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Le navire d'Ulysse s'éloigna, franchit une barre rocheuse et entreprit de contourner l'île. Ulysse aperçut une haute et vaste caverne qui dominait la mer. Devant, une cour avait été aménagée, délimitée par d'énormes rochers.
- Nous débarquerons ici, annonça Ulysse, et irons voir qui est l'occupant de cette grotte. Je veux douze hommes avec moi. Les autres garderont le navire. Emportons une outre de vin, nous l'offrirons à celui ou ceux que nous rencontrerons.
Ils parvinrent rapidement à la caverne pour découvrir que son propriétaire ne s'y trouvait pas.
Ils pénétrèrent à l'intérieur. D'énormes fromages séchaient sur des étagères ; des agneaux et des chevreaux étaient enfermés dans des enclos ; des vases remplis de lait étaient posés sur le sol.
- Servons-nous, dit Elpénor, l'un des compagnons d'Ulysse. Prenons l'un de ces fromages et quelques agneaux, rejoignons notre vaisseau et filons avant que le maître des lieux revienne.
- Non, non, répliqua Ulysse. Attendons. Je veux savoir qui peut vivre dans un tel endroit.
Les compagnons d'Ulysse levèrent la tête. La caverne était si haute qu'ils ne distinguaient pas son plafond.
- Je ne suis pas sûr d'avoir envie de le rencontrer, marmonna l'un d'eux.
- Trop tard ! fit un autre.
Ils se turent. Un pas lourd ébranlait le sol qui trembla sous leurs pieds. Instinctivement, ils reculèrent dans l'ombre, les yeux fixés sur l'entrée de la caverne. Soudain, toute lumière disparut. Une masse gigantesque venait de s'engager dans l'ouverture. La lumière revint quand la masse avança et jeta sur le sol un fagot de belle taille.
Ulysse et ses compagnons étaient pétrifiés. Ils ne pouvaient détacher leurs yeux du géant qui se dressait à présent au milieu de la grotte. Sa tête luisante coiffée d'une tignasse brune frôlait le plafond. Chacune de ses mains aurait pu saisir une dizaine d'entre eux et ses cuisses étaient plus grosses que le tronc d'un chêne centenaire.
Mais le plus horrible restait à venir.
Ils le découvrirent quand le géant se tourna vers eux. Une barbe encadrait un visage féroce ; un visage qui ne possédait qu'un oeil, unique, rond, placé au milieu du front.
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