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Station Les Sablons
Alors qu’il avance d’un pas décidé dans le couloir de la station Les Sablons à Neuilly, Vincent entend le métro approcher. Il se rue sur le portillon. Son pass Navigo lui refuse l’accès, il s’obstine et, au troisième échec, choisit d’enjamber le tourniquet. Avec élégance et agilité en dépit de sa grande taille. Puis il se glisse avec difficulté par l’étroite porte de sécurité, perdant de précieuses secondes. La rame vient d’arriver, il court aussitôt dans le couloir de droite. À cette heure tardive, s’il rate celle-ci, il devra patienter une bonne dizaine de minutes, et c’est probablement ce qu’il déteste le plus au monde. Attendre, et se morfondre d’ennui, sans avoir rien à faire. Vincent est de nature impatiente. Alors il se hâte. Il est encore en haut des marches quand il entend les portes du train s’ouvrir. Au risque de tomber, il dévale les marches deux par deux. D’un bond, il franchit les trois dernières. Trop tard, les portes se referment déjà. Impitoyables. Un barbu, qui, de l’autre côté de la vitre, aurait pu lui sauver la mise, le regarde d’un œil torve essayer d’empêcher l’inéluctable de se produire. Ce n’est pas que cet inconnu n’ait rien tenté pour l’aider qui le met en rage. Non, c’est le sourire moqueur qu’il a cru deviner sur le visage du type.
Afficher en entierAlors qu’il reste moins d’une dizaine de stations, Vincent triomphe déjà. À l’instinct, il est sûr de la victoire finale. Elle sera sa prochaine proie. La chasse a été bonne.
Afficher en entierD’un pas vif, il avait rejoint Châtelet, parcouru les interminables couloirs et était descendu sur le quai à l’instant où la rame approchait. Dans la poche intérieure de son blouson, la photo et le portrait-robot du psychopathe.
Afficher en entierVincent se dit que le hasard a bien fait les choses ! Il aura de quoi s'occuper jusqu'au terme de son trajet : rien ne le ravit plus que d'observer les filles, surtout quand elles sont aussi attirantes que celle-ci. Déjà, il s'imagine déposer un baiser, long et apaisant, au creux de ce cou gracieux qui s'offre à son regard oblique.
Afficher en entierPour elle, c'est le hasard qui donne à la vie tout son sel. Pour lui, à l'inverse, il ne faut surtout pas compter dessus. « Il peut même parfois être dangereux. Tu devrais plutôt t'en méfier », lui a conseillé ce père pragmatique. Fervent croyant de surcroît, il répète inlassablement que « tout est écrit ».
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