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Le bruit insistant de la pluie vous sort d’un cauchemar sans fin, dépourvu de sens. C’est en poussant un cri plaintif, un peu enfantin, que vous vous redressez brutalement, l’esprit envahi par une peur incontrôlable qui étouffe la moindre de vos pensées rationnelles.
Quelque chose en vous, plus puissant que votre conscience, vous affirme que vous n’avez rien à faire là, que votre place est ailleurs. Pourtant, vos yeux sont encore fermés et vous ne savez même pas ce que « là » et « ailleurs » signifient véritablement.
Afficher en entierVous inspirez bruyamment, à la manière d’un nageur resté trop longtemps en apnée, et décidez d’ouvrir enfin les yeux. Ce simple mouvement des paupières déclenche instantanément une migraine qui vous fait gémir. Pourtant, la lumière n’est pas coupable. La pénombre vous entoure et seuls quelques rais blanchâtres marquent timidement le sol. Il vous faut plusieurs secondes pour parvenir à mieux distinguer le décor, à lui donner un sens.
La chambre – car c’en est une, si l’on se fie à la présence du vieux lit contre le mur, juste derrière vous – mesure à peine dix mètres carrés. Une armoire bancale et un fauteuil à bascule – dont la silhouette caractéristique est facilement reconnaissable, malgré le faible éclairage – sont les seuls autres meubles de la pièce.
Afficher en entierDe grands coups dans la porte. Derrière, des voix fortes. Des consignes qui sont données. Le hall prend une teinte sombre. Votre champ de vision se rétrécit. Vous vous sentez si fatiguée. Vous glissez sur le sol, contre une poubelle renversée.
Quand les hommes entrent enfin en courant, vous ne voyez d’abord que leurs jambes. La pièce se remplit de chaussures qui se déplacent en tous sens, qui s’approchent. Vous n’avez pas l’énergie de parler.
Afficher en entierÀ moins qu’on espère vous faire mourir de soif – cette possibilité vous donne soudain mal au ventre –, on a forcément prévu de vous attirer ailleurs. Il serait illogique de vous transmettre des informations au compte-gouttes et de façon aussi compliquée, pour vous laisser ensuite agoniser dans ce bâtiment sans que vous ayez au moins découvert la raison de votre présence à Rashmoor. Non, ça n’aurait aucun sens.
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