Extraits

“D’instinct, nous avons envie de croire que le mal a un visage cruel et que les tueurs en série sont forcément monstrueux. Ainsi, nous n’avons pas peur d’être des victimes, car nous sommes sûres de pouvoir les reconnaître.

Les apparences peuvent être mortellement trompeuses. L’homme devant moi est le plus beau que je connaisse.”

Je voudrais croire que Chris Ford peut être traité comme les autres criminels, mais une part de moi sait que nous sommes presque aussi forts l’un que l’autre. Je ne possède aucune avance sur lui, bien que je sache tout de son dossier. Par définition, les fantasmes sont des désirs conscients et inconscients, mais qui ne concernent pas forcément la sexualité. Le mien est de pouvoir lire en Chris. C’est mon fantasme conscient. L’inconscient se révélera quand j’arriverai enfin à fermer les yeux et à m’endormir.

– Je reviendrai vite, lui promets-je dans un souffle.

– On avait pourtant promis de ne plus se mentir.

– Chris, je…

Il ouvre les yeux, et je ne trouve plus la force de réfléchir à la tournure de ma phrase.

– Si c’est juste pour m’interroger ou me faire passer vos tests, alors s’il vous plaît, ne revenez pas.

– Mais…

– S’il vous plaît, insiste-t-il. Je sais que je ne suis pas en position d’exiger quoi que ce soit, mais j’ai encore le droit de vous demander d’être honnête. Que ce soit avec moi ou envers vous-même.

– Je reviendrai vite, lui promets-je dans un souffle.

– On avait pourtant promis de ne plus se mentir.

– Chris, je…

Il ouvre les yeux, et je ne trouve plus la force de réfléchir à la tournure de ma phrase.

– Si c’est juste pour m’interroger ou me faire passer vos tests, alors s’il vous plaît, ne revenez pas.

– Mais…

– S’il vous plaît, insiste-t-il. Je sais que je ne suis pas en position d’exiger quoi que ce soit, mais j’ai encore le droit de vous demander d’être honnête. Que ce soit avec moi ou envers vous-même.

J’ai un rendez-vous important aujourd’hui et je ne peux pas me permettre d’être en retard. C’est une question de vie ou de mort.

« J’attrape ma veste au sol et l’accroche à mon bras. J’ai un rendez-vous important aujourd’hui et je ne peux pas me permettre d’être en retard. C’est une question de vie ou de mort. Comme presque chaque matin, j’essaie de m’effacer sans bruit, mais des pas lents et silencieux en direction de la porte de la chambre ne suffiront pas à couvrir ma fuite.

– Hazel ?

Je baisse la tête et soupire, la chemise encore ouverte sur mon soutien-gorge blanc et mes bottines à la main.

J’ai une aversion pour tout ce qui est banal et affreusement routinier. Comme une soirée entre collègues qui s’éternise, et même lorsque ceux-ci se trouvent être des profilers du FBI. Ou comme traîner au lit avec l’homme pressenti pour devenir le nouveau chef de la BAU : le bureau des analyses du comportement.

Il y a quelques minutes, je me suis une fois de plus éveillée auprès du corps nu d’un de mes collègues. L’alcool seul peut me désinhiber, et Matt le sait. Il ne cesse de m’inviter à sortir depuis des mois, et hier soir je n’ai pas pu m’esquiver lorsqu’il a proposé cette soirée avec l’équipe de la BAU.

« Chris me rappelle le Lady Killer : Ted Bundy. Un homme beau et charismatique, aimable et serviable, il inspirait confiance à ses victimes. Quand la plupart des serial killers sont laids, difformes, repoussants et impuissants, Ted Bundy et Chris Ford sont l’exact opposé. Ils sont l’époux dont rêvent toutes les femmes. »

« -… Est-ce que tu te rends seulement compte que tu cherches à guérir un tueur en série? Ce qui est tout bonnement impossible! C’est comme empêcher un oiseau de voler. C’est une hérésie. »

Cet homme ressemble à votre voisin ou ce type que vous croisez au supermarché. Ça me rappelle cette phrase du « Lady Killer », le célèbre Ted Bundy : « Nous, les tueurs en série, nous sommes vos pères, vos fils. Nous sommes partout. »

Cette histoire avec une fin en conte de fées est la plus sombre des romances, et je déconseillerais à quiconque de tenter l'expérience...