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En apprenant que Constantin Karantinos, le célèbre milliardaire grec, est de passage à Londres, Laura sent son coeur s'affoler clans sa poitrine. Certes, elle n'a pas oublié qu'à l'époque, Constantin lui a clairement fait comprendre qu'il ne s'agissait pour lui que d'une aventure sans lendemain et qu'il n'avait aucune intention de la revoir un jour. Mais ne doit-elle pas tout tenter pour le rencontrer lors de son séjour londonien, et lui révéler, enfin, que de leur seule nuit d'amour est né un enfant ? Et que, aujourd'hui, ce petit garçon a besoin de lui...
Entendre le nom de cet homme à la radio fut un véritable choc.
Avec l’emploi du temps très chargé qui était le sien, Laura lisait rarement le journal — et sa dyslexie ne lui avait jamais facilité la tâche dans ce domaine. Les émissions matinales étaient donc sa principale source d’information. Son degré d’attention variait en fonction de son humeur et des nouvelles du jour. Le bruit de fond du poste lui tenait compagnie au petit matin, même si elle n’écoutait que d’une oreille distraite — surtout s’il était question de finances internationales !
Mais Karantinos était un nom qui sortait de l’ordinaire. Un nom grec qu’elle ne connaissait que trop bien. Et tout ce qui se rapportait de près ou de loin à ce magnifique pays chargé d’histoire mettait ses sens en alerte.
Elle venait de pétrir les pains et s’apprêtait à les mettre au four, mais s’immobilisa aussitôt, aux aguets.
— Le milliardaire Constantin Karantinos, expliquait le journaliste, vient d’annoncer des bénéfices record pour la compagnie maritime qu’il dirige. Le célèbre homme d’affaires, également connu comme l’une des figures les plus importantes de la jet-set internationale, vient d’arriver à Londres, où il doit organiser une importante réception à l’hôtel Granchester. Selon des sources bien informées, il devrait, à cette occasion, annoncer ses fiançailles avec le mannequin suédois Ingrid Johansson.
Laura s’agrippa au plan de travail. La douleur étreignit sa poitrine ; son cœur, comme prisonnier d’un étau, se mit à battre douloureusement.
C’était idiot, elle en avait parfaitement conscience, mais elle n’était jamais parvenue à oublier Constantin. Le souvenir doux-amer de cet homme qui lui avait fait perdre la tête quelques années auparavant venait encore régulièrement la hanter. A chaque fois qu’elle pensait à lui, c’était comme si le temps s’était arrêté à l’époque de leur rencontre. Une illusion bien douloureuse, car elle savait malgré tout que le temps, loin de suspendre son cours, avait au contraire tout balayé.
Constantin Karantinos allait donc se fiancer… Et alors ? Qu’imaginait-elle ? Un homme tel que lui n’était certainement pas destiné à rester célibataire pour le restant de ses jours. A bien y réfléchir, il était même plutôt étonnant qu’il eût attendu aussi longtemps !
Elle enfourna tristement les pains et ôta son tablier. De l’étage, on entendait des bruits de pas assourdis. Elle s’assit quelques instants, dans l’espoir d’apaiser les mouvements frénétiques de son cœur. Dans quelques instants, elle monterait pour réveiller son fils.
Elle songeait souvent à la chance qu’ils avaient d’habiter au-dessus de leur commerce. Certes, tenir une petite boulangerie de village n’avait jamais été le rêve de sa vie, mais cet emploi lui offrait, outre un logement, un revenu modeste qu’elle arrondissait de temps en temps en travaillant comme serveuse. Elle menait une existence simple sans doute, mais son travail lui permettait d’assurer le bien-être et la sécurité d’Alex. C’était là l’essentiel à ses yeux.
En haut de l’escalier, elle croisa sa sœur, dont le regard émergeait péniblement sous la frange de cheveux couleur de jais. Elle était aussi brune que Laura était blonde, ce qui amusait souvent les observateurs.
— Bonjour, Laura, marmonna Sarah en étouffant un bâillement.
— Coucou…
— Eh ben, tu en fais une de ces têtes… Ne me dis pas que le thermostat du four est de nouveau déréglé !
Laura secoua la tête.
— Alex est levé ? demanda-t-elle.
— Non, pas encore.
Elle jeta un coup d’œil à l’horloge accrochée au mur et constata qu’il lui restait encore dix minutes avant de réveiller son fils pour l’école. Elle entraîna sa sœur dans le petit salon qui surplombait la rue.
— Mais que se passe-t-il ? s’inquiéta Sarah.
Laura s’adossa à la porte, tremblant de tous ses membres.
— Constantin Karantinos est à Londres, lâcha-t-elle.
— Et alors ?
— Il… il organise une réception, et la radio a annoncé qu’il allait se fiancer à un mannequin suédois.
Sarah haussa les épaules.
— Que veux-tu que je te dise ? Ça te surprend à ce point ?
— Non… mais…
— Mais quoi, Laura ? coupa Sarah avec impatience. Tu n’as toujours pas compris que ce type était le dernier des salauds ? Il a profité de toi et pff… il t’a oubliée. C’est aussi triste et banal que ça !
— Mais peut-être que…
— Quoi ? Tu ne vas pas encore lui trouver des excuses, tout de même ? Pourquoi est-ce que tu n’as jamais pu obtenir un rendez-vous avec le « grand homme » ? Hein, pourquoi ? Et pourtant, tu as essayé un nombre incalculable de fois ! Bon sang, il a même refusé de te parler au téléphone ! Tu étais suffisamment bien pour qu’il passe un peu de bon temps avec toi, mais pas assez pour qu’il consente à reconnaître le fils qu’il t’a fait !
— Parle moins fort, je t’en prie !
Laura tendit l’oreille, en espérant de toutes ses forces qu’Alex ne se soit pas levé. Tout doucement, elle ouvrit la porte du salon et constata avec soulagement que celle de la chambre de son fils était toujours fermée.
— Tu as peur qu’Alex m’entende, c’est ça ? Franchement, pourquoi est-ce qu’il ne saurait pas que son père est l’un des hommes les plus riches du monde, alors que sa mère se tue à la tâche pour lui assurer un avenir décent ?
— Je ne veux pas que…
Elle n’acheva pas sa phrase. Que désirait-elle à la vérité ? Pour rien au monde, elle ne souhaitait blesser son fils adoré en lui révélant une vérité scandaleuse. N’était-ce pas le devoir d’une mère de protéger son enfant ? Seulement, elle trouvait cela de plus en plus difficile.
Un mois auparavant, Alex était rentré de l’école le visage tout égratigné après une bagarre dans la cour de récréation. Lorsqu’elle lui avait demandé une explication, il s’était contenté de marmonner une vague réponse, sur la défensive. Sans attendre, Laura avait pris rendez-vous avec la directrice, qui lui avait révélé la nature du problème.
Si Alex avait été malmené par ses camarades, c’était parce qu’il avait l’air différent des autres. Avec son teint mat, ses yeux noirs et sa grande taille pour son âge, il se distinguait parmi les petits garçons de sa classe. Il semblait plus âgé, plus fort aussi… Du coup, les fillettes de six ou sept ans n’étaient pas insensibles à son charme. Certaines le suivaient à la trace comme de petits chiots ! En dépit de leur jeunesse, les garçons en prenaient ombrage : il avait essuyé leur jalousie.
Tel père, tel fils, n’avait pu s’empêcher de songer Laura à l’évocation des premiers succès d’Alex auprès de la gent féminine.
Au retour de son rendez-vous avec la directrice, elle était profondément troublée. Elle aurait voulu demander à son fils pourquoi il n’avait pas répondu aux coups qu’il avait reçus ; or, elle aurait ce faisant été en porte-à-faux avec les principes éducatifs qu’elle essayait de lui transmettre. Si elle en avait eu les moyens, elle l’aurait changé d’école. C’était un luxe qu’elle ne pouvait s’offrir. L’autre école publique la plus proche se trouvait à plus de dix kilomètres et non seulement Laura n’avait pas de voiture, mais le service de ramassage scolaire n’était pas des plus fiables.
Une semaine après l’incident, Alex lui avait demandé pourquoi il ne ressemblait pas aux autres enfants de sa classe. Laura avait louvoyé, mais son fils était un petit garçon intelligent, qui ne se contenterait pas longtemps de réponses floues au sujet d’un père qu’il n’avait jamais connu.
Si seulement Constantin acceptait au moins de parler avec elle ! S’il consentait à reconnaître Alex et à passer un peu de temps avec lui. C’était tout ce qu’elle souhaitait. Son petit garçon avait le droit de connaître son héritage.
— Allez, il est temps de se préparer, déclara Sarah tout en soupirant. Essaie de penser à autre chose.
— Oui, je vais réveiller Alex.
Durant le petit déjeuner et, plus tard, sur le chemin de l’école, Laura essaya de montrer de l’entrain, mais elle était distraite. Bien que les vacances d’été fussent proches, le temps était épouvantable depuis quelques jours. La pluie, toujours et encore. Ce matin-là, un petit vent sournois la glaçait jusqu’aux os. Elle réprima un frisson et s’efforça de papoter avec son fils. Le cœur n’y était pas ; Alex le remarqua très vite.
— Tout va bien, maman ? s’enquit-il en fronçant les sourcils.
Cela ne pourrait aller mieux, songea-t-elle avec amertume, ton père est sur le point d’épouser une autre femme. Gageons aussi qu’il ne tardera pas à avoir d’autres enfants.
— Tout va bien, mon chéri. Je trouve seulement qu’il fait un peu froid ce matin.
Une fois qu’ils furent arrivés devant l’école, elle le serra dans ses bras, puis le suivit du regard lorsqu’il entra dans la cour de récréation. Elle espérait vivement que le sermon de la directrice avait porté ses fruits et que son fils n’aurait plus jamais à souffrir des brimades de ses camarades.
De retour à la boulangerie, elle suspendit son imperméable et esquissa une grimace en apercevant son reflet dans le miroir. Ses yeux gris étaient empreints de désarroi et ses cheveux fins, plaqués par la pluie, lui donnaient l’air pitoyable. Elle les brossa doucement et les ramassa en chignon au bas de sa nuque.
Dans la boutique, Sarah venait juste d’allumer les lumières. Cinq minutes plus tard, elles ouvriraient les portes aux premiers clients de la journée : des villageois impatients d’acheter leur pain tout chaud.
Elle était consciente de sa chance, ce qui ne l’empêchait pas de constater que la vie n’avait pas toujours été tendre avec sa sœur et elle.
Elles avaient perdu leur père lorsque Sarah était encore à l’école ; puis leur mère s’était éteinte quelques mois plus tard, paisiblement, dans son sommeil. Laura avait aussitôt abandonné ses projets de voyages aux quatre coins du globe pour s’assurer que sa sœur pourrait poursuivre ses études. Mais l’ironie du sort avait voulu qu’elle découvre sa grossesse à ce moment-là.
Les deux sœurs avaient connu des jours difficiles, mais la boulangerie et le petit appartement qu’elles avaient reçus en héritage leur avaient permis de subvenir à leurs besoins. Habituées dès l’enfance à aider leur mère au magasin, elles avaient repris sans peine le flambeau familial. Laura avait modernisé les installations et Sarah avait insisté pour faire ses études à mi-temps, afin de l’aider à s’occuper d’Alex et du magasin.
Pourtant, même si jusqu’à présent tout avait fonctionné à la perfection, cet arrangement ne pouvait être éternel. Depuis quelque temps, Sarah parlait avec enthousiasme d’une école d’art à Londres ; Laura craignait d’être un poids pour elle. Elle ne pouvait pas accepter que sa petite sœur sacrifie ses études. Il était temps que Sarah vole de ses propres ailes et accomplisse ses rêves.
Seulement, comment Laura parviendrait-elle à tout gérer de front ? Elle n’en avait pas la moindre idée et, à l’idée de se retrouver seule, sa gorge se nouait immanquablement.
Elle prit une grande inspiration et entra dans la boutique. Sarah la dévisagea, l’air réprobateur.
— Tu n’as pas l’air dans ton assiette, tu sais…
Laura disposa quelques pains dans un panier avant de répondre.
— Disons que je m’aperçois que je ne vais pas pouvoir continuer à faire l’autruche très longtemps.
— De quoi parles-tu ? demanda sa sœur en fronçant les sourcils.
Laura hésita quelques instants.
— J’ai l’intention de me battre pour Alex, lâcha-t-elle finalement. Il faut absolument que je trouve le moyen de dire à Constantin qu’il a un fils.
Rien de bien nouveau et exaltant. Constantin est vraiment trop froid pendant les trois-quarts du livre et on dirait qu'il prend presque du plaisir à rabaisser et à blesser Laura.
Résumé
En apprenant que Constantin Karantinos, le célèbre milliardaire grec, est de passage à Londres, Laura sent son coeur s'affoler clans sa poitrine. Certes, elle n'a pas oublié qu'à l'époque, Constantin lui a clairement fait comprendre qu'il ne s'agissait pour lui que d'une aventure sans lendemain et qu'il n'avait aucune intention de la revoir un jour. Mais ne doit-elle pas tout tenter pour le rencontrer lors de son séjour londonien, et lui révéler, enfin, que de leur seule nuit d'amour est né un enfant ? Et que, aujourd'hui, ce petit garçon a besoin de lui...
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