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Le moine avait ramené sa cape autour de lui, autant pour se protéger du froid que pour masquer ses beaux habits. Il ne tenait pas à ce que des malandrins s’en prennent à lui. Le menton fièrement relevé et la main sur la poignée de son épée, il avançait avec une allure de condottiere mais ses yeux luisaient d’une lueur lasse et le vent se faisait froid sur ses joues mouillées.
— Tiens, tu es là, toi ! dit-il en refermant la porte de sa demeure.
Assis ensommeillé sur un fauteuil, Volnay se redressa en sursaut.
Afficher en entierLa nuit était noire sur le quai de la Mégisserie. La vent s'y précipitait en hurlant, faisant voler capes et chapeaux. Le moine frissonna et ramena autour de lui les pans de son manteau. Avec soulagement, il pénétra dans le cabaret, assailli par les cris des buveurs et le bourdonnement animé des conversations. Sa petite bande se trouvait bien dans la chaude atmosphère de L'Oignon, sous le plafond haut et les poutres noircies par la fumée de l'âtre. Margot n'avait d'yeux que pour le moine alors qu'il s'entretenait spirituellement avec Maguelone, leur hôtesse. Tout la ravissait en lui : son esprit, son profil d'empereur romain, les traits fins mais virils de son visage, sa tenue élégante...
Afficher en entierPlus raisonnable que sa compagne, le commissaire aux morts étranges la tira en direction d’une ruelle où moins de monde se pressait. Il avait en effet constaté avec anxiété qu’en raison de la densité de la foule, certaines personnes ne touchaient plus terre, portées par la masse compacte, le sang coulant par les oreilles et le nez tellement elles se trouvaient comprimées et broyées par la multitude.
Un peu à l’écart, les deux jeunes gens admirèrent les nappes de feu rouge fusant des arcades situées sous le temple de l’Hymen. L’Écureuil se serra contre Volnay, rassurée par ses bras protecteurs. C’était tout ce dont elle avait besoin pour l’instant : qu’il la serre très fort contre lui. Elle cligna des yeux et laissa échapper une exclamation. Les fusées traçaient une éblouissante pluie d’or et d’argent. Des milliers d’étoiles brillantes montaient dans le ciel, formant une voûte éblouissante. Du Pont-Neuf, on tira alors en une fois trois cents fusées volantes.
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