Extraits

- Parce que mon état ne s'améliorait pas. Mes parents étaient gentils avec moi, mais après deux ans, ils ont commencé à dire, "Nathan, arrête d'être triste maintenant. Cesse de te lamenter sur ton sort. Arrête de voir des morts dans les miroirs. Arrête de te comporter comme un cinglé, redeviens notre fils." J'ai essayé de vendre des meubles dans leur boutique d'Albuquerque. après m'être occupé de systèmes de missiles, je me suis retrouvé à m'occuper de futons. Il essaya d'en rire. J'étais pas foutu de soulever la marchandise du sol. J'ai frappé un type qui n'arrivait pas à se décider entre deux chaises longues. Bon Dieu, c'est pas une question de vie ou de mort. Il a passé une demi-heure à essayer ces foutues chaises longues avant de choisir. Alors mes parents ont trouvé un programme pour anciens combattants à Phoenix où je pouvais recevoir un traitement gratuit... Et puis ils ont entendu parler du programme de Hurley et ils m'ont envoyé à Santa Fe.

Savoir ce qu'on ne doit pas faire est la voie vers la raison.

J'ai tué mon meilleur ami.

Miles regarda fixement les mots, le noir des lignes pures sur le blanc du papier. C'était la première fois qu'il écrivait la vérité. Il approcha de nouveau le stylo du bloc.

Je ne voulais pas le tuer, je n'avais aucune intention de la tuer. Mais je l'ai fait.

« Mettre ton âme à nu ne résout rien, lança Andy qui, assis sur le bord de la table de la cuisine, le regardait écrire. Elle te détestera. Tout simplement.

— Non, elle ne me détestera pas », rétorqua Miles.

Andy alluma une cigarette, exhala un nuage bleu au-dessus de la confession tandis que Miles écrivait

"Vous arrachez le souvenir du cerveau, comme on arrache une rose de la terre. Si vous ne le traitez pas, le souvenir s'enracine à nouveau, plus fortement, plus profondément. Mais si vous l'affaiblissez après l'avoir arraché, vous pouvez en oter les épines, si j'ose dire".

"Miles sentit l'arôme poussiéreux carctéristique des grandes pièces trop longtemps négligées, celui-là même qui flottait dans l'air tel un parfum ce jour fatal à Miami. La panique l'envahit".

"Les écrans d'ordinateur affichaient les visages figés des protagonistes liés au programme Frost. Sauf celui au bout à gauche : on y voyait le site Internet de Victor consacré aux patients souffrant de traumatismes. Un sondage y était effectué, une question purement hypothétique, celle-là même posée par Sorenson il y avait une éternité de cela : Si vous pouviez oublier le pire moment de votre vie, le feriez-vous ? "