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Il est réellement en colère. Mâchoires contractées, sourcils froncés. Il me serre à nouveau contre lui, comme s’il revivait mon rapt de la veille et cherchait à me protéger contre des fantômes malveillants.
Quelle part son père a-t-il pris dans mon enlèvement ?
– Partons maintenant, ajoute-t-il sur un ton décidé. J’ai hâte de l’entendre se justifier !
C’est effectivement la meilleure chose à faire. Attendre chez Timothy n’aurait réussi qu’à nous rendre plus nerveux encore. Je reconnais bien là mon homme : être dans l’action, ne pas se laisser guider sans rien faire par les événements.
Afficher en entierMais mon cœur est comme verrouillé. Cette photo, Tim enlacé par une inconnue, semble se superposer sur tout ce que je vois et étouffer tout ce que je ressens. Nils le sent et il pose une main sur mon épaule. Son regard est désolé.
– Mila, tu ne peux pas croire ce que raconte la presse people. Tu ne devrais pas te fier à ce qu’écrivent les journalistes à scandales, ils sont prêts à tout pour un scoop, même à mentir honteusement. Écoute plutôt ce que Tim a à en dire !
Je réfléchis un instant avant de demander timidement :
– Et qu’est-ce qu’il en dit ?
– Mais que tout est faux bien sûr ! Que tout ceci n’est qu’une arnaque, que ce n’est pas lui sur la photo.
J’entends ce qu’il me dit, mais je ne sais plus où j’en suis. Mes certitudes sont comme ébranlées.
Et si je me trompais ?
Mes yeux errent sur le sol. Nils, voyant qu’enfin il a réussi à me déstabiliser, en profite pour insister.
Afficher en entierLe lendemain, nous arrivons au siège de B. International ensemble. Main dans la main. Je n’aurais pas osé, mais Tim a entrelacé avec autorité ses doigts aux miens lorsque son chauffeur nous a déposés devant l’entrée. Je ne sais pas si le geste était réellement réfléchi. La spontanéité avec laquelle il a ainsi montré qu’il ne songeait plus à dissimuler notre relation m’a fait battre le cœur. Cette marque d’amour me touche : c’est un nouveau cap qui est franchi entre nous.
Lui a l’air très à l’aise et ne prête pas attention une seule seconde aux yeux braqués sur nous. Moi je m’accroche à sa main pour me donner du courage et je me concentre pour que mon malaise ne soit pas visible.
Surtout ne pas rougir. Surtout ne pas rougir.
Je suis officiellement la petite amie de l’homme le plus convoité du monde.
Afficher en entierJe tais volontairement l’histoire des détournements de fonds. Tout n’est pas encore clair et il est évident que Violette est bouleversée par la présence de Timothy.
Elle ne peut pas réagir ainsi et être liée à cette affaire.
Violette, elle, ne bouge pas tout de suite, comme si elle ne m’avait pas écoutée. Elle fixe toujours Timothy avec étonnement.
– Je comprends… C’est juste que je ne m’y attendais pas… je ne sais pas quoi dire, finit-elle par balbutier après un temps qui me semble infini.
Timothy sort de sa léthargie en entendant la voix de Violette. Il s’approche d’elle et lui tend les mains.
– Violetta, je suis désolé également, c’est entièrement ma faute. Mais quand Mila m’a appelé pour me dire qu’elle t’avait très probablement retrouvée, je n’ai plus été capable de réfléchir, je suis venu aussi vite que j’ai pu. Je suis tellement heureux de te revoir.
– Je suis contente aussi, Timothy, mais… tout ceci est bien trop soudain pour moi. Je suis désolée.
Je remarque qu’elle ne prend pas les mains que Timothy lui offre. Si bien qu’il finit par les baisser. Il a l’air un peu triste. Il imaginait sûrement des retrouvailles pleines d’effusions. Mais il a oublié que Violette a dû beaucoup souffrir des événements passés et qu’elle ne peut effacer ses peines et ses peurs d’un revers de manche juste parce qu’il est là, devant elle. Violette, comme pour me donner raison, pose la main sur son cœur et vacille.
Afficher en entier– Il m’a jeté au visage que si j’étais parti pour retrouver un garçon mort depuis des années, j’avais perdu mon temps. Arthur était décédé peu de temps après qu’ils soient partis de chez nous, lui et sa mère. J’étais écœuré. Je n’avais plus aucun but qui en vaille la peine. Mon père ne cessait d’insister pour que je reprenne les rênes de la société. Bien sûr, j’ai commencé par refuser, je ne me voyais pas travailler à ses côtés pendant tant d’années, puisqu’il voulait rester au conseil d’administration. Puis j’ai compris que cette position me permettrait de mettre mon argent au service d’une cause juste. J’ai fini par accepter. Voilà, tu sais tout.
Il me regarde intensément :
– Je suis si heureux que tu sois là.
Je suis flattée de sa confiance. Je lui souris timidement :
– Tu es parti si brusquement ! J’ai eu peur de t’avoir blessé.
Afficher en entier– Bien sûr. Je suis tenue au secret professionnel, rien ne filtrera de nos échanges, je peux vous l’assurer…
– Je ne vous parle pas du secret professionnel froid et impersonnel, me coupe-t-il. Je vous parle de confiance. Puis-je avoir confiance en vous, en tant que femme ?
Où veut-il en venir ? Mais la réponse est évidente pour moi.
– Je vous donne ma parole. Je suis quelqu’un sur qui on peut compter.
– Je le sais. J’en suis certain. Je voulais juste l’entendre de votre bouche. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité faire appel à vous.
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