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En somme, David a déjà été perdu et sauvé une première fois. C'est la raison pour laquelle papa est certain qu'il reviendra. Il a déjà cru que son bébé était fichu. David n'est pas du genre à disparaître comme cela. Papa pense peut-être que quelqu'un l'a emprunté. Papa prêterait n'importe quoi : ses outils, sa canne à pêche, son scooter même, maman le lui reproche assez. Une personne seule et triste qui avait besoin d'affection sera passée près de l'Etoile. Si c'est le cas, l'emprunteur le restituera bien vite !
Afficher en entierEn dehors de sa théorie sur la chance, le chef Harzee en a une autre, au sujet de l’investigation policière : c’est la théorie de la narine. La plupart des enquêteurs passent leur temps à collecter des indices. Quand ils pensent en avoir récolté un nombre suffisant, ils les jettent dans un entonnoir, ils secouent et ils attendent que la vérité sorte de l’autre côté. On appelle ça la méthode scientifique. C’est très à la mode dans les séries américaines.
Harzee, lui, ne procède pas ainsi. Il arpente le terrain et il hume tant qu’il peut. Au bout d’un certain temps, sa narine picote. Il aspire à fond, tendu comme un chien d’arrêt, puis , ça y est. Il tient son idée. Alors seulement, il passe aux indices.
A ce propos, il y a une circonstance que l’on néglige souvent. C’est que certains indices, cent pour cent crédibles, n’en sont pas moins fallacieux. Dans la méthode scientifique, ils risquent de rester en travers de l’entonnoir.
Afficher en entierMadame Desantis, il est tard. Nous reprendrons dans la matinée. Avant de partir, je vais résumer rapidement les faits une dernière fois. Interrompez-moi si je me trompe. Et si la moindre idée vous vient à l'esprit, dites-le-moi. D'accord?
– Oui, monsieur le juge.»
La femme a les yeux gonflés. Elle est assise, très droite, face au juge d'instruction. Ses bras croisés reposent sur la table de la cuisine. Un mouchoir à carreaux entortillé dépasse de son poing droit.
«Vous êtes partie d'ici vers le milieu de l'après-midi, disons entre quinze heures et quinze heures trente, et vous vous êtes rendue à pied au magasin L'Étoile où vous êtes arrivée un peu avant seize heures. Vous emmeniez votre petit garçon, Antoine, et, dans une poussette, votre fils David. Vous êtes entrée dans la boutique en laissant la poussette dehors.
– Oui, monsieur le juge.
– Vous n'avez pas voulu prendre la poussette parce qu'il y a des marches.
– Je n'en avais que pour quelques minutes. David s'était endormi. Il était attaché. J'avais relevé la capote et fermé le protège-pieds. Il était bien à l'abri. Il ne faisait pas beau, mais pas vraiment froid, seulement un peu de vent, comme je vous l'ai dit. Je l'ai laissé pour qu'il prenne le bon air.
– D'accord. Vous êtes restée environ un quart d'heure dans le magasin avec Antoine.
– Oui.
– Et quand vous êtes ressortie, la poussette était vide. David avait disparu.
– Oui, monsieur le juge.»
Un sanglot soulève sa gorge, mais elle ne pleure pas. Son dos ne touche pas le dossier de la chaise. Elle porte un chemisier blanc à courtes manches boutonné jusqu'au cou.
Afficher en entierIl y a des choses que les femmes font les unes pour les autres et que les hommes ne doivent pas savoir.
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