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Extrait ajouté par Underworld 2018-04-11T00:05:18+02:00

— Ta place est ici, à la tête de l'entreprise familiale, gronda Edwin Chandler à l'adresse de sa petite-fille. Je te l'ai déjà dit, il n'est pas question que j'accepte de t'accorder cette année sabbatique que tu souhaites prendre.

Suzan Haddon Chandler continua de regarder d'un air buté le paysage qui défilait sous ses yeux, par la vitre teintée de la limousine... préférant ne pas voir son grand-père dont la mine contrariée lui donnait des envies de meurtre, ce qui, assurément, aurait fait désordre et l'aurait obligée à prendre, sur-le-champ, les rênes de l'affaire !

— Suzan ? J'aimerais que tu aies, au moins, la politesse de m'écouter. Ce n'est pas comme cela que je t'ai élevée.

"Ça, c'est vrai !" se dit-elle.

Elle avait, effectivement, été élevée dans la rigueur. On lui avait appris à ne jamais montrer ses sentiments, à rester froide et maîtresse d'elle-même en toutes circonstances et, surtout, à ne s'intéresser qu'aux choses sérieuses : les affaires en l'occurrence. Au diable donc les frivolités, l'amour... la vie, quoi !

Pour commencer, elle détestait qu'on l'appelle Suzan. Ses grands-parents étaient les seuls à ne pas l'appeler Sunny. Ce surnom — qu'elle adorait — lui avait été donné par son père, peu avant qu'il ne disparaisse en mer, avec sa douce maman, lors d'une course à la voile.

Sunny se souvenait très bien de ce jour-là : elle allait avoir cinq ans.

Dès lors, elle avait su que ce fichu jour arriverait... En même temps, confiante en sa bonne étoile, elle s'était dit que, le moment venu, elle trouverait toujours un moyen pour échapper à son sort! Le jour de la remise du diplôme de fin d'études, elle avait regardé ses camarades étudiants brandir leur certificat d'admission comme un laissez-passer pour la liberté. Hélas, pour elle, c'était tout le contraire. Sa peau d'âne représentait un billet aller-simple vers la prison à vie. Une prison de granit, de verre et d'acier qui abritait le siège de la toute puissante Société Chandler.

Ainsi, on attendait d'elle qu'elle s'installe au plus vite dans les luxueux bureaux de Haddon Hall, haut lieu bâti par son arrière-arrière-grand-mère, où ses grands-parents pourraient continuer de surveiller ses moindres faits et gestes. Comment dit-on à quelqu'un qui vous offre quelque chose ? lui avait-on appris. "Merci, mais vous n'auriez pas dû !"

Non, vraiment, personne n'aurait dû lui faire ce cadeau empoisonné !

Sans bouger la tête, elle regarda son grand-père du coin de l'œil et sentit son moral sombrer encore davantage. Aucun mot, aucune supplique — elle le savait — ne réussiraient à attendrir ce bloc de pierre qu'il nommait son cœur.

"Et puis, tant pis !" se dit-elle.

— Grand-père, je ne veux pas vous contrarier..., commença-t-elle.

— C'est bien imité, pourtant, répliqua-t-il. Tu sais, ma petite-fille, que je ne rajeunis pas. Il serait donc temps que tu deviennes adulte.

A soixante-dix-huit ans, son grand-père était un homme encore actif et plein d'allant. Nul doute qu'il mourrait à son bureau ou, mieux encore, pensa-t-elle, en prononçant une allocution devant le conseil d'administration réunissant tous ses directeurs, après l'examen d'un bilan portant sur quelques millions de dollars. Sans doute y avait-il une clause sur son bulletin de naissance stipulant qu'elle devrait faire de même!

— Je viens de terminer la fac, grand-père, et je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas profiter un peu de la vie. Je sais ce que grand-mère et vous avez fait pour moi et il n'est pas question que je n'entre pas dans l'affaire familiale.

Le regard plein de reproches qu'il lui lança ne fit que la conforter dans sa décision. Eh bien, qu'il se détrompe ! Elle n'était pas une petite-fille soumise. Ou elle ne l'était plus. Il avait d'ailleurs tout fait pour qu'il en soit ainsi. Il allait maintenant en récolter les fruits !

— J'ai bien l'intention d'intégrer la société, poursuivit-elle, mais, autant que je sache, vous n'avez pas l'intention de vous retirer des affaires dans les semaines qui viennent... Il n'y a donc pas d'urgence. Je ne vois pas en quoi le fait de m'accorder six mois de... répit pourrait compromettre les projets Chandler. J'ai vingt-cinq ans, grand-père, et toute la vie devant moi pour me consacrer à la société. Je ne vous demande que six mois. Six. Rien de plus...

— Tu as eu tout le temps pendant tes études pour profiter de la vie...

"C'est faux", rumina-t-elle. Tout au long de son parcours universitaire, ses grands-parents avaient veillé à ce qu'elle ne fréquente que des jeunes filles de son milieu, sans jamais la perdre de vue. N'avaient-ils pas exigé, la plupart du temps, qu'elle revienne passer les week-ends à la maison, d'un coup d'avion, sous prétexte d'obligations mondaines liées à la communication de la société ?

Refusant de lâcher prise, Suzan se racla la gorge et reprit :

— Ce n'est pas comme si je vous abandonnais, grand-mère et vous. Je vous promets de rester ici, à Chicago. Mais j'ai besoin d'être confrontée à la vraie vie, ne serait-ce que pour voir qui je suis vraiment.

— Voilà qui me semble tout à fait inutile, Suzan, car s'il y a une chose dont tu n'as pas à douter, c'est bien de ce que tu représentes et de ce dont tu es capable. Voyons, ma petite-fille, sais-tu bien qui tu es ?

Suzan tourna la tête de côté d'un air obstiné.

— De plus, je crains que six mois ne soient une éternité, poursuivit M. Chandler. Tu n'es pas sans connaître l'existence de notre projet de fusion avec Divenda. Si tu dois un jour diriger cette société, c'est tout de suite qu'il faut prendre ta place au sein de notre comité directeur. J'attends de toi que tu participes dès à présent aux réunions qui sont déjà programmées et, plus important encore, que tu nous aides, Frances et moi, à organiser toutes les réceptions qui vont accompagner cet événement, unique par son ampleur dans l'histoire de Chandler. Tu sais aussi bien que moi que les affaires se traitent plus sûrement dans les cocktails et les dîners qu'autour d'une table de conférences. J'attends donc de toi que tu brilles de tout l'éclat de ta jeune présence et que tu prennes la place qui te revient de droit, près de moi, et dans le cercle très étroit des décideurs.

Soudain prise de panique, Suzan n'entendit plus bientôt qu'un flot confus de paroles. Plus son grand-père s'étendait sur ses attentes et ses projets, plus l'affolement montait en elle. Cette fois c'était sûr : il fallait qu'elle se sauve. Et sur-le-champ !

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