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Extrait

Extrait ajouté par anonyme 2012-05-02T16:53:53+02:00

Vers le milieu de décembre, les Damour avaient mangé leurs économies. À chaque heure, on annonçait une défaite des Prussiens en province, une sortie victorieuse qui allait enfin délivrer Paris ; et le ménage ne fut pas effrayé d’abord, espérant sans cesse que le travail reprendrait. Félicie faisait des miracles, on vécut au jour le jour de ce pain noir du siège, que seule la petite Louise ne pouvait digérer. Alors, Damour et Eugène achevèrent de se monter la tête, ainsi que disait la mère. Oisifs du matin au soir, sortis de leurs habitudes, et les bras mous depuis qu’ils avaient quitté l’étau, ils vivaient dans un malaise, dans un effarement plein d’imaginations baroques et sanglantes. Tous deux s’étaient bien mis d’un bataillon de marche, seulement, ce bataillon, comme beaucoup d’autres, ne sortit même pas des fortifications, caserné dans un poste où les hommes passaient les journées à jouer aux cartes. Et ce fut là que Damour, l’estomac vide, le coeur serré de savoir la misère chez lui, acquit la conviction, en écoutant les nouvelles des uns et des autres, que le gouvernement avait juré d’exterminer le peuple, pour être maître de la république.

Berru avait raison : personne n’ignorait qu’Henri V était à Saint-Germain, dans une maison sur laquelle flottait un drapeau blanc. Mais ça finirait. Un de ces quatre matins, on allait leur flanquer des coups de fusil, à ces crapules qui affamaient et qui laissaient bombarder les ouvriers, histoire simplement de faire de la place aux nobles et aux prêtres.

Quand Damour rentrait avec Eugène, tous deux enfiévrés par le coup de folie du dehors, ils ne parlaient plus que de tuer le monde, devant Félicie pâle et muette, qui soignait la petite Louise retombée malade, à cause de la mauvaise nourriture.

Cependant, le siège s’acheva, l’armistice fut conclu, et les Prussiens défilèrent dans les Champs-Élysées. Rue des Envierges, on mangea du pain blanc, que Félicie était allée chercher à Saint-Denis.

Mais le dîner fut sombre. Eugène, qui avait voulu voir les Prussiens, donnait des détails, lorsque Damour, brandissant une fourchette, cria furieusement qu’il aurait fallu guillotiner tous les généraux. Félicie se fâcha et lui arracha la fourchette.

Les jours suivants, comme le travail ne reprenait toujours pas, il se décida à se remettre à l’étau pour son compte : il avait quelques pièces fondues, des flambeaux, qu’il voulait soigner, dans l’espoir de les vendre. Eugène, ne pouvant tenir en place, lâcha la besogne, au bout d’une heure. Quant à Berru, il avait disparu depuis l’armistice ; sans doute, il était tombé ailleurs sur une meilleure table. Mais, un matin, il se présenta très allumé, il raconta l’affaire des canons de Montmartre. Des barricades s’élevaient partout, le triomphe du peuple arrivait enfin ; et il venait chercher Damour, en disant qu’on avait besoin de tous les bons citoyens.

Damour quitta son étau, malgré la figure bouleversée de Félicie. C’était la Commune.

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