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— L'homme né qui cesse d'être exemplaire est un ange déchu ! leur avait-il lancé en préambule d'une voix puissante que répercutait l'écho des ogives retombantes.
Afficher en entierMal loti comme il l'était, il n'avait de choix qu'entre vivre au pot de ses frères qui, selon les préceptes du droit féodal, le devaient chauffer, nourrir, habiller, sous condition qu'il ne se mariât point ; commencer, à l'exemple de lointains cousins devenus laboureurs, à passer la charrue autour de La Bourlie, ou encore tenter sa chance ailleurs en se lançant sur les routes et en s'en remettant au destin.
C'est à ce dernier parti que se rangea Gabriel. Par chance, il était déluré, fort à son affaire avec les dames, pourvu d'un esprit leste, d'une figure insolente, avec des yeux qui savaient pétiller ou mourir selon la circonstance, son mollet accusait un certain galbe gageant qu'il était bon danseur, enfin, il savait lire, lire sans suivre avec le doigt et la chose n'était pas ordinaire aux jeunes godelureaux de province venus tirer leur nez à la cour d'Henri III. Il commença dans des emplois obscurs, en tenant le compte des sacs d'avoine à l'armée, mais il se fit bientôt connaître par deux duels remportés « sur plus seigneurs que lui » et par plusieurs retentissantes amourettes. Dans la Babylone qu'était la France en 1589, il sut prendre le bon parti en s'attachant à Henri IV.
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