Extraits

J’appelle Britney sur son portable en marchant vers un arrêt de bus. Elle est probablement chez elle à cette heure-ci. Je compte, une, deux sonneries elle décroche :

- Ouep !

Je reconnais immédiatement la voix de ma meilleure amie.

- Britney , c’est moi … dis-je avec une boule dans la gorge. Tu peux venir me chercher ? je suis à l’arrêt de bus de Hildmore dans la 17ème avenue.

-Qu’est ce qu’il y a ? tu n’as pas l’air bien ? le son de sa voix a changer, elle s’inquiète toujours pour moi.

-Je suis partie … je peux dormir chez toi ce soir ?

-Bien sûr ! j’arrive ma chérie, je suis en chemin.

-Je t’attends, merci Brit.

Je raccroche et m’assois épuisé par cette marche à pied improvisée. Je réfléchis en regardant les feuilles des arbres danser au rythme du vent. J’ai perdu mon job avec un chèque de 2000$, je suis partis de la maison sur un coup de tête, je n’ai pas d’appartement donc pas le choix je vais devoir m’inviter quelque temps chez Britney. Je donnerai un peu d’argent à sa mère pour son hospitalitée … je ne veux surtout pas m’imposer ni abuser de la gentillesse de qui que ce soit et encore moins de la mère de Brit.

Britney arrive au loin, je reconnais sa voiture une Mercedes, un cadeau de son père lorsqu’il en a acheté une nouvelle à sa femme, il a offert l’ancienne à Brit qui ne s’en plaint pas ! elle ouvre la portière de l’intérieur et me fais signe de monter. Nous rentrons chez elle.

Je pose mes affaires dans la chambre d’amis de Mme Brown, la mère de Brit. Quand nous rentrons dans le salon elle me demande si je veux en parler. Brit lui a déjà dit que je partais de chez mes parents et qu’elle voulait m’héberger. Sa mère a accepté aussitôt, elle me connait depuis si longtemps que je suis comme une nièce pour elle. Ce sont les mots qu’elle a employé le jour ou elle m’a souhaité mon anniversaire pour mes 18 ans. Je réponds poliment que je ne préfère pas en discuter.

-J’ai faim ! dit Brit en sautant du tabouret sur lequel elle venait à peine de s’asseoir. Je la regarde, elle est belle avec ses cheveux brun qui lui retombe en pagaille sur le dos. Elle est grande, un mètre soixante-dix je crois, mince, une silhouette athlétique. Je la trouve très grâcieuse. Je me trouve affreuse à côté de cette bombe atomique. ah ah ! elle déteste que je la surnomme comme ça.

-Tu veux manger quelque chose ? elle me demande cela tout en posant un saladier garni d’une salade composée bien fraîche. Miam ! ça m’ouvre l’appétit, je retrouve peu à peu le moral en mangeant.

Nous finissons nos assiettes puis je me lève pour débarrasser. Je veux vraiment participer aux tâches par principe et par reconnaissance envers Mme Brown.

Je suis sous les draps froids dans le lit d’amis des Brown et je remercie le Seigneur de m’avoir donner Brit et sa famille comme protecteurs en cas de coup dur. Je pleure de fatigue et de soulagement. J’arrête de penser … je sens le sommeil venir.

J’ouvre les yeux, je regarde péniblement le réveil qui indique sept heures trente. Je suis réglée comme une horloge mais je n’ai plus de boulot … Tant mieux ! je vais pouvoir profiter un peu de mes journées pour chercher un logement dans le coin. J’ai laissé la voiture à mon père, je sais qu’il m’aurait fait la réflexion, j’ai anticipé et évité une dispute de plus. En prenant un appart par ici, Brit pourra me conduire en ville quand elle s’y rendra pour bosser. Cette idée me réjouit, je souris en me levant tout en passant un jean.

- Coucou la belle ! Dit Britney quand j’entre dans la cuisine.

Brit est magnifique même au réveil, elle me sourit

-Coucou toi !

-Tu veux petit déjeuner ?

-Oui un café mais je vais me le faire ne te dérange pas, dis-je en lui faisant un clin d’oeil

-Tu as bien dormi, ça va mieux ?

-Oui, je lui souris, ne t’en fais pas je vais bien

Je me penche vers elle et lui embrasse la joue. Ah … ma Brit si tu n’étais pas là je serais certainement au plus mal. Je l’aime comme une vraie soeur.

Je m’assois à côté d’elle et mélange le sucre dans le café que je viens de me faire. J’attrape le journal et ouvre directement la page des "offres d’emploi", pourquoi ne pas commencer à regarder dès maintenant :

recherche assistant commerciale H/F

cherche femme de ménage pour personne âgée

offre poste d’agent immobilier H/F, débutant(e) accepté(e)

La dernière offre m’interpelle. Et si je tentais l’expérience ? après tout, je n’ai plus d’attache professionnelle et mon chèque de licenciement ne me couvrira pas éternellement. Je décide de relever le numéro de portable de l’agence. Brit me regarde avec amusement.

- Sur la piste d’un emploi ?

-Qui sait ! peut-être le début d’un commencement …

Elle ricane en m’ébouriffant les cheveux.

-Bienvenue dans la nouvelle vie de Jenny !! nous rions ensemble cette fois

-Viens, on va aller faire du shopping pour nous rebooster.

-Erf, c’est pas trop ma tasse de thé mais je vais faire un effort rien que pour toi.

-Vas te préparer ! m’ordonne-t-elle toujours avec un sourire aux lèvres.

-J’y vais…

Je me regarde dans le miroir et je n’aime pas du tout ce que je vois … une petite blonde aux yeux verts cernés avec une mine à faire peur. Un coup de mascara, brossage de dents et cheveux, j’échange le T-shirt contre un chemisier blanc, j’enfile une veste, écharpe, bonnet et gants. C’est parti !

Britney flâne de boutique en boutique. Regardez moi ça … ! Une paire de Louboutin à 995$, j’en reste bouche bée, elles sont vraiment à tomber par terre malheureusement c’est bien au delà de mon budget. Je repense à l’annonce et profite de voir Brit occupée à négocier je ne sais quoi avec la vendeuse, pour appeler. Une femme me répond :

-Agence Dream’house à votre écoute ?

-Bonjour, je vous appelle suite à l’offre parue dans le Times magazine

-Oui ?

-Je serais éventuellement intéressée pour plus de renseignements.

-Très bien, je vous résume rapidement, nous cherchons des agents immobiliers, l’enseigne Dream’house ayant plusieurs agences dans le pays, celle-ci vient d’ouvrir ses portes il y a quelques mois. Vous avez une expérience dans le domaine ?

-Aucune

-Les débutants sont acceptés, une formation gratuite vous sera proposée, un salaire attrayant, votre rôle ici se résume à vous rendre en rendez-vous auprès des futurs acquéreurs ou vendeurs de biens immobilier. Plus vous vendrez, plus vous gagnerez d’argent, c’est aussi simple que ça !

Elle a l’air ravi de son petit discours.

-Ca ne me parait pas très compliqué vu sous cet angle, je vous envoie un CV ?

-Je vous communique l’adresse par sms au numéro qui s’est affiché ?

-Oui parfait, merci

-Attendez, dit-elle, je peux vous recevoir dans une heure vous seriez disponible ?

-D’accord

-A tout à l’heure Mlle ?

-Bellevy, je suis trop stupide je me rend compte que je ne me suis même pas présentée.

- Dans une heure à l’adresse indiquée par SMS Mlle Bellevy

-Entendu, je raccroche.

Cela fait deux mois que je suis chez Britney, que je suis partie et je n’ai toujours pas eu le courage d’appeler mes parents. Je suis en route vers une villa au nord de la côte, j’ai rendez-vous avec un couple qui souhaiterait acheter. Ca tombe bien, je n’ai encore vendu aucun bien immobilier depuis mes débuts à l’agence Dream’house. Je décide d’appeler mon père en rentrant chez Brit ce soir.

Je suis arrivée, j’ai le badge qui ouvre l’immense portail de la villa, personne à l’horizon … J’ai un peu d’avance, j’en profite pour faire le tour extérieur de la villa afin de veiller à ce que tout soit en ordre à l’arrivée des clients.

Mon portable sonne :

-Allô ?

-Jennifer Bellevy ?

-Oui moi même , je ne reconnais pas cette voix, à qui ai-je affaire ?

-Mr Craig, j’ai rendez vous avec vous dans … heu j’avais rendez-vous avec vous il y a cinq minutes, je suis en retard, veuillez m’excuser. Pouvez-vous patienter ou êtes-vous pressée ?

-Je vous attends Mr Craig, je viens à peine d’arriver

Un silence puis …

-Je serai là dans quelques minutes, désolé encore … dit-il

Il a l’air sympathique, je vais peut être enfin faire ma première vente ! je suis toute excitée à cette idée, cela me motive pour prendre un air plus sûr de moi et professionnel, je veux que ce Mr Craig se sente en totale confiance … Le voilà qui arrive, je suppose car une berline de luxe se gare devant la villa.

Un homme sort du coté conducteur, je ne vois pas son épouse. Je l’observe discrètement ; il est grand, brun, un regard sombre une silhouette sportive, en costume gris, il a beaucoup de classe. Je détourne les yeux quand nos regards se croisent, je rougis prise en flagrant délit. Ca a l’air de l’amuser car un sourire se dessine sur ses lèvres. Mon dieu ! qu’il est beau.

-Mme ne se joint pas a nous ? je demande pour meubler ce malaise.

-Non, dit-il d’un ton sec et cassant, son sourire a disparu.

-Très bien, commençons alors. je lui souris, je veux qu’il achète cette villa peu importe si Mme n’est pas là.

-Allons-y, je vous suis.

Je me félicite intérieurement d’avoir passé ce matin une robe bleu nuit avec un col genre chemisier accordée à une ceinture marron et des escarpins assortis. Je me sens plus féminine et sûre de moi avec des talons, avec mon mètre soixante et mon physique plutôt banal, il faut bien ça pour avoir l’air crédible face aux riches acquéreurs que je suis susceptible de rencontrer dans ce métier. Zut, je n’ai pas mis de parfum . Le stress me fait penser n’importe quoi..

J’entends le client qui me suit sur le perron de la villa, je cherche les clés dans mon sac, où sont elles ? Je ressens le stress gagner les paumes de mes mains qui deviennent moites..

-Un problème Mlle Bellevy ?

-Non, je souris en brandissant les clés, vous connaissez certainement le problème des femmes et leurs précieux sac a main.

Il me répond par un sourire. Je me surprends à nouveau à l’observer mais qu’est ce qu’il m’arrive?. J’ouvre la porte et me mets sur le côté pour le laisser entrer …

-Les dames d’abord, me dit-il toujours en souriant.

J’entre donc et me dirige vers les fenêtres pour ouvrir les volets. Merde ce sont des volets électriques, où est le bouton ?. Je trouve enfin une télécommande près de la fenêtre, j’appuie sur le bouton le plus probable pour moi et bingo ! tous les volets de la villa s’ouvrent automatiquement en rythme.

-Je vous laisse découvrir le spectacle de cette somptueuse demeure, dis-je en me retournant. Mais ce n’est pas la villa qui a l’air de l’intéresser, ses yeux sont posés sur moi. Je rougis encore, troublée par ce regard bleu perçant, d’ailleurs je ne saurais dire s’ils sont bleus ou gris.

-Je vous montre le grand salon ouvert offrant une vue panoramique incroyable grâce à ses grandes baies vitrées. Je me dirige vers le salon, il faut qu’il signe. Quel toupet quand même de me regarder ainsi avec autant d’insistance !

-Epoustouflant … Sa voix n’est qu’un souffle, il se tient bouche bée devant la vue et le spectacle éblouissant qu’elle lui offre : des collines fleuries parmis une magnifique verdure en abondance.

Apres avoir retrouvé ses esprits, je lui propose de visiter le reste de la villa, la cuisine centrale ouverte sur le salon et la salle à manger. L’espace lecture et télévision, le bureau, les chambres toutes pourvues d’une salle de bain et d’un dressing, puis la chambre de maître … j’ouvre la porte, elle est immense, majestueuse tout en arrondi, le lit rond rempli presque tout l’espace au milieu de la pièce et la vue est à couper le souffle. Je tente de regarder Mr Craig discrètement quand je m’aperçois qu’il me fixe de son regard perçant. (mon dieu ! ) il m’intimide avec sa carrure imposante dans cette pièce si intime …

-Nous redescendons dans le salon ? je lui demande d’une voix qui trahit mon malaise.

-Je vous suis … vous êtes vraiment charmante ! je m’attendais à voir un agent immobilier plus vieux et moins agréable à regarder …

Oh ! je rougis. mais enfin ! pourquoi me met il aussi mal a l’aise, il est juste poli. Ca tombe bien après tout mon but est de lui vendre la villa, s’il me trouve si agréable qu’il le prétend, il n’a qu’à signer ! je glousse en sortant de la chambre. Et s’il signait aujourd’hui ?!

En entrant dans le salon, je sors le grand jeu :

-Mr Craig en achetant cette magnifique demeure vous feriez certainement l’acquisition la plus réfléchie de votre vie, avec ce panorama, cette architecture et le calme qui l’entoure.

-Pour être honnête, en arrivant je n’avais plus l’intention d’acheter ce bien … je retiens mon souffle. Merde ! je me voyais déjà boucler l’affaire.

il reprend :

-Mais je dois avouer aussi que je suis tombé sous le charme de cette maison … Ouiiii ! et de la ravissante personne qui me l’a fait visiter … je tressaille. je rêve ou il me fait un numéro de charme ?!

-Je vous remercie du compliment Mr Craig, je souris timidement, je n’ai fait que mon travail et si cette villa vous plait je peux peut-être vous présenter le compromis de vente ? j’ose !

-Avec plaisir ! répond t-il l’air ravi, je fais un chèque dès aujourd’hui.

-Il faut d’abord clôturer la paperasse et ensuite vous établirez le paiement.

-Très bien. Ou dois-je signer ?

Je suis folle de joie ! je n’en reviens pas, j’ai fait ma première vente ! enfin je vais toucher un peu d’argent … je souris largement en sortant le compromis de vente, nous nous mettons d’accord sur le prix de la villa.

-Vous avez l’air très joyeuse ? c’est votre première vente ? il me regarde d’un air amusé

Oh ! cela se voit tant que ça ? Je suis déroutée … Je réponds tant bien que mal :

-Oui, je rougis, j’espère vous avoir convaincu que vous faisiez une véritable affaire en achetant ce petit coin de paradis …

-C’était parfait Mlle Bellevy. Il parle avec une voix si suave que j’en ai des frissons dans le dos calme toi Jen ! je vous laisse ma carte si vous avez besoin d’autre chose pour le reste des papiers.

-Merci, nos doigts s’effleurent quand je prends la carte. je rougis de me sentir si troublé. Il est marié, il faut que je me calme …

-J’y pense ! je crie presque, vous voudrez probablement demander l’avis de votre épouse ?

-Je ne pense pas que cela soit nécessaire, dit il froidement. Son visage a repris un air sombre …

-Comme vous voudrez ! je lui souris et lui tends la main, je vous appellerai pour la remise des clés.

Il prend ma main et au lieu de la serrer comme je le supposais, il l’approche de ses lèvres et y dépose un baiser.

-Au plaisir Mlle Bellevy, j’attendrai votre appel. Il m’offre un dernier sourire et monte dans sa voiture, ouvre la fenêtre et me lance avec un regard séducteur ;

-A bientôt et euh.. L’étiquette de votre robe est toujours accrochée au dos, je ne savais pas comment vous le dire.

Il me sourit en faisant un geste de la main et démarre. Voila pourquoi ce type me regardait en souriant depuis le début du rendez-vous … Moi qui me suis imaginée être irrésistible dans cette robe … je pouffe de rire l’essentiel est qu’il ait signé ! Et je suis encore sur mon petit nuage lorsque j’arrive à l’agence.

Je frappe aussitôt à la porte de mon boss…

-Entrez !

J’entre avec un sourire jusqu’aux oreilles, je suis si fière …

-Mr Craig a signé, il a été charmé par la villa. c’est un moment que je n’oublierai jamais … ma première vente de Villa de luxe chez Dream’house !

-Félicitation Jen ! je suis ravie pour toi.

Eva me serre chaleureusement la main

-Tu vas devoir fêter ça !

Fêter ça ? Oui ! Mais avec Britney, j’ai hâte de la voir pour lui annoncer la nouvelle.

-Je dois rentrer, merci Eva de m’avoir donnée une chance dans ton équipe.

-Tout le mérite te revient Jen, c’est du bon boulot, je te tiendrai au courant pour la signature officielle et la remise des clés.

-Ok, allez je me sauve, à demain boss !

-Ciao Jen.

Je réalise en sortant de son bureau qu’elle n’avait pas l’air au top. d’habitude, elle est plutôt extravagante, elle aurait sauté de joie. Elle doit être fatiguée je suppose.

Eva Mason est la patronne la plus cool et professionnelle que j’ai rencontré, j’ai déjà de la chance de bosser avec elle, sa vie privée ne me regarde pas. Je monte sur le siège conducteur de la Mercedes que Brit m’a prêté ce matin, je vais peut-être pouvoir acheter une auto avec la vente de la villa. je suis aux anges …

Lorsque je rentre chez les Brown, je trouve Brit au téléphone dans le patio. Ses parents sont sortis dîner. Je m’isole dans "ma" chambre pour me changer. Je fais glisser la robe à mes pieds et remarque l’étiquette. Quelle idiote ! Je ramasse le bout de tissu et arrache l’étiquette en pensant a ce client peu ordinaire.

J’ai accompagné plusieurs fois Eva en rendez-vous ou les futurs acheteurs ou vendeurs n’avaient pour aucun la prestance et le charisme de ce Mr Craig. je revois son regard pénétrant … Stop! Cet homme est marié ! même si visiblement ça n’a pas l’air d’être un mariage de rêve. Je me force à repousser ce type de mes pensées. J’enfile un survetement’ avec un T-shirt noir quand Brit frappe un coup à la porte.

-Je peux entrer ?

-Ouep !

-Alors cette journée ? et ce rendez-vous ?

-J’ai réalisé ma première vente Briiiit !!!! je saute de joie elle me suit dans mon élan et nous nous retrouvons à danser comme des folles dans la chambre.

-Yeess !! je suis si contente pour toi !

-Merci ma chérie, je ne suis pas mécontente non plus.

Je souris encore aux anges.

-Viens ! sortons boire un verre pour fêter ça !

-J’en serais enchantée mais je n’ai plus de force … demain soir si tu veux ?

-D’accord ma belle. Tu as mangé ? j’ai une faim de loup !

-Moi aussi, on se fait livrer ?

-J’ai déjà commandé des pizzas, elles ne devraient pas tarder a arriver.

Après avoir manger, je me couche en pensant à Mr Craig et son changement d’humeur chaque fois que j’ai évoqué sa femme. Il a quelque chose de mystérieux qui éveille ma curiosité, peut-être que lors de la signature officielle il se présentera avec son épouse. Je m’endors en songeant à la remise des clés. Je vais le revoir… Bientôt

"Il fait nuit, il fait froid et en pleine campagne, pas un seul réverbère n’éclaire la route. J’ai peur, je pense que je fais sûrement une erreur et que je devrais ravaler mon orgueil et rentrer, mais ma soif de liberté me pousse à vaincre ma peur et avancer dans le noir … prudemment mais sûrement."

Je suis plongée dans mes pensées lorsque Jay me prend la main droite et me demande en la caressant :

– Quelque chose ne va pas ?

Je suis surprise par ce geste et retire ma main aussitôt. Il ne faudrait pas qu’il pense que je suis une fille facile. De plus, je n’aime pas qu’on me touche même si son contact a réveillé en moi des sentiments inconnus, certes agréables, je ne veux pas qu’il sache à quel point il me perturbe.

– Tout va bien, je pensais à mes parents, dis-je en esquissant un sourire. Dans quel domaine travaillez-vous Jay ?

Je change de conversation.

– Je suis directeur marketing dans l’Import Export d’automobiles. Mes parents possèdent une société en Caroline du Sud.

Oulah. On ne vient pas du même monde.– Vous devez être amené à voyager souvent ?

– Exact, je reviens justement de Londres.

Son visage se referme en disant cela. Un couple s’assoit à une table proche de la nôtre, je les regarde discrètement prendre le menu et choisir leur déjeuner. Le déjeuner !! Brit !

– Je vous prie de m’excuser, je dois appeler une amie que je devais retrouver ce midi pour déjeuner.

– Ce n’est pas grave. Le devoir m’appelle de toute façon, j’allais vous inviter à partir.

Nous nous levons ensemble, je m’apprête à prendre ma veste quand Jay la saisit et m’aide à l’enfiler courtoisement.

– Merci.

Je murmure. Je sens son souffle sur ma nuque, une onde magnétique me pousse à me tourner vers lui et lorsque je croise son regard, ses yeux brillent.

Nous sortons du bar quand il m’attrape le bras.

– Je vous raccompagne quelque part ?

– Non je vous remercie, je vais marcher un peu.

Ma voix intérieure me crie dessus.

– J’aimerais vous revoir Jennifer. Je peux vous tutoyer ?

Mon sang afflue dans mon cerveau. Il veut me revoir !

– Oui avec plaisir,

– Oui ? Vous êtes d’accord pour me revoir ou pour que je vous tutoie ? Me demande-t-il de sa voix suave.

– Oui pour les deux questions.

Je chuchote presque.

– Tu m’en vois ravi Jennifer.

Ses doigts replacent une mèche derrière mon oreille. Ce geste me transporte.

– Je t’appellerais sur ton portable si tu es d’accord ? Tu es disponible demain ?

C’est une habitude chez lui de poser deux questions à la suite dirait-on.

– Je crois que oui.

Ma voix n’est qu’un murmure.

– A plus tard Jenny.

Il frôle ma joue d’une caresse puis monte dans sa voiture. Je le regarde démarrer et s’éloigner dans la jungle du trafic.