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Commentaire ajouté par Phil_33 2021-05-31T12:22:03+02:00
Or

L’apartheid était une politique de « développement séparé » affectant, selon des critères raciaux ou ethniques, les populations du pays dans des zones géographiques déterminées. Il fut conceptualisé et introduit à partir de 1948 en Afrique du Sud par le Parti national, puis aboli le 30 juin 1991 (https://fr.wikipedia.org/wiki/Apartheid).

« Trop noir, trop blanc. Une enfance sud-africaine dans la peau d’un métis », est l’autobiographie de Trevor Noah, traduction française de « Born a Crime : Stories From a South African Childhood ». “Born a Crime”, car Trevor Noah est né en février 1984 à Johannesburg. Naissance improbable et interdite au pays de l’apartheid puisque sa mère, Patricia Nombuyiselo Noah, est sud-africaine d’ethnie Xhosa et son père Robert, est Suisse allemand. Il grandit à Soweto, dans la banlieue de Johannesburg, alors que le régime sud-africain interdit les relations interraciales. Son existence même était techniquement un crime. Sa mère risquait l'emprisonnement et une condamnation à payer des amendes pour sa relation avec son père et son enfant, catalogué « mixed race » sous l'apartheid. Elle réussit à cacher son fils des yeux de la loi en le cachant plus ou moins et en le faisant passer pour “coloured”.

Son père finit par repartir en Suisse. En 1992, sa mère se marie avec Abel Shingange. En 1996, alors que Trevor a 12 ans, Patricia, victime de violence conjugale, divorce. En 2009 (Noah a 25 ans), elle se fiance avec Sfiso Khoza et son ex-mari lui tire une balle dans la jambe, puis une dans la tête. Elle y survit. Quand Trevor confronte Shingange au téléphone, son ex-beau-père menace de le tuer, forçant Trevor à quitter Johannesburg pour emménager à Los Angeles. Shingange est arrêté en 2012 pour tentative de meurtre.

Depuis 2002, Trevor est acteur, animateur de télévision, humoriste de stand-up… en Afrique du Sud et aux États-Unis (Le 14 mars 2021, à Los Angeles, Trevor Noah a été l’animateur des Grammy Awards, la grande fête de la musique américaine).

Revenons à « Trop noir, trop blanc ». La jeunesse de Trevor.

Trevor Noah décrit avec efficacité l’histoire des peuplements dans le pays. Où un brassage crée « un peuple hybride. Certains avec une peau claire, d’autres une peau sombre. Parfois avec des origines asiatiques, blanches, noires. C’est très banal pour un couple de Coloured d’avoir un enfant qui ne leur ressemble pas du tout ». Et où « le génie de l’apartheid a consisté à dresser les gens les uns contre les autres. C’était l’aparthaine. L’idée était de diviser pour mieux régner en encourageant les groupes majoritaires à se détester ». Et des groupes ethniques, il y en a, des zoulous, des xhosas, des sothos, des tswanas, des tsongas… Et si avant ou au début de l’apartheid les écoles étaient tenues par des missionnaires qui enseignaient l’anglais comme langue commune, il est vite apparu plus judicieux de maintenir toutes les langues autochtones et de remplacer les écoles missionnaires par des écoles bantoues : « Une langue commune dit “Nous sommes les mêmes”. Une barrière de langues dit “Nous sommes différents”. Les architectes de l’apartheid avaient bien compris ça. Une part de l’effort entrepris pour diviser le peuple noir consistait à s’assurer que nous ne serions pas seulement séparés physiquement, mais aussi à travers la langue. […] C’est la raison pour laquelle nous sommes tombés dans le piège que le gouvernement nous avait tendu et que nous nous sommes battus entre nous, croyant que nous étions différents. »

Mais la mère de Trevor n’a jamais fait les choses comme tout le monde. Et Trevor parle anglais, xhosa, zoulou, sotho, tswana, tsonga, afrikaans, allemand… Il note, juste en passant : « Ma mère est xhosa. Nelson Mandela est xhosa ». L’animosité entre les peuples entretenue pendant des décennies s’est assoupie lorsqu’il fallait lutter contre l’apartheid, « mais l’apartheid a été aboli, Mandela libéré, et le Sud-Africain noir est entré en guerre contre lui-même ».

La mère de Trevor l’a élevé comme s’il était un enfant blanc (une image s’impose, celle de Barack Obama. Voir plus bas Ta-Nehisi Coates), non pas pour lui inculquer une culture blanche mais pour lui faire croire que le monde lui était accessible, alors qu’elle ne pouvait imaginer que l’apartheid disparaîtrait un jour : « Les gens pensaient que ma mère était folle (…) Pourquoi lui montrer le monde alors qu’il ne sortira pas du ghetto ? »

Sa mère, par la condition qui était la sienne et leurs manières de vivre, l’oblige à une adaptation permanente et l’adolescent réussit à merveille qualifiant de « Caméléon » ou d’« Outsider » cette faculté d’adaptation. Ainsi, à l’école, le moyen qu’il trouve pour se faire des sous pour être le premier dans la queue du restaurant et y arriver avec les commandes de tous ceux qui le payent pour cela : « J’avais trouvé mon créneau. N’appartenant à aucun groupe, j’avais appris à louvoyer. À me laisser porter. J’étais toujours un caméléon, un caméléon culturel. Je savais me mêler aux autres. Faire du foot avec les sportifs. Parler informatique avec les premiers de la classe. Danser avec les gosses des townships. »

Trop noir, trop blanc est une leçon de vie mais aussi une leçon d’Histoire : loin de l’idéalisation du pays de Nelson Mandela, toujours présent, il nous montre une société broyée par des siècles de violences et de discriminations. Mais il nous donne à voir aussi une femme forte et déterminée, Patricia Nombuyiselo Noah, et son fils dont on souhaite qu’il garde fortement cet enracinement sud-africain avec ses difficultés et ses richesses, au pays de Toni Morrison (https://fr.wikipedia.org/wiki/Toni_Morrison) et de Ta-Nehisi Coates (https://www.senscritique.com/livre/Huit_ans_au_pouvoir_Une_tragedie_americaine/critique/188572110).

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