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Extrait ajouté par dreamygirl 2023-06-13T08:20:34+02:00

A chaque fois c’était pareil. Jean-Pierre Cérisol regrettait presque d’avoir eu raison. Pour un peu, il aurait dit « Désolé » à Matthieu Fabas.

Celui-ci s’était recroquevillé sur sa chaise et retenait ses larmes. Il fixait rageusement le sol d’où dépassait l’anneau métallique auquel il était enchaîné. Au final, il ne serait pas resté dehors très longtemps. Après une semaine de liberté, il repartait en prison.

Cérisol observa ses collègues. Nicodemo montrait des signes de lassitude. Le genre humain était décevant et il n’en n’était plus surpris. Il s’étonnait peut-être de continuer à en être affecté. Pourvu que cela dure, estimait-il ; tant qu’il aurait cette capacité à s’émouvoir, tout n’était pas fichu.

Grospierres, lui, semblait dubitatif. Il avait espéré que l’enquête fût bouclée rapidement, et maintenant qu’elle l’était, elle lui laissait un goût amer dans la bouche. Une impression d’inachevé, ou de temps qui file trop vite. Il se sentait moins léger tout à coup, comme s’il venait de prendre conscience que chaque cas résolu au cours de sa carrière lui ôterait un peu plus de son innocence.

Il y avait des prévenus pour lesquels le commandant Cérisol ressentait du mépris ou de l’inconfort, parfois de la colère ; Matthieu Fabas n’entrait pas dans cette catégorie.

Difficile d’expliquer pourquoi. Peut-être à cause de la résignation que Cérisol lisait sur son visage. Les causes et les conséquences de ses tribulations sur cette terre lui échappaient ; il n’en avait ni le contrôle ni la jouissance, alors à quoi bon se plaindre des désagréments ? Il n’était que le rouage d’une mécanique actionnée par d’autres, dont son père, lui-même broyé par elle.

Parfois, flic et criminel avaient en commun leur solitude et leurs désillusions, mais leurs destinées les séparaient et il fallait bien que le premier confonde le second, coûte que coûte. Cérisol ne partageait pas le sort de Matthieu Fabas, mais ce soir, il se sentait comme un acteur accablé au moment du clap de fin.

- Voulez-vous un café ? demanda-t-il à Matthieu Fabas.

Celui-ci fit non de la tête.

- Un verre d’eau, par contre, je veux bien.

Il était courtois. Il n’avait pas dit « s’il vous plaît » mais le ton y était. Il en voulait au sort, à son père et peut-être à lui-même, mais pas aux policiers. Cérisol ne pourrait même pas s’appuyer sur l’animosité du jeune homme pour se débarrasser des scories de cette affaire.

Il préférait de loin les prévenus repoussoirs, ceux qui vous insultent, crachent au sol ou même urinent contre votre bureau pour vous montrer ce qu’ils pensent de la police et de la justice… Ceux-là, deux ou trois verres de vin suffisaient à les oublier.

Matthieu Fabas serait plus difficile à ranger parmi les affaires classées.

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Extrait ajouté par dreamygirl 2023-06-13T08:20:22+02:00

Matthieu Fabas venait de demander à parler à son avocat et le commandant Cérisol savait ce que cela signifiait : il l’avait ferré, il ne lui restait plus qu’à porter l’estocade.

Solliciter un conseil juridique avait un seul but : retarder l’échéance. C’était une manière de reprendre son souffle, mais autant essayer de respirer sous l’eau. L’air ne viendrait pas. Au contraire, les poumons allaient se remplir de liquide et l’inspiration suivante entraînerait la noyade.

Chez Cérisol, cet instant d’excitation fut immédiatement suivi d’une espèce de mélancolie, comme un blues post-coïtal.

Il aurait dû exulter. Il avait lentement et méthodiquement accumulé les preuves contre Matthieu Fabas, il l’avait acculé, il allait à présent obtenir des aveux ; et si ceux-ci ne venaient pas, il avait assez d’éléments à charge pour transmettre son dossier à un magistrat qui prononcerait sa mise en détention provisoire.

Mais la nature de Cérisol était ainsi faite qu’il n’arrivait pas à se réjouir de la victoire de son équipe. Voir Matthieu Fabas se débattre dans la nasse ne lui procurait aucune jouissance. Au fond, il n’était qu’un gamin ; un pauvre gosse maltraité, débordé par sa haine pour son père.

Le scénario de son existence avait été monté à l’envers dès le départ. C’est le père qu’on aurait dû mettre derrière les barreaux quand Matthieu n’était encore qu’un enfant, avant qu’il soit trop tard pour tout le monde. Ça aurait évité à Matthieu de souffrir, à son père de mourir assassiné ; ça aurait fait gagner du temps à la police et aux tribunaux, économiser de l’argent au contribuable. Seulement voilà, il aurait fallu que quelqu’un ait le courage de signaler les agissements d’un voisin ou d’un ami à la police. Il aurait fallu se dire que ça tournerait vinaigre, un jour ou l’autre, et qu’il était encore temps de faire quelque chose.

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Extrait ajouté par Blandine1 2022-06-14T07:26:27+02:00

- Ce qui a tout déclenché, c’est quand j’ai vu mes petits-neveux sur leurs téléphones portables. Tu te rends compte ? Ils étaient là, déjà obèses, ils bouffaient des M&M’s, en pleine messe, le jour de la confirmation de leur frère... Et ils surfaient sur Facebook ! Dans une église !

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Extrait ajouté par Blandine1 2022-06-13T07:40:11+02:00

- C’est trop explicite. Il ne faut pas prendre les lecteurs pour des idiots. Laisse-leur le soin de faire le chemin vers tes mots sans leur mâcher le travail.

Il a ajouté que ça rappelait la présence de l’auteur derrière le narrateur, et que, du coup, ça faisait sortir le lecteur du récit.

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Extrait ajouté par francesca21 2020-06-12T12:08:25+02:00

Il s'abîmait dans les mauvais traitements qu'il infligeait à son fils. Il se voyait agir comme un monstre, assistait à cette déshumanisation de Matthieu et de lui-même sans pouvoir s'en empêcher. Au contraire, c'était une spirale qui allait dans le sens du pire, vers des actes de plus en plus dégradants.

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Extrait ajouté par jacqueselivre 2020-03-15T02:34:55+01:00

« J’ai tué un homme dans le but que mon père m’admire. Mais ça n’a pas suffi. Ça ne suffira jamais. Je n’en ferai jamais assez pour devenir qui que ce soit, quoi que ce soit à ses yeux. C’est en prison que j’ai compris que les cow-boys étaient des salopards. »

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Extrait ajouté par jacqueselivre 2020-03-15T02:32:17+01:00

«  Écrire de la fiction, c’est relater l’expérience d’un individu de manière à en faire une expérience universelle, à laquelle tout lecteur doit pouvoir s’identifier. Transcender par le beau, par les sentiments. Par l’émotion, l’empathie.  »

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