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Extrait ajouté par Yulii 2018-12-06T11:02:48+01:00

Je me surpris moi-même à penser que cela pouvait aussi bien être vrai. Je n’avais pas exactement oublié Finn, mais j’avais commencé à admettre que nous ne pourrions jamais être ensemble. Et cela n’était pas à cause de notre différence de classe, car j’aurais vaincu cet obstacle, je me serais battue, j’aurais légiféré.

Mais cette perpétuelle absence de volonté que Finn mettait à me faire confiance, ce refus du moindre effort pour être avec moi, tout ceci avait fini par m’épuiser. Je ne pouvais continuer à aimer toute seule, à sens unique.

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Extrait ajouté par MissFantastic 2018-01-04T20:14:20+01:00

« — J’ai soif, dit Willa après un moment, avec une moue boudeuse.

Duncan se leva aussitôt pour lui donner de l’eau, mais Matt l’arrêta. Peu sûr de lui, Duncan se rassit. En tant que pisteur, il avait passé une bonne partie de sa vie à surveiller et attendre des substitués. Les pisteurs étaient traités par la royauté comme du petit personnel.

— Tu sais où est le frigo, déclara Matt entre ses dents.

Willa ouvrit la bouche, mais ne dit rien. Elle se tourna vers moi, espérant que je lui viendrais en aide, mais je ne fis que hausser les épaules. Elle savait où était le réfrigérateur, après tout. »

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Extrait ajouté par marion13 2017-07-02T18:28:18+02:00

« Quoi? demandai-je, et il leva ses yeux vert mousse sur moi en me regardant intensément.

— Est-ce que… Je veux dire, voulez-vous vous marier? demanda-t-il. Avec moi?

— Je… euh…

Je ne savais pas quoi dire.

— Si vous ne voulez pas, cela ne changera rien entre nous, répliqua Tove en vitesse. Je ne vous l’ai demandé que parce que cela me semble une bonne idée.

— Ouais, affirmai-je sans savoir comment continuer, jusqu’à ce que quelques mots finissent par m’échapper. Je veux dire oui. Je le veux. Je le ferai. Je le ferais… Je vous épouserai.

— Ouais? »

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Extrait ajouté par CoeurdeGivre 2015-09-23T10:47:46+02:00

" - Exactement ! s'exclama-t-il en claquant des doigts et en les pointant vers moi. Il faut que vous parveniez à la canaliser, que vous moduliez vos fréquences, un peu comme pour une radio.

- J'aimerais bien. Dites-moi comment.

- Ce n'est pas comme de tourner un cadran. Il n'y a pas de bouton arrêt et marche.

Il marchait lui-même en cercles longs et lents.

- C'est plutôt quelque chose que vous devez pratiquer. Un peu comme un bébé sur le pot. Il faut apprendre à retenir et savoir quand relâcher.

- Voilà une analogie particulièrement prestigieuse... "

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Extrait ajouté par CoeurdeGivre 2015-09-23T10:43:01+02:00

" Que se passerait-il si j'essayais de m'échapper ? le questionnai-je.

Comme je ne voyais personne d'autre dans le coin, je me dis que si je doublais Loki je pourrais sans doute m'enfuir. Mais pour aller où ? Et je ne serais pas pour autant capable de libérer Matt et Rhys.

- Je t'arrêterais, répondit-il simplement.

- De la même manière que Kyra chez moi ?

Me rappelant tout le mal qu'elle m'avait fait, une sourde douleur me saisit au côté.

- Non.

Un voile d'affliction qu'il écarta vivement pour me sourire avait assombri son visage l'espace d'un instant.

- Je te prendrais simplement dans mes bras et te serrerais jusqu'à ce que tu te pâmes.

- La façon dont tu présentes les choses a l'air très romantique... "

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Extrait ajouté par Chaton007 2018-04-17T18:57:55+02:00

Mon estomac commençait déjà à gargouiller, mais je fis non de la tête, comprenant qu’elle avait eu peur que je m’impose et que je n’étais pas réellement invitée.

— Merci beaucoup.

— Que voulez-vous donc, alors ?

Elle posa les mains sur ses hanches, et son regard était aussi dur et sombre que celui de Finn lorsqu’il était fâché.

— Mais, je… vous…

Je bafouillai, surprise par la question.

— C’est vous qui m’avez proposé d’entrer.

— Vous rôdiez autour de chez nous. Je sais que vous voulez quelque chose.

Saisissant un torchon accroché près du bassin métallique servant d’évier, elle se mit à nettoyer la table qui pourtant ne me semblait pas sale.

— Pourquoi ne dites-vous pas ce qui vous amène, qu’on en finisse ?

— Savez-vous qui je suis ? demandai-je doucement.

Je ne voulais pas avoir l’air arrogante, mais je ne comprenais pas pourquoi elle réagissait ainsi. Et si elle savait que j’étais la princesse, pourquoi éprouvait-elle le besoin d’être aussi cassante ?

— Bien sûr que je sais qui vous êtes, dit-elle. Et je suppose que vous savez aussi qui je suis.

— Qui êtes-vous ? lui demandai-je, même si je le savais.

— Je suis Annali Holmes, humble servante de notre reine.

Elle arrêta d’épousseter la table afin de me regarder droit dans les yeux.

— Je suis la mère de Finn. Et si vous êtes venue pour le voir, il n’est pas là.

Mon cœur aurait fondu si je n’avais été aussi perturbée par la manière dont elle me traitait, comme si elle m’accusait de quelque chose. Et je ne savais même pas de quoi.

— Je… je ne… bafouillai-je. Je suis sortie me promener, car j’avais besoin de prendre l’air. Je ne cherchais rien en particulier.

— Comme toujours, rétorqua Annali avec un sourire crispé.

— Vous me connaissez à peine.

Elle opina.

— Peut-être bien. Mais j’ai bien connu votre mère.

Elle se retourna en posant la main sur le dos d’une des chaises.

— Et je connais mon fils.

Je compris trop tard d’où venait sa colère. Son mari et ma mère avaient eu une aventure il y avait fort longtemps, et Annali l’avait appris. Alors évidemment, elle m’en voulait. Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ?

Et voilà que je venais bouleverser la vie de son fils, après que ma mère eut détruit la sienne. Je serrai les dents, comprenant subitement que je n’aurais jamais dû venir. Je n’avais pas à ennuyer Finn, ni à heurter sa famille plus qu’elle ne l’avait déjà été.

— Maman !

La voix d’une enfant appela d’une autre pièce et Annali, se ressaisissant, fit mine de sourire.

La fillette, âgée d’environ douze ans, entra dans la cuisine en tenant un livre d’école tout abîmé. Elle portait des couches de vêtements déchirés consistant en une robe usée et un tricot en laine, mais elle avait l’air frigorifiée malgré la chaleur de la maison. Sa chevelure était un fouillis de cheveux foncés semblables aux miens, et elle avait les joues sales.

M’apercevant, elle ouvrit grand la bouche et les yeux.

— C’est la princesse !

— Oui, Ember, je le sais bien, dit Annali avec toute la gentillesse dont elle semblait capable.

— Pardon, j’ai oublié mes bonnes manières, dit Ember.

Elle déposa son livre sur la table pour faire une rapide petite révérence.

— Ember, tu n’es pas tenue de faire ça, pas chez nous, la gronda Annali d’un air las.

— C’est vrai. Je me sens bête quand les gens font ça, assurai-je. Annali me décocha un drôle de regard en coin. Quelque chose me dit qu’elle me détestait encore plus du fait que j’étais d’accord avec elle. Comme si je cherchais à m’immiscer dans l’éducation de ses enfants.

— Oh mon Dieu, princesse ! s’écria Ember en s’élançant pour contourner la table et venir me saluer. Je n’arrive pas à croire que vous soyez chez nous ! Que faites-vous là ? Est-ce à cause de mon frère ? Il est parti avec mon père, mais il revient bientôt. Vous devriez rester dîner. Toutes mes amies vont être mortes de jalousie, à l’école. Seigneur ! Vous êtes encore plus belle que Finn nous l’avait dit !

— Ember ! trancha Annali en comprenant qu’Ember n’arrêterait pas.

Ne sachant plus que répondre, je rougis et détournai les yeux. Même si je comprenais qu’il pouvait être exaltant de rencontrer une princesse, je ne voyais pas ce qu’il pouvait y avoir d’excitant à me rencontrer.

— Pardon, s’excusa Ember, sans que cela ne refroidît pour autant son enthousiasme. J’avais supplié Finn de me présenter à vous et il…

— Ember, va faire tes devoirs, lança Annali sans nous regarder ni l’une ni l’autre.

— Je suis là parce qu’il y a un truc que je ne comprends pas, répondit Ember en désignant son livre de classe.

— Eh bien, passe à autre chose, alors.

— Mais, maman ! gémit Ember.

— Tout de suite, Ember, rétorqua Annali fermement, sur un ton que j’avais bien connu quand je vivais avec Matt et Maggie, et qu’ils me grondaient.

Ember soupira en reprenant son manuel, puis elle repartit vers sa chambre en traînant des pieds. Je l’entendis encore grommeler quelque chose à propos de la vie qui était injuste, mais Annali l’ignora.

— Votre fille est charmante, dis-je une fois qu’Ember fut partie.

— Ne me parlez pas de mes enfants, décocha Annali.

— Pardon.

Je me frottai les bras, sans plus savoir quoi faire. Je ne savais même plus pourquoi j’étais là.

— Pourquoi m’avez-vous fait entrer si vous préfériez ne pas me voir ?

— Comme si j’avais le choix.

Elle leva les yeux au ciel en retournant à ses fourneaux.

— Vous êtes venue voir mon fils et je sais bien que je n’ai pas le droit de vous en empêcher.

— Je ne suis pas…

Je m’interrompis.

— Je voulais juste parler à Finn, pas vous l’enlever.

Je soupirai.

— Je venais juste lui dire au revoir.

— Vous partez quelque part ? demanda Annali en me tournant toujours le dos pendant qu’elle touillait son ragoût.

— Non. Non, je ne peux aller nulle part, même s’il existait un endroit où j’aie envie d’aller.

Je relevai les manches de mon chemisier en baissant les yeux.

— Je ne voulais vraiment pas vous importuner. Je ne sais même pas pourquoi je suis venue. Je savai bien qu’il valait mieux ne pas le faire.

— Vous n’êtes vraiment pas venue pour l’emmener ?

Annali se retourna pour me fixer du regard en plissant les yeux.

— Il est parti, dis-je. Je ne peux pas le forcer à revenir… Et je ne le souhaiterais pas, même si je le pouvais. Je suis désolée de vous avoir dérangée.

— Vous n’avez décidément rien à voir avec votre mère.

Annali semblait surprise. Je relevai les yeux.

— Finn m’avait dit que vous ne lui ressembliez pas, mais je ne l’avais pas cru.

— Merci, répondis-je. Je veux dire… Je ne veux pas lui ressembler.

J’entendis des voix d’hommes au-dehors. Les murs de la fermette étaient incroyablement minces et je jetai un coup d’œil par la petite fenêtre qui côtoyait la porte. À travers le carreau gauchi et trouble, je distinguai deux silhouettes qui approchaient de la maison.

— Les voilà, soupira Annali.

Mon cœur se mit à battre la chamade et je serrai mes mains l’une contre l’autre pour les empêcher de trembler. Je n’avais toujours pas la moindre idée de ce que je faisais là, et en voyant Finn approcher de la porte, je n’eus qu’une envie : n’être jamais venue. Je ne savais absolument pas quoi lui dire. Il y en avait pourtant tellement, mais ça n’était ni le lieu, ni le moment.

La porte de la chaumière s’ouvrit en laissant pénétrer un vent froid, dans lequel j’aurais voulu pouvoir m’engouffrer et fuir. Mais un homme me bloquait le passage, l’air aussi ahuri et gêné que moi. Comme il s’arrêta net sur le seuil, Finn ne put avancer. Pendant une minute, il me dévisagea simplement.

Il avait les yeux plus clairs que Finn et le teint plus hâlé, mais il y avait tant de Finn en lui, que je sus immédiatement que c’était son père. Il était plutôt beau, avec une peau visiblement plus douce et des pommettes plus hautes que celles de son fils. Mais Finn était bien plus rude et fort. Je préférais cela.

— Princesse, dit-il après un long silence.

— Oui, Thomas, lança Annali sans chercher à cacher son irritation. C’est la princesse, maintenant, entrez au lieu de faire entrer l’air froid dans la maison.

— Je vous demande pardon, dit Thomas en se courbant devant moi.

Ensuite, il fit un pas en avant, permettant à Finn d’entrer à son tour.

Finn ne fit pas de courbette et ne dit rien du tout. Il afficha un visage sans expression et ses yeux étaient trop sombres pour y lire quelque chose. Il croisa les bras sur sa poitrine en ne me quittant pas des yeux, si bien que je détournai le regard. L’air me semblait irrespirable, et je ne voulais pas être là.

— Qu’est-ce qui nous vaut ce plaisir ? lança Thomas, puisque personne ne disait rien.

Il s’était approché d’Annali et avait posé son bras sur les épaules de sa femme. Elle roula des yeux, sans repousser son bras.

— Je prenais l’air, marmonnai-je.

J’avais du mal à articuler tant ma mâchoire était paralysée.

Mais je me forçai.

— Ne devriez-vous pas rentrer chez vous ? s’enquit Annali.

— Si.

J’opinai, soulagée de pouvoir saisir cette perche pour m’échapper.

— Je te raccompagne, dit Finn, qui s’exprimait pour la première fois.

— Finn, je ne crois pas que cela soit nécessaire, dit Annali.

— Je dois m’assurer qu’elle rentre bien à la maison, répondit Finn.

Il ouvrit la porte en laissant entrer le froid, qui me fit l’effet d’une délivrance tant l’air était devenu irrespirable dans cette cuisine.

— Prête, princesse ?

— Oui.

J’avançai d’un pas vers la porte en faisant un vague signe de la main à Annali et Thomas, mais sans me retourner, car je n’avais aucune envie de les regarder.

— J’ai été ravie de vous rencontrer. Dites à Ember que je la salue.

— Vous êtes la bienvenue quand vous voulez, princesse, dit Thomas.

J’entendis Annali lui flanquer un coup de coude alors que je sortais de la maison.

Je respirai profondément avant de m’engager sur la route en gravier. Les pierres blessaient mes pieds nus, mais ça m’était égal. Je préférais cette sensation à la tension bizarre qui régnait entre Finn et moi.

— Il n’est pas nécessaire que tu m’accompagnes plus loin, dis-je doucement quand nous atteignîmes le bout du chemin en gravier.

À partir de là, la route se transformait en un lisse ruban d’as-phalte qui conduisait au palais.

— Si, je le dois, répondit Finn froidement. C’est mon devoir.

— Plus maintenant.

— Mon devoir est toujours de respecter les désirs de ma reine, et son plus cher désir est de te garder en sécurité, dit-il sur un ton presque sarcastique.

— Je me passe très bien de ton gardiennage.

J’accélérai le pas.

— Quelqu’un sait-il au palais que tu es partie ? demanda Finn en me jetant un regard en coin, tandis qu’il me rattrapait en accélérant à son tour. Comment as-tu su où j’habitais ?

Je ne répondis rien parce que je ne voulais pas créer d’ennuis à Duncan, mais Finn comprit très vite.

— Duncan ? Excellent.

— Oui, Duncan remplit parfaitement son office, rétorquai-je. Et c’est bien ce que tu dois penser, sans quoi tu ne m’aurais pas laissée sous sa protection.

— Ce n’est pas moi qui décide de qui doit te garder, répliqua Finn. Tu le sais très bien. Je ne comprends pas pourquoi tu m’en veux à ce sujet.

— Je ne t’en veux pas !

J’accélérai encore le pas et marchai si vite que je courus presque. Cela ne me réussit pas, car je trébuchai contre une pierre pointue.

— Mince !

— Ça va ? me demanda Finn en s’arrêtant pour voir ce qui se passait.

— Oui, j’ai buté sur une pierre.

Je me frottai le pied. Comme je ne saignais pas, je repris ma marche. Cela faisait un peu mal, mais j’y survivrais.

— Pourquoi ne prenons-nous pas ta voiture ?

— Parce que je n’en ai pas.

Finn ralentit le pas en enfonçant les mains dans ses poches. Je boitais un peu et il n’offrit pas de m’aider. Je n’aurais de toute façon pas accepté, mais là n’était pas le problème.

— Et c’est quoi cette Cadillac que tu conduis tout le temps ?

— Elle est à Elora. Elle me la prête pour travailler, comme à n’importe quel pisteur d’ailleurs. Mais les voitures ne nous appartiennent pas. Rien ne m’appartient en réalité.

— Et tes vêtements ? demandai-je, surtout pour l’agacer.

Je me doutais bien qu’ils étaient à lui, mais j’avais besoin de continuer à argumenter à propos de quelque chose.

— Tu as vu cette maison derrière nous, Wendy ?

Finn s’arrêta en montrant la fermette. Nous avions avancé trop loin pour pouvoir encore la distinguer mais je regardai les arbres qui en barraient la vue.

— C’est la maison dans laquelle j’ai grandi et où, probablement, je mourrai. C’est ça que j’ai. C’est tout ce que je possède.

— Je n’ai rien non plus qui soit réellement à moi, dis-je.

Il éclata d’un rire sombre.

— Tu ne comprends toujours pas, Wendy.

Les yeux braqués sur moi, il se fendit d’un sourire amer.

— Je ne suis qu’un pisteur, alors arrête un peu tout ça. Va tenir ton rôle de princesse, fais ce qu’il y a de mieux pour toi, et laisse-moi faire mon boulot.

— Je n’avais pas l’intention de t’importuner et tu n’as pas à me raccompagner à la maison.

Me retournant, je me remis à marcher plus rapidement, et bien plus vite que mes pieds ne l’auraient voulu.

— Je veux m’assurer que tu y arrives en toute sécurité, répliqua Finn en me suivant quelques pas en arrière.

— Si tu fais juste ton boulot, alors fais-le ! dis-je en m’arrêtant à nouveau pour lui faire face. Mais je n’en fais plus partie, n’est-ce pas ?

— Non, en effet ! cria Finn en s’arrêtant plus près de moi. Pourquoi es-tu venue chez moi aujourd’hui ? Tu croyais que ça mènerait à quoi ?

— Je ne sais pas ! hurlai-je. Mais tu ne m’avais même pas dit adieu !

— En quoi se dire adieu aiderait-il en quoi que ce soit ?

Il secoua la tête.

— Cela n’aide en rien.

— Si, ça aide ! insistai-je. Tu ne peux pas m’abandonner comme ça !

— Il le faut !

Ses yeux noirs brillants me faisaient chavirer.

— Tu dois être princesse et je ne peux empêcher cela. Je ne le ferai pas.

— Je comprends bien, mais…

Mes yeux se remplirent de larmes et je dus les ravaler.

— Tu ne peux pas continuer à te comporter ainsi. Tu dois au moins me dire adieu.

Finn fit un pas de plus vers moi. Ses yeux consumaient tout d’une façon qui n’appartenait qu’à lui, au point que l’air glacé semblait fondre autour de nous. Je me penchai vers lui, tout en craignant qu’il ne remarquât combien mon cœur battait trop fort dans ma poitrine.

Je levai les yeux vers lui, priant pour qu’il me touchât, mais il ne le fit pas. Il ne bougea pas.

— Adieu, Wendy, dit Finn si doucement que je pus à peine l’entendre.

— Princesse ! criait Duncan au loin.

Je tournai la tête pour apercevoir Duncan, qui, un peu plus haut sur la route, agitait les bras comme un fou. Le palais était juste là, derrière lui, alors que je ne m’en étais pas vraiment rendu compte. Je regardai à nouveau Finn, et vis qu’il s’était éloigné de moi et retournait chez lui.

— Il te raccompagnera jusque chez toi.

Finn montra Duncan du doigt en faisant un pas de plus. Comme je ne dis rien, il s’arrêta.

— Tu ne me dis pas adieu ?

— Non, rétorquai-je en secouant la tête.

— Princesse ! cria encore Duncan.

Et je l’entendis courir vers nous.

— Princesse, Matt s’est rendu compte que vous étiez partie et il allait alerter les gardes. Il faut que je vous ramène avant qu’il ne le fasse.

— J’arrive.

Je me dirigeai vers Duncan en tournant le dos à Finn. Je suivis Duncan jusqu’au palais, sans regarder une seule fois en arrière. J’étais plutôt fière de moi. Je ne l’avais pas incendié pour ne pas m’avoir parlé de mon père, mais j’avais réussi à placer un bon nombre de choses que je voulais lui dire.

— Je suis heureux que ce soit Matt, et non Elora, qui se soit rendu compte que vous étiez partie, dit Duncan alors que nous abordions la dernière courbe avant le palais. La route asphaltée avait cédé la place à une allée de galets qui plaisait davantage à mes plantes de pieds.

— Duncan, est-ce ainsi que tu vis ? demandai-je

— Que voulez-vous dire ?

— Comme Finn dans cette maison ?

Je la désignai du pouce.

— Tu vis dans une chaumière comme celle-ci ? Je veux dire, quand tu n’es pas occupé à pister ?

— Oui, à peu près, opina Duncan. Je crois que la mienne est un peu mieux, mais je vis avec mon oncle, qui était vraiment un excellent pisteur avant sa retraite. Maintenant, il est professeur à l’école des mänks, ce qui n’est pas trop mal pour lui.

— Tu vis dans le coin ? demandai-je.

— Oui.

Il me montra le sommet de la colline, au nord du palais.

— Ma maison est bien cachée dans la falaise, mais c’est juste là, un peu plus haut.

Il me regarda.

— Pourquoi ? Vous vouliez nous rendre visite ?

— Non, pas maintenant. Mais merci pour ton invitation.

C’était juste par curiosité. Est-ce ainsi que vivent tous les pisteurs ?

— Comme moi et Finn ?

Duncan réfléchit un instant, puis opina.

— Oui, c’est à peu près comme ça pour tous les pisteurs qui travaillent dans le secteur.

Pendant que Duncan passait devant pour ouvrir les portes d’entrée, je m’arrêtai pour contempler le palais sur l’immense façade duquel s’entrelaçaient des vignes vierges. Quand les rayons du soleil le frappaient, il brillait magnifiquement, d’une blancheur presque aveuglante.

— Princesse ?

Duncan m’attendait devant les portes ouvertes.

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Extrait ajouté par Aur31 2016-04-18T16:49:33+02:00

Son regard était rivé sur le mien et, malgré la faible luminosité, ils brillaient d'un éclat doré. Une vague lente déferla sur moi, comme une sensation de bien-être. Cela cessa dès que le me rendis compte que Loki essayait de me faire perdre connaissance.

- Que s'est-il passé ? demandai-je tandis que la brume se dissipait dans mon esprit.

Loki se tenait à quelques centimètres de moi. J'aurais dû réagir, m'éloigner, mais je ne bougeai pas.

- Je ne te ferais jamais une chose pareille, murmura-t-il. Tu te rappelles ce que je t'ai dit ? Je veux que tu restes avec moi parce que tu en as envie, pas parce ce que tu y es forcée.

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Extrait ajouté par feedesneige 2016-01-05T20:41:17+01:00

UN

Retour

Quand Rhys et moi débarquâmes devant la maison de mon « frère », Matt, à huit heures, il était heureux… au sens où il était surtout content que je sois en vie et que je n’aie pas disparu pour toujours. Bien que furieux, il écouta, ébahi et en contenant sa rage, la vague explication que j’avais inventée.

Au moins, je n’eus affaire qu’à lui. Tante Maggie, ma tutrice légale, n’était pas là quand nous arrivâmes, et Matt me dit qu’elle était partie me chercher dans l’Oregon. Allez savoir pourquoi elle s’était imaginé que j’avais fui là-bas.

Rhys et moi, assis sur le canapé défraîchi du salon entouré des caisses qui n’avaient toujours pas été déballées depuis notre emménagement dans cette maison deux mois plus tôt, observions Matt arpenter la pièce de long en large.

— Je ne comprends toujours pas, dit-il en s’arrêtant pour nous regarder, les bras croisés.

— Il n’y a rien à comprendre, insistai-je en désignant Rhys. C’est ton frère ! Et rien qu’à le voir, ça semble assez évident.

J’avais les cheveux foncés et des yeux acajou. Matt et Rhys avaient tous les deux les cheveux blonds et des yeux bleu saphir. Leur expression avait quelque chose de bien plus ouvert, et tous deux souriaient facilement. Comme frappé de stupeur, Rhys contemplait Matt les yeux écarquillés.

— Qu’est-ce qui te fait croire ça ? demanda Matt.

— Je ne vois pas pourquoi tu ne me ferais pas confiance.

Je soupirai en laissant retomber ma tête contre le dossier du canapé.

— Je ne t’ai jamais menti !

— Tu as juste fugué ! Je n’avais pas la moindre idée de l’endroit où tu te trouvais. C’est une trahison d’importance !

La colère de Matt ne masquait pas la douleur qu’il ressentait encore, et son visage portait les traces de son stress. Il avait les traits tirés, les yeux rouges, fatigués, hagards, et il devait bien avoir perdu cinq kilos. Je suis sûre qu’il s’était complètement effondré après ma disparition. Je me sentais coupable, mais je n’avais pas eu le choix.

Matt s’était toujours trop inquiété de ma sécurité, dommage collatéral à la tentative d’assassinat sur moi par sa mère et tout. Toute sa vie tournait autour de ma personne d’une façon, tout compte fait, assez malsaine. Il n’avait ni emploi, ni amis, ni vie personnelle.

— J’ai été obligée de fuir ! OK ?

Je passai la main dans mes boucles emmêlées et secouai la tête.

— Je ne peux pas t’expliquer pourquoi. Je suis partie pour ma sécurité et la tienne. Je ne suis même pas sûre que je devrais être ici aujourd’hui.

— Sécurité ? Que fuyais-tu donc ? Où étais-tu passée ? interrogea désespérément Matt pour la énième fois.

— Je ne peux pas te le dire, Matt ! J’aimerais bien, mais je ne peux pas.

Je n’étais pas certaine d’être légalement autorisée à lui parler des Trylles. Je supposais que tout ce qui les concernait devait rester secret, même si personne ne m’avait expressément interdit de parler d’eux à des étrangers. Sachant que Matt ne me croirait pas de toute façon, je ne voyais pas bien l’intérêt de le mettre au courant.

— Tu es véritablement mon frère, dit Rhys à voix basse en se penchant en avant pour mieux regarder Matt. Ce que c’est bizarre.

— Ouais, en effet, accorda Matt, pourtant mis mal à l’aise par le regard insistant de Rhys.

Se tournant vers moi, il dit d’un ton grave :

— Wendy, puis-je te parler ? En privé ?

— Bien sûr.

Je jetai un coup d’œil à Rhys.

Me comprenant, Rhys se leva en demandant où étaient les toilettes.

— Par là, après la cuisine, répondit Matt en pointant du doigt vers la droite.

Une fois Rhys parti, Matt s’assit face à moi sur la table basse et baissa la voix.

— Écoute, Wendy, je ne comprends rien à ce qui se passe. Je ne sais pas jusqu’à quel point tu me dis la vérité, mais ce garçon m’a l’air complètement givré. Je ne veux pas de lui à la maison et je ne sais pas ce qui a pu te passer par la tête de vouloir l’amener ici.

— Il est ton frère, dis-je avec lassitude. Sérieusement, Matt, jamais je ne te mentirais sur un sujet aussi important. Je suis certaine à cent pour cent de ce que j’avance.

— Wendy…

Matt se frotta le front en soupirant.

— Je vois bien que c’est ce que tu crois. Mais comment peux-tu en être si sûre ? Je crois que ce gamin te raconte des histoires.

— Non, pas du tout. Rhys est la personne la plus honnête que je connaisse, à part toi. Ce qui est logique, puisque vous êtes frères.

Je me penchai davantage vers Matt.

— S’il te plaît. Donne-lui une chance. Tu verras.

— Et sa famille ? demande Matt. Qui l’a élevé pendant toutes ces années ? Il ne leur manque pas ? Sont-ils aussi ta « vraie » famille, ou quelque chose du genre ?

— Fais-moi confiance, il ne leur manquera pas. Et je te préfère à eux, dis-je en souriant.

Matt secoua la tête comme s’il ne savait vraiment plus que penser. Sachant qu’une grande partie de lui refusait de faire confiance à Rhys et voulait le chasser de la maison, je n’en avais que plus d’admiration pour sa retenue.

— J’aurais aimé que tu sois honnête avec moi à propos de tout ça, dit-il.

— Je suis aussi honnête avec toi que je le peux.

Quand Rhys revint des toilettes, Matt s’éloigna un peu de moi et lui jeta un regard plein de méfiance.

— Tu n’as de photos de famille nulle part, fit remarquer Rhys en regardant autour de lui.

C’était exact. Nous n’avions aucune décoration, rien qui soit accroché aux murs, et nous ne tenions pas particulièrement à nous rappeler la famille. Matt, surtout, qui n’était pas exactement attaché à notre… enfin, à sa mère.

J’avais dû expliquer à Rhys que sa mère, dérangée mentalement, était enfermée dans une clinique psychiatrique. Ce genre de choses est difficile à avouer à quelqu’un, en particulier à un garçon aussi impressionnable que Rhys.

— Ouais, nous sommes comme ça, dis-je en me levant. Bon, nous avons roulé toute la nuit. Je suis crevée. Pas toi, Rhys ?

— Euh, ouais, moi aussi.

Rhys sembla un peu surpris par ma suggestion. Même s’il n’avait pas dormi, il n’avait pas l’air fatigué du tout.

— Nous devrions dormir un peu et parler ensuite.

— Oh.

Matt se remit lentement debout.

— Vous allez dormir ici tous les deux, c’est ça ?

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Extrait ajouté par emeraude2300 2020-05-31T21:07:27+02:00

— Alors vous pensez que… (j’eus besoin de prendre une profonde inspiration avant de pouvoir continuer) vous allez bientôt mourir ? — Oui, confirma-t-elle en continuant à peindre, comme si nous parlions de la météo et non de sa mort prochaine. — Mais… je ne suis pas prête, dis-je en secouant la tête. Vous ne m’avez pas enseigné tout ce que j’ai besoin de savoir ! — C’est pour cela que je t’ai poussée dans tes derniers retranchements, princesse. Je savais que nous n’avions pas beaucoup de temps devant nous ; voilà pourquoi je me suis mise sur ton dos. J’avais besoin de m’assurer que tu étais apte. — Le suis-je ? — Oui, affirma-t-elle en me faisant face. Pas de panique, princesse.

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Extrait ajouté par Mali2020 2020-05-03T18:55:40+02:00

Je rêvai d’eau, mais impossible de me souvenir d’une chose plus précise. Mon corps était glacé et j’aurais dû trembler de froid, mais ce n’était pas le cas. Pourtant, mes joues chaudes reposaient sur quelque chose de doux.

— Tu veux dire qu’elle est princesse ? demanda Matt, sa voix faisant l’effet d’un grondement sourd au-dessus de moi.

Ma tête reposait sur sa jambe, et plus je m’éveillais, plus je me rendais compte que mon corps me faisait horriblement mal.

— Ce n’est pourtant pas difficile à croire, en fait, dit Rhys.

Sa voix semblait venir de l’autre bout de la pièce.

— Une fois que tu as pigé toute l’affaire trylle, la partie princesse n’est vraiment pas très compliquée.

— Je ne sais plus ce que je dois croire, admit Matt.

J’ouvris les yeux avec peine. Mes paupières me semblaient effroyablement lourdes, et mon œil gauche, tout gonflé, me rappela l’endroit où Kyra m’avait fichu un coup. La pièce tanguait, et je clignai plusieurs fois des yeux pour essayer de la rendre nette.

Ma vision finalement éclaircie, je ne compris pas pour autant ce que je distinguais. Le sol était en terre battue et les murs, en pierres brunes et grises, avaient l’air humides et endommagés. L’ensemble ressemblait à un vieux sous-sol… ou à un cachot.

Rhys, le visage tuméfié, faisait les cent pas à l’autre bout de la pièce. Je tentai de m’asseoir, mais tout mon corps me faisait mal et ma tête tournait.

— Hé, doucement, dit Matt en posant les mains sur mes épaules, mais je ne l’écoutai pas.

Je me redressai et m’assis, ce qui demanda un effort bien plus considérable qu’à l’habitude. Je grimaçai en m’appuyant au mur situé à côté de nous.

— Tu es réveillée ! lâcha Rhys en souriant.

C’était probablement la seule personne au monde capable d’avoir l’air heureux dans ce type de circonstance.

— Comment te sens-tu ? demanda Matt, qui n’avait pas de bleus visibles, mais il était vrai qu’il savait mieux se battre que Rhys et moi.

— Super.

Je mentais comme un arracheur de dents. J’avais mal rien que de respirer. Étant donné la douleur cinglante que je ressentais à la hauteur de mon diaphragme, je devais avoir au moins une côte brisée, mais je ne voulais pas inquiéter Matt.

— Que se passe-t-il ? Où sommes-nous ?

— J’espérais que tu m’éclairerais sur ce point, dit Matt.

— Je le lui ai déjà dit, mais il ne veut pas me croire, dit Rhys

— Où sommes-nous, alors ? demandai-je à Rhys, tandis que Matt haussait les épaules en grommelant.

— Je n’en suis pas certain, mais je crois que nous sommes au palais vittra à Ondarike, répondit Rhys.

— Ondarike ?

— La capitale vittra, expliqua Rhys. Mais je ne sais pas exactement à quelle distance elle se trouve de Förening.

— C’est bien ce qu’il me semblait, soupirai-je. J’ai reconnu la Vittra qui a attaqué la maison. Kyra a déjà essayé de m’attraper.

— Quoi ?

Matt, incrédule, écarquilla les yeux.

— Ces gens t’avaient déjà poursuivie ?

— Oui, c’est pour ça que j’ai dû partir.

Je refermai les yeux parce qu’il me faisait trop mal de les garder ouverts. Le sol se dérobait sous mes pieds.

— Je te l’avais bien dit, lança Rhys à Matt. Je ne mens pas sur ces trucs-là. Après tout ce que nous venons de subir, j’imaginais que tu m’aurais donné une chance.

— Rhys ne ment pas, dis-je en grimaçants Il m’était de plus en plus difficile de respirer et je ne pouvais plus inspirer que par petites bouffées, ce qui ne faisait que m’étourdir davantage.

— Il en sait bien plus sur tout ceci que moi. Je n’y suis pas restée assez longtemps.

— Pourquoi ces Vittras sont-ils après toi ? questionna Matt. Que te veulent-ils ?

Je me contentai de secouer la tête pour ne pas prendre à nouveau le risque de souffrir en parlant.

— Je ne sais pas, répondit Rhys à ma place. Je ne les ai jamais vus s’acharner autant sur quelqu’un. Mais bon, c’est la première princesse que je côtoie, et ils ont des prédictions sur son compte depuis déjà longtemps.

J’avais toujours voulu savoir ce qu’étaient ces fameuses prédictions, mais comme tout le monde ne me donnait que des réponses vagues à ce sujet, tout ce que je savais, c’était qu’un jour, j’aurais du pouvoir. En attendant, et surtout à cet instant précis, je ne me sentais pas puissante du tout. Parler me faisait souffrir et j’étais enfermée dans un cachot.

Et pour couronner le tout, non seulement je n’avais pas réussi à me sauver, mais en plus, j’avais entraîné Rhys et Matt dans ce traquenard avec moi.

— Wendy, ça va ? s’enquit Matt.

— Oui, mentis-je.

— ça n’a pas l’air de bien aller, dit Rhys.

— Tu as perdu toutes tes couleurs et tu arrives à peine à respirer, ajouta Matt.

Je l’entendis se lever près de moi.

— Il te faut un médecin, ou quelque chose.

— Que fais-tu ? lui demanda Rhys.

J’ouvris les yeux pour voir ce que Matt comptait faire. Son plan était simple et évident. Il se dirigea vers la porte verrouillée pour cogner dessus.

— Au secours ! Il y a quelqu’un ? Wendy a besoin d’un médecin !

— Qu’est-ce qui te fait croire qu’ils auront envie de l’aider ? demanda Rhys, en écho à mes propres pensées.

Kyra n’avait pas hésité à me blesser furieusement quand elle m’avait attrapée.

— S’ils ne l’ont pas encore tuée, c’est qu’ils ne veulent pas qu’elle meure.

Matt, qui avait cessé de taper sur la porte le temps de répondre à Rhys, s’y remit aussitôt, en hurlant à l’aide.

Le son de ce vacarme résonnait dans la pièce au point que je ne pouvais plus le supporter. Ma tête cognait déjà suffisamment. J’étais sur le point de demander à Matt d’arrêter quand la porte s’ouvrit.

C’eût été le moment idéal pour Rhys et Matt de contre-­attaquer, mais cela ne leur vint pas à l’esprit. Ils s’écartèrent juste de la porte.

Le Vittra qui m’avait plongée dans les vapes et que j’avais vu à la maison entra dans la pièce, et je me souvins vaguement que Kyra l’avait appelé Loki. Ses cheveux ébouriffés me semblaient d’une clarté surprenante pour un Vittra, presque blonds.

À côté de lui marchait un troll, qui ressemblait à un véritable troll ; tout petit, comme un gnome, mais d’apparence humaine, avec une peau gluante et brune. Il portait un chapeau, et des touffes de cheveux grisâtres s’en échappaient sur les côtés. Bien qu’il arrivât à peine à la hauteur des hanches de Loki, le fait qu’il fut un véritable troll le rendait, d’une certaine façon, encore plus intimidant.

Rhys et Matt dévisageaient le gnome, bouche bée, et j’en aurais certainement fait autant si j’en avais été capable. Mais je pouvais à peine garder la tête levée.

— Tu dis que la fille a besoin d’un médecin ? demanda Loki, les yeux posés sur moi.

Il me regardait avec la même légère curiosité qu’auparavant.

— C’est Kyra qui a fait ça ? demanda le gnome d’une voix exceptionnellement grave pour une telle créature.

Il regardait Loki pour obtenir une confirmation, secouant la tête à la vue des blessures qu’elle m’avait infligées.

— Il va falloir la tenir en laisse.

— Je crois que Wendy ne peut plus respirer, dit Matt, dont les traits se durcissaient tant il se retenait.

J’étais persuadée que seul mon état l’empêchait de sauter sur Loki. S’il les blessait, ils ne seraient plus en mesure de m’aider.

— Bon, je vais voir ça, dit Loki en approchant de moi d’un pas ferme et décidé.

Le gnome resta près de la porte pour empêcher Matt et Rhys de tenter quoi que ce soit, mais ils étaient bien trop préoccupés par mon état pour envisager la moindre fuite.

Loki s’agenouilla devant moi et m’observa avec quelque chose qui ressemblait à de l’inquiétude. J’avais trop mal pour être effrayée, mais je crois que je n’aurais pas eu peur de lui, de toute façon. Il était physiquement bien plus fort que moi, avec cette étrange capacité à m’étourdir, peut-être même plus que ça, mais sans savoir pourquoi, j’étais persuadée qu’il m’aiderait.

— Qu’est-ce qui fait mal ? me demanda-t-il.

— Elle peut à peine respirer, alors pour ce qui est de parler ! décocha Matt. Il lui faut un médecin sur-le-champ.

Loki leva la main pour faire taire Matt, qui soupira lourdement.

— Peux-tu parler ?

Loki continuait de me dévisager.

Quand j’ouvris la bouche, au lieu de parler, une fulgurante quinte de toux s’empara de moi. Je fermai les yeux en essayant de lutter contre elle, mais je toussai si fort que des larmes coulèrent sur mes joues. Puis, je sentis quelque chose d’humide. J’ouvris les yeux, le temps d’apercevoir des traînées rouges Il m’était de plus en plus difficile de respirer et je ne pouvais plus inspirer que par petites bouffées, ce qui ne faisait que m’étourdir davantage.

— Il en sait bien plus sur tout ceci que moi. Je n’y suis pas restée assez longtemps.

— Pourquoi ces Vittras sont-ils après toi ? questionna Matt. Que te veulent-ils ?

Je me contentai de secouer la tête pour ne pas prendre à nouveau le risque de souffrir en parlant.

— Je ne sais pas, répondit Rhys à ma place. Je ne les ai jamais vus s’acharner autant sur quelqu’un. Mais bon, c’est la première princesse que je côtoie, et ils ont des prédictions sur son compte depuis déjà longtemps.

J’avais toujours voulu savoir ce qu’étaient ces fameuses prédictions, mais comme tout le monde ne me donnait que des réponses vagues à ce sujet, tout ce que je savais, c’était qu’un jour, j’aurais du pouvoir. En attendant, et surtout à cet instant précis, je ne me sentais pas puissante du tout. Parler me faisait souffrir et j’étais enfermée dans un cachot.

Et pour couronner le tout, non seulement je n’avais pas réussi à me sauver, mais en plus, j’avais entraîné Rhys et Matt dans ce traquenard avec moi.

— Wendy, ça va ? s’enquit Matt.

— Oui, mentis-je.

— ça n’a pas l’air de bien aller, dit Rhys.

— Tu as perdu toutes tes couleurs et tu arrives à peine à respirer, ajouta Matt.

Je l’entendis se lever près de moi.

— Il te faut un médecin, ou quelque chose.

— Que fais-tu ? lui demanda Rhys.

J’ouvris les yeux pour voir ce que Matt comptait faire. Son plan était simple et évident. Il se dirigea vers la porte verrouillée pour cogner dessus.

— Au secours ! Il y a quelqu’un ? Wendy a besoin d’un médecin !

— Qu’est-ce qui te fait croire qu’ils auront envie de l’aider ? demanda Rhys, en écho à mes propres pensées.

Kyra n’avait pas hésité à me blesser furieusement quand elle m’avait attrapée.

— S’ils ne l’ont pas encore tuée, c’est qu’ils ne veulent pas qu’elle meure.

Matt, qui avait cessé de taper sur la porte le temps de répondre à Rhys, s’y remit aussitôt, en hurlant à l’aide.

Le son de ce vacarme résonnait dans la pièce au point que je ne pouvais plus le supporter. Ma tête cognait déjà suffisamment. J’étais sur le point de demander à Matt d’arrêter quand la porte s’ouvrit.

C’eût été le moment idéal pour Rhys et Matt de contre-­attaquer, mais cela ne leur vint pas à l’esprit. Ils s’écartèrent juste de la porte.

Le Vittra qui m’avait plongée dans les vapes et que j’avais vu à la maison entra dans la pièce, et je me souvins vaguement que Kyra l’avait appelé Loki. Ses cheveux ébouriffés me semblaient d’une clarté surprenante pour un Vittra, presque blonds.

À côté de lui marchait un troll, qui ressemblait à un véritable troll ; tout petit, comme un gnome, mais d’apparence humaine, avec une peau gluante et brune. Il portait un chapeau, et des touffes de cheveux grisâtres s’en échappaient sur les côtés. Bien qu’il arrivât à peine à la hauteur des hanches de Loki, le fait qu’il fut un véritable troll le rendait, d’une certaine façon, encore plus intimidant.

Rhys et Matt dévisageaient le gnome, bouche bée, et j’en aurais certainement fait autant si j’en avais été capable. Mais je pouvais à peine garder la tête levée.

— Tu dis que la fille a besoin d’un médecin ? demanda Loki, les yeux posés sur moi.

Il me regardait avec la même légère curiosité qu’auparavant.

— C’est Kyra qui a fait ça ? demanda le gnome d’une voix exceptionnellement grave pour une telle créature.

Il regardait Loki pour obtenir une confirmation, secouant la tête à la vue des blessures qu’elle m’avait infligées.

— Il va falloir la tenir en laisse.

— Je crois que Wendy ne peut plus respirer, dit Matt, dont les traits se durcissaient tant il se retenait.

J’étais persuadée que seul mon état l’empêchait de sauter sur Loki. S’il les blessait, ils ne seraient plus en mesure de m’aider.

— Bon, je vais voir ça, dit Loki en approchant de moi d’un pas ferme et décidé.

Le gnome resta près de la porte pour empêcher Matt et Rhys de tenter quoi que ce soit, mais ils étaient bien trop préoccupés par mon état pour envisager la moindre fuite.

Loki s’agenouilla devant moi et m’observa avec quelque chose qui ressemblait à de l’inquiétude. J’avais trop mal pour être effrayée, mais je crois que je n’aurais pas eu peur de lui, de toute façon. Il était physiquement bien plus fort que moi, avec cette étrange capacité à m’étourdir, peut-être même plus que ça, mais sans savoir pourquoi, j’étais persuadée qu’il m’aiderait.

— Qu’est-ce qui fait mal ? me demanda-t-il.

— Elle peut à peine respirer, alors pour ce qui est de parler ! décocha Matt. Il lui faut un médecin sur-le-champ.

Loki leva la main pour faire taire Matt, qui soupira lourdement.

— Peux-tu parler ?

Loki continuait de me dévisager.

Quand j’ouvris la bouche, au lieu de parler, une fulgurante quinte de toux s’empara de moi. Je fermai les yeux en essayant de lutter contre elle, mais je toussai si fort que des larmes coulèrent sur mes joues. Puis, je sentis quelque chose d’humide. J’ouvris les yeux, le temps d’apercevoir des traînées rouges étaléesIl m’était de plus en plus difficile de respirer et je ne pouvais plus inspirer que par petites bouffées, ce qui ne faisait que m’étourdir davantage.

— Il en sait bien plus sur tout ceci que moi. Je n’y suis pas restée assez longtemps.

— Pourquoi ces Vittras sont-ils après toi ? questionna Matt. Que te veulent-ils ?

Je me contentai de secouer la tête pour ne pas prendre à nouveau le risque de souffrir en parlant.

— Je ne sais pas, répondit Rhys à ma place. Je ne les ai jamais vus s’acharner autant sur quelqu’un. Mais bon, c’est la première princesse que je côtoie, et ils ont des prédictions sur son compte depuis déjà longtemps.

J’avais toujours voulu savoir ce qu’étaient ces fameuses prédictions, mais comme tout le monde ne me donnait que des réponses vagues à ce sujet, tout ce que je savais, c’était qu’un jour, j’aurais du pouvoir. En attendant, et surtout à cet instant précis, je ne me sentais pas puissante du tout. Parler me faisait souffrir et j’étais enfermée dans un cachot.

Et pour couronner le tout, non seulement je n’avais pas réussi à me sauver, mais en plus, j’avais entraîné Rhys et Matt dans ce traquenard avec moi.

— Wendy, ça va ? s’enquit Matt.

— Oui, mentis-je.

— ça n’a pas l’air de bien aller, dit Rhys.

— Tu as perdu toutes tes couleurs et tu arrives à peine à respirer, ajouta Matt.

Je l’entendis se lever près de moi.

— Il te faut un médecin, ou quelque chose.

— Que fais-tu ? lui demanda Rhys.

J’ouvris les yeux pour voir ce que Matt comptait faire. Son plan était simple et évident. Il se dirigea vers la porte verrouillée pour cogner dessus.

— Au secours ! Il y a quelqu’un ? Wendy a besoin d’un médecin !

— Qu’est-ce qui te fait croire qu’ils auront envie de l’aider ? demanda Rhys, en écho à mes propres pensées.

Kyra n’avait pas hésité à me blesser furieusement quand elle m’avait attrapée.

— S’ils ne l’ont pas encore tuée, c’est qu’ils ne veulent pas qu’elle meure.

Matt, qui avait cessé de taper sur la porte le temps de répondre à Rhys, s’y remit aussitôt, en hurlant à l’aide.

Le son de ce vacarme résonnait dans la pièce au point que je ne pouvais plus le supporter. Ma tête cognait déjà suffisamment. J’étais sur le point de demander à Matt d’arrêter quand la porte s’ouvrit.

C’eût été le moment idéal pour Rhys et Matt de contre-­attaquer, mais cela ne leur vint pas à l’esprit. Ils s’écartèrent juste de la porte.

Le Vittra qui m’avait plongée dans les vapes et que j’avais vu à la maison entra dans la pièce, et je me souvins vaguement que Kyra l’avait appelé Loki. Ses cheveux ébouriffés me semblaient d’une clarté surprenante pour un Vittra, presque blonds.

À côté de lui marchait un troll, qui ressemblait à un véritable troll ; tout petit, comme un gnome, mais d’apparence humaine, avec une peau gluante et brune. Il portait un chapeau, et des touffes de cheveux grisâtres s’en échappaient sur les côtés. Bien qu’il arrivât à peine à la hauteur des hanches de Loki, le fait qu’il fut un véritable troll le rendait, d’une certaine façon, encore plus intimidant.

Rhys et Matt dévisageaient le gnome, bouche bée, et j’en aurais certainement fait autant si j’en avais été capable. Mais je pouvais à peine garder la tête levée.

— Tu dis que la fille a besoin d’un médecin ? demanda Loki, les yeux posés sur moi.

Il me regardait avec la même légère curiosité qu’auparavant.

— C’est Kyra qui a fait ça ? demanda le gnome d’une voix exceptionnellement grave pour une telle créature.

Il regardait Loki pour obtenir une confirmation, secouant la tête à la vue des blessures qu’elle m’avait infligées.

— Il va falloir la tenir en laisse.

— Je crois que Wendy ne peut plus respirer, dit Matt, dont les traits se durcissaient tant il se retenait.

J’étais persuadée que seul mon état l’empêchait de sauter sur Loki. S’il les blessait, ils ne seraient plus en mesure de m’aider.

— Bon, je vais voir ça, dit Loki en approchant de moi d’un pas ferme et décidé.

Le gnome resta près de la porte pour empêcher Matt et Rhys de tenter quoi que ce soit, mais ils étaient bien trop préoccupés par mon état pour envisager la moindre fuite.

Loki s’agenouilla devant moi et m’observa avec quelque chose qui ressemblait à de l’inquiétude. J’avais trop mal pour être effrayée, mais je crois que je n’aurais pas eu peur de lui, de toute façon. Il était physiquement bien plus fort que moi, avec cette étrange capacité à m’étourdir, peut-être même plus que ça, mais sans savoir pourquoi, j’étais persuadée qu’il m’aiderait.

— Qu’est-ce qui fait mal ? me demanda-t-il.

— Elle peut à peine respirer, alors pour ce qui est de parler ! décocha Matt. Il lui faut un médecin sur-le-champ.

Loki leva la main pour faire taire Matt, qui soupira lourdement.

— Peux-tu parler ?

Loki continuait de me dévisager.

Quand j’ouvris la bouche, au lieu de parler, une fulgurante quinte de toux s’empara de moi. Je fermai les yeux en essayant de lutter contre elle, mais je toussai si fort que des larmes coulèrent sur mes joues. Puis, je sentis quelque chose d’humide. J’ouvris les yeux, le temps d’apercevoir des traînées rouges étalées jambes et les pieds de Loki. Je crachais du sang sans pouvoir m’arrêter.

— Ludlow ! cria Loki en s’adressant au gnome. Va chercher Sara ! Vite

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