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Il alla jusqu’au réfrigérateur qu’il ouvrit pour prendre une bière.
— Ne te moque pas. Un jour, lorsque nous serons vraiment célèbres, tu seras au pied de la scène en nous suppliant de t’accorder une goutte de notre sueur !
— Beurk, c’est dégoûtant, Kevin ! s’exclama Alex, tout frissonnant. Non ! Sûrement pas. Écoute, je vous souhaite toute la chance du monde, mais vos fluides corporels ne m’inspirent pas du tout. Et je ne réclamerai jamais, jamais de vous un truc pareil !
— Vous parlez de fluides corporels ? déclara une voix derrière eux. Voilà qui est intéressant.
En levant les yeux, Alex aperçut Matt, un des amis de Gabriel. En fait, c’était un de ses amis gay… Et même un peu trop gay à son goût.
Matt était vraiment superbe, impossible de le nier. Plus petit qu’Alex, mince et délicat, il avait d’épais cheveux noirs ondulés et des yeux impressionnants, aussi bleus que le ciel. Son sourire était si éclatant qu’il avait de quoi aveugler. Ses mouvements étaient fluides et gracieux, son pantalon noir si serré qu’on distinguait presque les veines de ses cuisses.
— Quoi ? Tu as un radar qui repère les conversations cochonnes ? demanda Alex d’un ton sec. C’est parce que tu es gay que tu traques ce genre de choses ?
Il sirota une longue gorgée de sa bière pendant que Matt en récupérait une autre au frigo.
— Désolé, les gars, dit-il ensuite. Je ne voulais pas vous déranger.
Ses yeux bleus s'attardèrent sur Kevin, qui fixait Alex d’un regard lourd de reproches. Puis il ramassa son assiette pleine de sandwichs.
— N’écoute pas Alex, grommela-t-il. C’est un emmerdeur. Mais je suis sûr qu’il y a en lui quelque chose qui mérite d’être sauvé.
Avec un gentil sourire, il enchaîna :
— Tu veux un sandwich, Matt ?
Après que le jeune homme soit ressorti de la cuisine, Kevin se tourna pour fusiller du regard Alex toujours appuyé au comptoir, sa bière à la main
— Qu’est-ce qui te prend ? Parce que tu dois bien avoir un problème ! Matt est un gars sympa.
Alors que Kevin avait en général des yeux très doux, ils étaient devenus aussi froids que des glaçons.
— Et gay, marmonna Alex.
— Et alors ?
— Et alors, rien. C’est juste… qu’il est beaucoup trop gay. Il est flamboyant.
— Tu veux que je te dise un truc, Alex ? Parfois, j’ai vraiment envie de te botter le cul ! Ce qui m’énerve le plus chez toi, c’est ton homophobie.
— Je ne suis pas homophobe !
— Oh, non. Bien sûr que non. Tu n’es qu’un emmerdeur.
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