateliers d'écriture en région parisienne où il vit et a signé plusieurs mises en scène pour la Compagnie du Chercheur d'Arbres. Il a obtenu en 2002 le prix de la Meilleure œuvre originale aux Rencontres de Savigny pour Bientôt ma bouche vaudra très cher.

Il a déjà publié plusieurs pièces de théâtre et un recueil de poésie.

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Classement en biblio - 1 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par lcdca 2018-02-04T17:14:12+01:00

Scène huitième - Donner un toit à nos intimités conjuguées, vivons

Ambiance resserrée sur la vie, là où l'intimité devient exclusive… interpersonnelle.

[...]

Ils s'allongent.

Il : N'est-ce pas bon d'épouser la Terre, Emma, loin de la salive des ombres, loin des morsures du doute, les oreilles contre le sol, nous sommes guéris, attendons maintenant qu'un rêve de passage nous y fasse entrer… Voilà !

- Emma, je te présente nos entrailles, nos ancêtres et la fierté qu'on a de les prolonger !

Elle : Oui, Eugène, ce voyage me va, ne ralentis pas, je tiens le rythme, je ne veux rien manquer de tout ce qui se joue là entre toi et moi, serait-ce encore nous, là !

Il : Est alors venu le temps de déramer ensemble nos viscères en tout point coordonnées, nos narines n'ont-elles pas jusqu'à présent en même temps pelleté le monde ?

Vois comme nous pouvons nous en assurer, cela n'inspire-t-il pas confiance que de savoir que chaque chose mérite sa place, son instant, son absence et sa possible résurgence, Emma ?!

Elle : Et aussi son mystère, Eugène, n'est-ce pas?

Il : Oui, son mystère, Emma !

Elle : As-tu deviné, Eugène, que je viens de me rendre compte que ta peau est montée comme une terrasse et que ton corps maintenant très proche du mien peut nous mener très très loin,

- mais où es-tu, Eugène, j'ai des cheveux à volonté ?!

Il : Là, Emma, au revoir nos habits,

à terre nos empreintes de corps !

soyons vrais, nus !

Elle : Oui, entrons dans la réalité de l'intimité, les miens tu les as comptés, tu as trouvé qu'il y en avait beaucoup et peu à la fois, je le sais, et tu le sais que je le sais, l'impatience te révèle, l'amour nous devance les tiens, les aurais-tu déjà enlevés, pratique de gymnaste !?

Il : Et voilà qu'on se tord, qu'on erre, qu'on se dilate et qu'on s'élève, Emma !

Elle : Avec toi, comme jamais, je m'évade dans le parfum d'une journée qui se défait, les premières moiteurs, la folie de l'urée !

Eugène, cette échappée continue !

Il : Si "transe" il y a,

"certitude qu'on se retrouve" je confirme !

Je te présente mon corps, Emma, il est entièrement habité, j'en suis le propriétaire, je veux dire que je suis davantage sensible à domicile, je compte te faire tous les animaux de Titan !

Elle : Ne parle pas de ce que je suis en train de connaître, Eugène..

[...]

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Commentaire ajouté par lcdca 2018-02-04T17:14:53+01:00
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Préface

Rien ne ressemble plus au rêve que le temps théâtral.

Des actes, des mots fous, des passions perdues, des destins déchirants, sont proposés en miroir à nos propres passions, mais nous ne frémissons à ce spectacle qu’avec la part de nous qui est déjà sortie du temps.

Le théâtre n’a peut-être rien de mieux à nous offrir aujourd’hui que cette liberté singulière, qui permet de percevoir et de comprendre le moindre grain de la voix, le moindre souffle du cœur, et de nous faire repasser par toutes nos peurs d’adulte : avec cette dimension particulière que nous n’éprouvons plus la peur de perdre, mais le regret d’avoir perdu.

L’art dramatique moderne a pris conscience de ce paradoxe, et il en joue assez sciemment. Tout recommence sur Titan est une œuvre d’autant plus forte qu’elle place ses deux personnages-phares dans l’état d’esprit même du spectateur : eux aussi tentent de rejouer une partie dont la règle unique est qu’elle fut perdue, ailleurs, une autre fois - et pour l’éternité.

Le thème inlassable et cruel des retrouvailles, de la seconde chance, du trou dans le temps, en recoupe un autre, intrinsèque à tout drame : celui du destin.

Comme un homme dans un tombeau de verre, enterré vivant, voit à travers la lourde dalle lucide le monde qui s’éloigne, porté par les nuages, cède à l’aplatissement, devient son propre linceul et meurt étouffé par la vie qui reste en lui, les personnages de ce match funèbre, où les mots d’amour et tous les autres mots qui servent aux transactions ordinaires se sont tus, assistent impuissants à une nouvelle manche du jeu qu’ils ont tant aimé. Ils ont perdu mais continuent à se passionner pour les mouvements et les figures du temps. Leur perte garantit l’authenticité du rituel qui se déroule hors de portée de leurs mains fantômes. Et tandis qu’ils se mêlent en esprit aux corps du désir, ils flottent déjà dans l’éternité.

L’auteur tire de cet éternel retour du fantasme d’amour les circonstances d’une fable cruelle et faussement désinvolte.

Il compense cette désinvolture apparente par des prudences et des audaces également calculées.

La particularité de cette histoire de mœurs est dans son découpage : paroles écorchées, souffles coupés, feintes et ruptures rapides d’un duel sans fin.

Régis Moulu, avec sa tête de bon élève qui déstabiliserait la classe en douce, construit des armes secrètes qu’il fait passer pour d’innocentes fournitures scolaires : il conçoit des situations tragiques qui se résolvent en flashes rapides et en poussières de bonheur.

C’est ce qui m’a plu d’emblée et m’a donné l’envie, avec les faibles forces fictives de l’écriture, de faire passer sur son texte le surlignage jaune d’un Stabiloboss, le plus fluo possible.

Régis Moulu garde dans les circonstances de la vie ordinaire, y compris celle de retirer son imperméable ou de tourner dans sa tasse de café une cuillère pensive, la même peur du vide qui l’incite à multiplier les garde-fous contre l’horreur discrète dans laquelle nous baignons.

Dans la brasserie aux murs de nougatine et aux miroirs gris bleus où nous avions pris rendez-vous pour parler de son livre, il s’entourait d’une masse chancelante de petits papiers griffonnés, d’idées feutrées et d’arabesques de questions pour écarter le monde. Et le monde lui revenait sous la forme des fumées des conversations voisines, et d’un petit garçon qui courait entre les tables en riant.

Nous avons parlé longtemps

Je ne suis pas un découvreur acharné. Je préfère le jour à la nuit. Je ne promène dans aucune cave ma lampe. Si les surprises et les trouvailles doivent me venir, il faut qu’elles fassent elles-mêmes le chemin. Je vois ce qui remue sous les flèches de midi. Ou parfois, sous les apparences du silence, j’entends le clavier sec d’un clavecin.

Là, confronté à l’auteur en chair et en os, je voyais bien que le rêve qui est le filigrane du théâtre avait envahi non seulement sa pièce, mais même le continuum où nous nous croisions tous les deux.

Sa pièce est hantée par l’exil rédempteur. Car Titan n’est pas une île fortunée, mais le royaume des eaux noires.

Une sorte de labyrinthe où des cobayes humains se retrouvent, se reperdrent – et se déchiquètent au passage.

Subsiste une passion volontariste et vaine, qui crie le néant, tournée vers un astre mort serti dans le ciel : cet astre est la terre, notre planète perdue.

Luc Dellisse

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2018-02-17T11:39:11+01:00

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