Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 674
Membres
1 013 330

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

"Il en profita pour monter se doucher. Je le suivis et, assise sur le bord de la baignoire, j’assistai à sa toilette. J’adorais le regarder se raser. En général, les hommes détestent ce geste quotidien. Mais moi, j’aimais partager ce cérémonial. Je me rappelle, enfant, avoir insisté pour contempler mon père –le peu de temps qu’il avait partagé notre vie –en train de s’enduire le visage de mousse et, avec la lame bien affûtée de son rasoir, de glisser l’objet tranchant sur sa joue, sous son menton, sous son nez, sans se couper. De toute façon, j’aurais assisté à peu près à tous les gestes de sa vie, tant j’avais envie de sa présence. Ça le faisait rire."

Afficher en entier

1

Des collines ondoyantes dessinent une mosaïque d ’ocre, de lavande et de vert aux différentes nuances. Une impeccable allée longée de cyprès invite mes pieds à l’emprunter, et tout au bout de cette route sinueuse se trouve une villa magnifique grignotée par les intempéries et les années. Des bruits de pas sur un tapis de cailloux, une main qui prend la mienne et…

— Madame… madame, votre plateau.

— Hein?

— On sert le repas maintenant.

Je soulevai mon masque bleu sur mon front, ouvris à peine un œil, reconnus l’agente de bord et lui fis signe en hochant la tête que je ne prendrais rien. Je m’enroulai dans ma couverture, secouai mon petit oreiller et me recroquevillai aussitôt sur mon siège étroit, la tête sur le coussin en appui contre le hublot, le masque bien ajusté sur les yeux, à nouveau bercée par le ronronnement de l’avion.

Je retournai rapidement là où j’étais. Là où se trouvait le bonheur. Je ne voulais perdre ni le fil de cette histoire ni les images.

Je serre la main qui vient de saisir la mienne et commence à avancer d’un pas allègre vers le majestueux portail de fer forgé joliment ouvragé qui mène au jardin. La fête bat son plein. Des gens joyeux, en majorité des Italiens, se tiennent par la main et exécutent une espèce de farandole autour d’un mât fleuri.

— La tarantella, me murmure à l’oreille Bernardo. Tu veux essayer?

— Es-tu fou? Je ne connais pas les pas.

— Justement! Y en a pas, de pas. Viens!

Il me tire alors par la main et je me retrouve à danser en cercle avec les gens de la noce en essayant de ne marcher sur les pieds de personne.

Il fait nuit maintenant. La longue table est encore pleine de frutta e dolci. Des plats débordants de fruits de toutes sortes et des gâteaux, des panna cotta, des tartes et autres gâteries qui causent un coma diabétique juste à les regarder. Je m’empiffre. Et je bois. Bernardo n’arrête pas de remplir mon verre, qui déborde d’un liquide doré brillant dans les coupes de cristal.

Les gens ont l’air si heureux en participant à ce mariage que je le suis aussi. L’homme qui m’accompagne me sourit constamment et me chuchote à l’oreille que je suis belle.

Le décor change à nouveau; un peu comme si la main de Morphée venait de tirer un grand rideau de scène pour me permettre de continuer mon rêve, mais dans un tout autre cadre, et cette fois-ci, je me retrouve dans la grange adjacente à la maison de Bernardo. J’ai l ’impression qu’on se cache de quelque chose. On s’efforce de ne pas faire trop de bruit tout en enlevant nos vêtements. Mais on rigole comme des adolescents qui ont peur de se faire prendre les culottes baissées. Scène de courte durée aussitôt remplacée par une autre. Je tente de retenir la précédente pour poursuivre ce rêve follement érotique. Peine perdue. Un autre paysage m’appelle.

Le ballon rouge poursuit sa dégringolade et fond à vue d’œil. Son périple va s’achever dans l’instant. Il est sur le point de sombrer derrière la colline. La boule continue de répandre sa lave écarlate sur les ballots de foin récemment coupé dans les champs. Et pour l’accompagner dans cette magnifique agonie, j’assiste la défunte jusqu’à son dernier souffle, même si cette mort lente revient chaque soir. Je ne me lasse pas de cette prestation, et j’ai la chance de me trouver aux premières loges sur la terrasse de la petite maison que vient d’acquérir, non sans peine, mon ami Massimo. De grands frissons parcourent mes bras et je n’ai pas froid.

— Profite, bella, parce que ça ne durera pas toujours.

Je me concentre sur le spectacle qui lui aussi tire à sa fin.

Il ne reste que quelques minutes. Je retiens mon souffle.

La présence de Massimo devant moi me cache les dernières gouttes du coucher de soleil. Je proteste.

— Ah, Massimo! Tu me caches la vue!

— Heille! Je le sais que j’ai pus de tâââille! Mais ce n’est pas une raison pour m’insulter.

Massimo fait ici référence à son tour de taille, qui a légèrement épaissi, ce qui le déprime au plus haut point. Mais comment faire autrement en Italie? Puis il enchaîne en me signifiant que, de la vue, il y en a tout autour.

— Madame s’octroie des pans de paysages maintenant. Envoye! Finis ton verre, ivrognesse. Il faut y aller.

— Faudrait que j’aille me chan…

D’un ton péremptoire, Massimo s’objecte.

— Non! Tu n’as pas besoin d ’aller te retoucher. Même si tu remets un peu de poudre, en voyant Bernardo, tu vas rougir comme un coquelicot. S’il te regarde intensément comme il a coutume de le faire, tu vas avoir une petite chaleur et te mettre à friser instantanément, et s’il t’effleure l’épaule, dans le temps de le dire, ta robe va ressembler à un lit défait. Alors, oublie le coup de peigne et le coup de fer. Cul sec, on s’en va.

J’éclate de rire. Des éclats de rire m’accompagnent et me font sursauter.

J’enlevai d’un coup le loup qui protégeait mes yeux de la lumière puis réalisai que j’étais dans l’avion qui me ramenait chez moi, à mon corps défendant, et que les voyageurs qui m’entouraient visionnaient un film qui les amusait beaucoup. Je fermai les yeux et replongeai illico dans un sommeil profond.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode