Toutes les vagues de l'océan

Une vraie claque, ce livre... Difficile de le classer dans une catégorie tant il est riche en rebondissements et en émotions.

Les personnages évoluent dans un univers sombre, mais l'auteur sait nous guider dans les lieux et les époques, et distille les éléments du puzzle de façon à ce que le lecteur s'y retrouve toujours : magistral !

Après avoir lu La veille de presque tout ainsi que Par-delà la pluie, je me suis lancé dans celui-ci. J'ai bien apprécié ma lecture. Toutes les vagues de l'océan est un très bon thriller.

On se plonge dans une histoire sombre, avec des récits de plusieurs époques qui rendent le scénario de cette enquête aussi complexe qu'addictif. L'auteur illustre bien que tout n'est pas blanc ou noir et que tout est beaucoup plus compliqué. De plus, les personnages sont bien élaborés et on ne trouve pas de situations clichées.

Gros coup de cœur pour ce livre qui dépasse largement le cadre du roman policier. Víctor del Árbol y déploie un talent extraordinaire pour retracer une fresque historique de près de 80 ans. A travers des personnages extrêmement contrastés qui oscillent tous entre les sentiments et les actes les plus contradictoires, il explore les limites de l’homme soumis aux remous les plus abjects de la grande « Histoire ». Il n’est plus question d’ombres et de lumières, chacun prend sa part de lâcheté et de courage, ce qui nous délivre un roman non convenu et époustouflant.

En 2002, Laura la sœur de l’avocat Gonzalo Gil s’est suicidée. Un nouveau drame dans cette famille déjà éprouvée par l’assassinat de Roberto, le fils de Laura, quelques années plus tôt. Mais cette mort va réveiller tous les démons endormis depuis 1967, tous les secrets et les rancœurs nées en URSS durant les années Staliniennes, la guerre espagnole, la retirada, les conflits de personnes. Gonzalo Gil de gré ou de force s’engage dans une lutte disproportionnée contre la mafia russe et les grands intérêts immobiliers.

Toutes les vagues de l’océan démontre la puissance du passé qui déferle sur les générations successives. Elles subissent le poids des actes volontaires et de la fatalité. Les hommes et les femmes d’un huis clos intergénérationnel s’aiment et se haïssent jusqu’à leur dernier souffle. Víctor del Árbol manie le présent et le passé avec le génie d’un véritable maître horloger dont la pendule littéraire imbrique de façon implacable les chapitres de ce roman fleuve.

Excellent roman, très captivant. J'ai découvert cet auteur avec ce bouquin. J'ai aimé son écriture, ses réflexions, ses personnages...

Il y a 2 ans j'avais entamé ce livre que j'avais fini par abandonné car je n'arrivais pas à rentrer dedans...Par hasard, cette semaine en cherchant dans les rayons du CDI de mon lycée je suis tombée dessus. Le résumé m'a tout de suite attirée sans pour autant que je ne m'en rappelle. C'est quand j'ai lu les premières pas que quelque chose a tilté dans ma tête. J'ai alors pu me rendre compte que je ne l'avais jamais fini. Je décidai donc de lui redonner une chance.

Et là surprise ! Je suis rentrée en moins de deux dans l'histoire. Même les retours dans le passé et dans le présent n'ont pas réussi à me perdre tellement je ne voulais qu'une seule chose : connaître le dénouement. Victor del Arbol est tout simplement un écrivain de génie, un virtuose des mots. On jongle entre les années 30 et les années 2000, entre le père et le fils. On se concentre sur une saga familiale, sur le poids des secrets, de la vengeance comme arme. Tout cela sur fond de guerre espagnole mais aussi de révolte communiste. Et ça s'embrique, s'emmêlant de façon spectaculaire.

Ce livre est tout bonnement un chef d'oeuvre et je suis plus que ravie, 2 ans plus tard, d'y être enfin venu à bout.

Depuis pas mal de temps, je vois les livres de ces auteurs parmi les collections Actes Noirs, et jamais je n'avais pris le temps de m'y intéresser. J'aurais sans doute dû, parce que je suis vraiment tombée sur quelque chose.

Mine de rien, les premières pages nous mettent dans le bain. D'abord quelque chose d'assez basique : un gamin disparu, retrouvé mort. Et le suicide de la mère, suspectée d'avoir assassiné l'assassin de son fils. Dès le début, on sent que l'histoire sera un minimum travaillé, et bon sang, c'était le cas !

C'est un polar à l'intrigue vraiment riche et complexe, et parfaitement maîtrisée.

Toute la partie historique offre un cadre vraiment différent, et en même temps passionnant. Il retranscrit son époque avec réalisme, et en même temps, il apporte vraiment quelque chose à l'ensemble. Si le lien peut-être trop évident entre le passé et le présent m'a un peu perturbée au début, on se rend compte assez vite que le propos est autre. Parce que c'est une réalité très dure qu'on nous décrit : la vie dans les camps de déportés de Nazino est vraiment relatée de façon très crue et sans censure. La suite n'est d'ailleurs pas moins poignante, et les horreurs ne cessent jamais. Et c'est plutôt le traitement psychologique des personnages qui est absolument fascinante. Un ingénieur espagnol idéaliste, prêt à se battre pour ses idées, qui finit dans la déchéance la plus totale et qui devient encore pire que ses bourreaux. Et ses relations conflictuelles avec d'autres personnages, comme Igor, sont vraiment passionnantes : entre haine et admiration, il n'y a parfois qu'un pas. Des personnages complètement torturés et destructeurs qui cèdent à leurs plus bas instincts...

Mais du côté "présent", c'est intéressant aussi. Même si l'histoire d'Elias reste le socle de tout le reste, l'affaire sur cette organisation criminelle et le suicide de la soeur du personnage principal reste bourrée de retournements de situation et de précision. L'auteur n'oublie rien, et maîtrise sa trame jusqu'à la fin.

Les révélations finales sont d'ailleurs assez surprenantes, sans être pour autant bluffantes, mais le rendu est efficace, et c'est tout ce qui compte.

Parce qu'au fond la recette est parfaite : secrets de famille, mensonges et trahison, meurtre, on a tout ce qu'il nous faut !

Un thriller psychologique absolument renversant qui montre toute la noirceur humaine et laisse assez peu de place au positif, avec un style d'écriture addictif.

Malgré tout, ce livre a du mal à échapper à quelques longueurs et c'est bien dommage.

♫ Je vais et je viens entre… ♪

Non pas "entre tes reins" bande de coquins, mais "entre différentes époques" !

C'est cette phrase qui vient de tourner dans ma tête au moment de prendre le clavier pour pondre une critique pas évidente sur un roman qui m'a boulversifiée (néologisme offert).

Putain de roman ! Putain de fresque historique qui, comme une toile d'araignée, est vaste, ramifiée, mais où tout ramène en un seul point : Elías Gil, figure mythique du père, nimbée de non-dits et de silences.

Par contre, il vous faudra attendre la fin pour découvrir la toile dans son entièreté et savoir ce qui s'est passé en juin 1967, jour de la disparition d'Elías Gil, ancienne figure importante du communisme.

Le roman n'est pas résumable, trop dense, sachez juste que vous allez voyager dans les époques troubles, voguant entre les années 30 et 2002.

Vous suivrez Elías Gil, jeune espagnol, et ses trois compagnons dans la Russie des années 30, vous serez torturé et déporté avec d'autres prisonniers, qui, comme vous, ne seront coupables que d'avoir été au mauvais endroit ou d'avoir critiqué le pouvoir.

Violez, tuez, tant que vous le faites avec patriotisme. Mais ne dites pas du mal du pouvoir ou de la mère à Staline…

Le pouvoir communiste a besoin de main-d'oeuvre pour creuser un grand canal ou pour coloniser la Sibérie. Allez hop, déporté, affamé, humilié, vous serez. Le passage sur l'île de Nazino, surnommée ensuite "Cannibal Island" est un des plus terribles.

Ce qu'un humain est capable de faire pour survivre… Jusqu'à devenir comme celui que vous haïssez…

Vous assisterez à l'arrivée de Franco au pouvoir en Espagne et vous ferez la guerre du côté des Russes, avant de revenir dans votre Espagne natale.

On voyage dans les époques, mais aussi dans les pays : Espagne, Russie, Sibérie et France.

Les personnages sont travaillés minutieusement : entre Gonzalo Gil, avocat et fils d'Elías, qui cherche à enquêter sur le suicide de sa soeur, son père, Elías, disparu quand le fils avait 5 ans, et dont il n'a plus beaucoup de souvenirs, sinon ceux qu'on lui a fait.

L'homme est-il bien comme son fils l'a toujours cru ? Sa soeur n'avait-elle pas raison lorsqu'elle avait dressé de lui un portrait au vitriol, se faisant répudier par son père en même temps.

Le flic véreux, les truands, le pédophile, le salaud, la mafia russe… Tout ça s'imbrique avec un réalisme qui donne des sueurs froides. De plus, il est des silences tout aussi meurtriers, aussi lâches, aussi violents que certains actes innommables. Surtout lorsqu'on ne veut pas voir la vérité.

On ne s'ennuie pas, on frissonne, on a peur, on tremble devant les pages sombres de l'Histoire (une de celles dont on parle trop peu) et on se rend compte que les plus salauds ne sont pas toujours ceux désignés comme tels.

— Tu en appelais à l'éthique pour torturer et tuer, lui, il appelait cela simplement du pragmatisme. Il était convaincu de l'inévitable nature corrompue de l'être humain et toi tu cachais tout cela sous la répugnante théorie de l'idéalisme.

Au final, on est sonné, estomaqué, lessivé, lavé ! On a beau critiquer nos politiciens, les trouver véreux, se plaindre du système qui est mal foutu, mais ce n'est rien comparé au communisme de Staline. Rien au regard de ce qu'un système politique peut faire à ses compatriotes. Rien à côté de cet illogisme qu'était la pensée de ces hommes qui en ont déshumanisés d'autre.

Un tout grand roman noir qu'il vaut mieux aborder en toute connaissance de cause car il ne vous laissera ni de marbre, ni indemne. Gardez tout de même un Tchoupi à côté pour lire ensuite. On n'est jamais trop prudent…

Très bon roman mais j'ai été agacé par la façon systématique dont l'auteur traite ses personnages torturés. Les personnages ayant subi des sévices dans leur vie deviennent à leur tour des monstres. Ca avait un côté too much mais je trouvais que ça s'intégrait bien à l'histoire. Un livre plein de rebondissements qui nous fait toucher aux jours sombres d'un passé toujours aussi présent. Une très belle écriture , On a souffert dans sa vie, on fait souffrir les autres à son tour. Du coup, ça donne des personnages assez caricaturaux.

Mis à part cet écueil, ce polar est passsionnant de bout en bout!

Deuxième livre que je lis de cet auteur et une chose est sur j’aime beaucoup son style d’écriture.

Ce livre met en avant l’impact que peux avoir les secrets de famille, la soif de vengeance sur plusieurs générations. Ici on va suivre l’histoire de Gonzalo qui suite à la mort de sa sœur va petit à petit lever le voile sur l’histoire de sa famille.

Ce que j’ai aimé dans ce livre c’est le changement d’époque suivant les chapitres, en effet, parfois on se retrouve avec Gonzalo en 2002 et à d’autres moments on découvre l’histoire d’Elias le père de Gonzalo dans les années 30. Cette alternance nous permet de découvrir petit à petit ce qu’il c’est passé et ainsi la conséquence des actes qu’il y a eu dans le passé. Ici, on voit bien les conséquences de que peut avoir la rancœur d’une génération sur la suivante qui au final est innocente et n’est pas responsable des faits.

J’ai beaucoup aimé les personnages qui pour moi apporte toute la qualité au livre. Ils sont tous très bien et apporte leur utilité à l’histoire. Je trouve que le personnage d’Anna est vraiment intéressant et impressionnant, elle m’aura étonné jusqu’au bout je ne pensais que son implication dans l’histoire était faite de cette manière.

La fin est plutôt surprenante, l’intrigue est bien présente et se dévoile petit à petit jusqu’aux dernières pages.

J’ai vraiment beaucoup aimé cette lecture et je vais sans doute continuer à suivre ce que fait cet auteur.