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Plutôt mourir avec lui que vivre avec eux.
Afficher en entierSeul compte le but de la route, pas les obstacles.
Afficher en entierToute les existences n'ont pas le même poids.
Afficher en entierCela fait dix jours que le filovirus méningé U4 (pour « Utrecht », la ville des Pays-Bas où il est apparu, et « 4e » génération) accomplit ses ravages.
D’une virulence foudroyante, il tue quasiment sans exception, en quarante heures, ceux qu’il infecte : état fébrile, migraines, asthénie, paralysies, suivies d’hémorragies brutales, toujours mortelles.
Le virus s’est propagé dans toute l’Europe. Berlin, Lyon, Milan… Des quartiers, des villes, des zones urbaines entières ont été mises successivement en quarantaine pour tenter de contenir l’épidémie. En vain.
Plus de 90 % de la population mondiale ont été décimés. Les seuls survivants sont des adolescents.
La nourriture et l’eau potable commencent à manquer. Internet est instable. L’électricité et les réseaux de communication menacent de s’éteindre.
Afficher en entier– Putain, c’est une fille ! Il a crié comme s’il venait de découvrir son cadeau de Noël, sous le sapin.Je cligne des yeux, éblouie. Ils ont quinze ans à peine.
Afficher en entierJennifer et Anna, derrière lui, font mine de regarder ailleurs. Elles ont toujours considéré l'existence de filles comme moi avec un désintérêt ennuyé, mais ont apparemment perdu pas mal de leur superbe. Je les toise:
_ ça va, les poufs? On survit à la pénurie de shampoing?
Elles tournent les talons, ulcérées, et s'arrêtent vingts mètres plus loin pour attendre leur protecteur. Marco sourit:
_ Tu ne devrais pas, Stéphane. On se serre les coudes, maintenant.
_ Bien sûr, dis-je. Un bon virus, et c'est le règne de l'amour universel après l'Apocalypse...
Il passe son bras autour de mes épaules et me secoue.
_ Tu n'as pas changé. Toujours la rage, hein?
Afficher en entierNous allons faire l'amour, sans attendre, sans plus nous battre. Ensuite, demain, nous irons ensemble, ailleurs ; où le vent nous portera. Mais demain n'existe pas encore. Pour l'instant, je ne vois que la nuit et la flamme dans tes yeux.
Afficher en entierJe songe au Dr Dionné, un vieil homme dont le cadavre a été emmené et brûlé par l'armée; un médecin sans doute finalement aussi brillant que mon père et qui avait tout compris avant lui. Au lieu de décider qu'il devait vivre pour sauver l'humanité, il a choisi de sauver sa petite fille. Il ne s'est pas laissé évacuer.
Il ne s'est pas dérobé devant la mort pour des motifs rationnels.
Mon père, lui, a quitté Lyon dans les hélicos de l'armée, parce que des millions de survivants avaient besoin de lui, de sa science, de son art. Mais moi, qui suis sa fille, j'aurais tellement voulu qu'il oublie tout pour moi, rien qu'une fois; qu'il risque tout, pour moi. Sa fille. J'en aurais eu désespérément besoin.
Afficher en entierNous nous sommes aimés,ensuite,sans plus nous combattre. Je crois.Avec plus de douceur,mais avec encore une sorte de rage.
C'était ma première fois.Je ne savais pas que j'étais si belle,et lui si beau...Je me suis endormie contre lui,nue contre sa peau nue,sur le tapis du salon,sous une couverture.Je l'ai entendu se lever,dans la nuit,allumer le feu que j'avais préparé dans la cheminée.
Afficher en entierMaintenant, nous regardons la forêt, côte à côte, debout à la fenêtre de l’abri. Nos bras se frôlent, il est grand, plus que moi. Il se tait. J’essaie de communier avec la beauté et la paix du monde, moi aussi, de me mettre à son école.– Regarde !Un renard vient de surgir d’un fourré, s’aventure à l’orée de la forêt, aperçoit nos compagnons dehors – et disparaît…Yannis lance en souriant :– C’était mon baptême de renard.Je ris de sa formule, sans arrière-pensée, sans retenue. Il me regarde avec reconnaissance, comme s’il me devait ce miracle, cette apparition. Exorciste, et thaumaturge…
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