Tu deviens adulte le jour où tu pardonnes à tes parents

Familles, je vous hais... Si vous n'existiez pas, je vous aurais inventées...

Roman épistolaire, ce livre présente le patient d'un psy qui entame une thérapie, thérapie qui vire à la réunion familiale par correspondance interposée.

C'est le prétexte pour renouer des liens cassés, exprimer des non-dits qui minent les relations entre parents et enfants et aussi entre frères et soeurs, et finalement c'est l'occasion de réconciliations, de secrets découverts, et du rappel de combien c'est parfois chiant et casse-pieds, une famille, mais aussi précieux.

Un livre assez prometteur au départ. Intéressant même jusqu’au bout, mais qui m’a profondément agacé par la bourgeoisie des personnages, et surtout le discours anti moderne et anti technologie. Discours plus qu’agaçant dans la vraie vie, triplement chiant dans un livre.

Le bon point est la voix des personnages, assez différenciées ce qui est plutôt important pour un roman épistolaire.

Boris a rompu avec tous les siens et c’est sur les conseils avisés de son psychiatre que cet homme, cadre dans une banque, père de famille, divorcé, écorché et amer, écrit une lettre à ses parents qu’il n’a pas vus depuis de longues années. A partir de là, tous les membres de la famille, ados comme adultes, vont entreprendre un échange épistolaire.

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » ; c’est donc l’histoire d’une famille qui a été privée d’un de ses membres durant 7 ans.

Chaque lettre dévoile la personnalité de son scripteur ; les échanges se multiplient, qui avec son franc-parler, qui avec l’extériorisation de ses sentiments, qui avec tact ou avec familiarité, avec tendresse ou sur le ton du reproche.

Le roman se lit vite, les différents actes correspondent tous à divers échanges avec Boris. Tous les membres de la famille évoquent avec le principal intéressé et entre eux des souvenirs communs.

Par le biais des différentes lettres échangées avec l’un des membres de la famille et le psychiatre, le lecteur a l’impression de se retrouver dans le cabinet de consultation du psy, il bénéficie des conseils et analyses du professionnel et qui sait, se reconnaît peut-être dans cette histoire familiale car au juste, ce qui est vécu ici n’est pas un cas isolé mais concerne beaucoup de personnes.

Différents thèmes sont exploités dans ce roman : la difficulté d’être l’aîné d’une fratrie, l’éducation, les faux-semblants, les non-dits, la rancoeur, la complexité des sentiments, les dégâts qu’occasionnent un divorce, les conséquences des choix des adultes sur les adolescents...

J’appréhendais de très vite me lasser de tous ces échanges épistolaires mais je me suis attachée à certains personnages plus qu’à d’autres, j’ai trouvé certaines lettres plus touchantes que d’autres.

On ressort de cette lecture en se disant qu’il s’agit-là de la peinture d’une famille comme il en existe dans toutes les villes, les pays et les continents ; c’est une thérapie familiale en quelque sorte qui n’exclut pas ses moments d’interrogation, de désir de comprendre l’autre, de peine, de doute, de remise en question ou pas, de reproches, de bilan général, d’espérance.

A découvrir si vous aimez le roman épistolaire.