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Un automne en clair-obscur



Description ajoutée par siegrid 2013-10-23T15:16:26+02:00

Résumé

Claire voit sa vie basculer quand un accident de chasse plonge son mari Henri dans le coma. La jeune femme, enceinte de quatre mois, se retrouve face à la première femme d’Henri, Olivia, qui l’évince de l’entreprise familiale et semble bien décidée à la briser. Claire est prête à se battre mais elle découvre bientôt des éléments troublants concernant Henri…

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Classement en biblio - 13 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par siegrid 2013-10-23T15:17:08+02:00

1

Claire glissa le saladier et la poêle dans le lave-vaisselle puis se lava les mains avant de préparer les plateaux-repas. Par l'ouverture en arcade qui séparait la cuisine du salon elle observait Léo, le nez plongé dans son livre de grammaire. La gouvernante et l'employée de maison ne travaillant pas le dimanche, Claire concoctait elle-même les repas, qu'ils prenaient au bord de la piscine l'été ou sur la table basse du salon, face à la cheminée, l'hiver. Et lorsqu'Henri ne rentrait pas, le dîner dominical se limitait à un potage et des crêpes.

Claire porta la main sur son ventre ; elle n'avait pas très faim. Pourtant, le quatrième mois de grossesse commencé, elle en avait fini avec les nausées du matin et les malaises. Elle jeta un œil autour d'elle. Elle détestait que les employées trouvent du désordre en arrivant le lundi matin, aussi prit-elle une lingette imbibée d'un nettoyant et donna un coup rapide sur les plans de travail en granit. L'agencement de la cuisine était fonctionnel et les appareils électroménagers du dernier cri. Le mobilier, contemporain, était composé de placards laqués blanc aux portes vitrées et, au centre, d'une table haute entourée de tabourets qui ne servaient à rien puisque la famille n'y prenait jamais aucun repas. Avec un brin de nostalgie, Claire opposait souvent cette pièce moderne et chic à la cuisine de sa grand-mère, avec ses rideaux fleuris aux fenêtres et ses meubles rustiques qui sentaient bon la cire d'abeille. Elle nota dans un coin de sa tête de ne pas laisser s'écouler la soirée sans appeler Maminette. C'était elle qui avait baptisé ainsi sa grand-mère, la contraction de « mamie Colette ».

Son fils était toujours concentré sur ses devoirs ; Claire donna une dernière touche aux plateaux-repas. Les crêpes ne la tentaient vraiment pas, un peu de potage à la rigueur. Elle attribuait son peu d'appétit aux relents du plantureux dîner qu'elle avait organisé l'avant-veille avec les dirigeants des foies gras Landrieux. Un client potentiel pour la cartonnerie. Claire s'était beaucoup investie dans le projet d'un présentoir promotionnel destiné aux hypermarchés en fin d'année. Elle avait deux jours pour mettre un point final à l'étude et régler les problèmes techniques de résistance du carton. La semaine serait bien remplie. Elle étudia le tableau de liège accroché au-dessus d'un des plans de travail. Henri et elle y notaient leurs obligations privées. Les sorties de chasse et les rendez-vous associatifs pour lui, une visite mardi matin chez la gynécologue pour elle. Et cette réunion à l'école de Léo jeudi soir. Les enseignants et parents d'élèves de l'institut Sainte-Marthe préparaient une kermesse de Noël afin de collecter des fonds destinés à différentes œuvres de charité. Claire n'aurait pas le temps de prendre part à l'organisation de la manifestation. Néanmoins, faire partie des parents qui se contentent de rédiger un chèque ne la libérait pas totalement de sa culpabilité. Surtout lorsqu'elle constatait la moue déçue de Léo.

— Maman, je peux te réciter ma leçon ?

— Bien sûr, chéri.

Claire s'installa près de son fils, sur le canapé. Elle l'observa un instant, tandis qu'il répétait les règles grammaticales distinguant le « et » du « est ». Dieu merci, avec ses boucles châtain clair, son petit nez retroussé et ses grands yeux noisette, c'est à elle qu'il ressemblait. Il n'avait rien de son père, un interne qui avait fait une incursion d'une seule nuit dans sa vie dix ans auparavant. Léo acheva de réciter sa leçon sans commettre la moindre erreur.

— C'est parfait. Maintenant, prépare la table basse, j'apporte les plateaux.

— Et où je mets tous tes papiers, maman ?

Claire avait apporté le dossier Landrieux sur lequel elle avait travaillé tout le week-end.

— Pose-les sur la desserte. Et ne mélange pas les feuilles, sinon je t'arrache les cheveux !

Léo répondit par un éclat de rire, puis demanda :

— Est-ce que je pourrai regarder un film avant d'aller au lit ?

Le ton était délibérément charmeur. Claire déposa les plateaux et se pencha vers l'enfant, hésitant entre le câlin ou la petite remontrance. Avant qu'elle ait eu le temps de se décider, le timbre de la porte d'entrée vibra. Dans le hall, l'horloge comtoise venait de sonner 19 heures. Claire alla ouvrir la porte. Jacques Dumont, le président de l'association de chasse locale, un ami d'Henri, se tenait sur le seuil, accompagné d'un chasseur qu'elle ne connaissait pas. En voyant leurs visages tendus, elle comprit sur-le-champ qu'ils étaient porteurs d'une mauvaise nouvelle. Dumont s'exprima par des phrases courtes, saccadées.

— Désolé, Claire… Un accident… Henri a été blessé… Il est à l'hôpital.

— Est-ce que c'est grave ?

— Nous ne savons pas encore. Je vous accompagne là-bas.

La jeune femme se retourna et vit le visage inquiet de son fils.

— J'appelle Maminette, elle va venir s'occuper de toi, dit-elle en le serrant dans ses bras. Ne t'en fais pas, tout ira bien.

Elle lui donna la permission de regarder un film puis, s'adressant à Dumont :

— Je vous rejoins au plus vite, le temps que ma grand-mère arrive.

L'autre chasseur proposa de rester avec l'enfant. Soulagée, Claire accepta avec empressement. Puis elle prit son manteau, son sac, et suivit Jacques Dumont.

Comme chaque dimanche soir, la circulation était dense et la ville difficile d'accès. Il leur fallut une bonne demi-heure pour arriver au centre hospitalier de Brive. Un vent violent frappa Claire de plein fouet dès sa sortie de voiture. Elle referma le col de son manteau et ils coururent jusqu'aux urgences où une infirmière leur apprit qu'Henri était en salle d'opération. Un chirurgien s'occupait de lui, entouré d'une équipe de traumatologues. L'infirmière ne pouvait rien dire de plus mais elle leur promit qu'ils seraient tenus informés. Ils s'installèrent dans la salle d'attente. Claire gardait les yeux fixés sur la pendule, avec l'impression désagréable de se sentir de plus en plus mal à l'aise. L'odeur entêtante du désinfectant lui chavirait l'estomac. Jacques Dumont se dirigea vers le distributeur de boissons et lui proposa un café qu'elle refusa, préférant une eau minérale.

— Ça va aller, Claire, ne vous inquiétez pas.

Bien sûr que cela irait, elle refusait d'envisager le pire. Mais plus le temps s'écoulait, plus l'angoisse qui lui tenaillait le ventre s'amplifiait. Au bout de trois quarts d'heure, elle sortit dans le hall et téléphona à sa grand-mère pour s'assurer que tout se passait bien avec Léo. Puis elle regagna sa place. Elle but son eau à petites gorgées en respirant lentement. Elle pensa à son bébé, elle devait maîtriser son anxiété. Elle s'efforça de ne plus regarder la pendule, regrettant de ne pouvoir prier comme Maminette devait le faire en ce moment.

Soudain, la porte de l'ascenseur s'ouvrit sur Olivia, la première femme d'Henri. Vêtue de rouge jusqu'au moindre accessoire, elle s'avança vers Claire comme si elle entrait sur scène avec la certitude d'attirer tous les regards. Claire déplora à cet instant de porter un pull-over informe et trop long, des chaussures à talons plats, sans allure. La tenue décontractée d'un dimanche soir à la maison. Les deux femmes échangèrent une poignée de main hâtive et, gênées, s'assirent à l'opposé l'une de l'autre. Elles resteraient toujours les deux femmes d'un seul homme…

— Que s'est-il passé ? demanda Olivia de sa voix haut perchée.

Claire laissa à Dumont le soin de répondre. C'est à peine si elle entendit Olivia demander si on connaissait le crétin qui avait tiré sur Henri. Elle réalisa qu'elle-même ne s'était pas posé la question. Elle n'avait pas évoqué l'accident avec Dumont, elle avait seulement retenu que la gendarmerie avait décidé d'ouvrir une enquête. Elle suivit discrètement les allées et venues d'Olivia, qui se servit un café au distributeur avant de reprendre place dans son fauteuil en croisant ses longues jambes de façon presque provocante.

— Madame Brunet ?

Olivia se leva à moitié, puis se rassit. Le chirurgien s'avança vers Claire et lui tendit la main.

— Je souhaiterais vous parler en particulier.

Il la précéda jusqu'au chevet d'Henri. Claire découvrit alors le visage livide de son mari, les cheveux tirés en arrière sous un bonnet blanc. Elle était terrifiée par la quantité d'appareils qui l'entouraient. Tous ces fils, ces tuyaux…

— Docteur, comment va-t-il ?

— C'est très difficile à dire, madame Brunet, la déflagration a touché le coin du ventricule gauche et perforé le poumon. Le sang a rempli la cavité thoracique. Nous avons opéré, suturé le ventricule.

— Donc c'est une bonne nouvelle, il va bien…

— Les secours ont été trop longs à intervenir. Le cerveau est resté privé d'oxygène.

— Qu'est-ce que cela veut dire, docteur ? Vous allez le sauver, n'est-ce pas ?

— Je suis désolé, le pronostic vital est engagé. Votre mari est dans ce qu'on appelle un… un coma profond végétatif.

Claire regarda Henri allongé sous le drap qui se soulevait doucement.

— Ce n'est pas possible… murmura-t-elle.

— Nous devons attendre. La situation peut évoluer. Pour l'instant, il est sous assistance respiratoire, avec monitoring cardiaque.

Le chirurgien prit une longue inspiration. Il détestait ces moments où il savait que les mots qu'il prononcerait ne seraient pas entendus.

— Je suis désolé, répéta-t-il, mais votre mari est dans un état critique et les espoirs de guérison sont minces.

Claire laissa échapper un sanglot et se pencha sur Henri. Elle éprouva alors un sentiment de panique et se mit à trembler. Malgré tous ses efforts pour se maîtriser, elle porta la main à son ventre et pensa à Léo qui mangeait des crêpes avec Maminette.

— Il va rester comme ça pendant combien de temps ?

— Quelques jours, voire plusieurs semaines. Aujourd'hui, il m'est difficile d'avancer un diagnostic.

— Mon Dieu ! Comment supporter cette attente ? C'est affreux…

— Vous êtes sous le choc, madame Brunet, rentrez chez vous et reposez-vous. Prenez conseil si vous voulez, et n'hésitez pas à venir me voir si vous avez des questions.

Claire effleura la joue de son mari et la caressa avec tendresse. Doucement, elle se mit à pleurer.

— S'il te plaît, ne me laisse pas, murmura-t-elle. Pas maintenant, nous sommes si heureux.

Elle sentit la main du médecin sur son épaule.

— Puis-je faire quelque chose ?

— Je dois rentrer, mon fils m'attend. Voulez-vous prévenir les personnes qui m'accompagnent ? Je n'en ai pas le courage, et je ne suis pas sûre de savoir leur expliquer la situation.

— Entendu. Qui sont ces personnes ?

— Le partenaire de chasse de mon mari, qui était présent au moment de l'accident, et sa première femme.

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Un automne en clair-obscur

  • France : 2014-09-10 - Poche (Français)

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