Un baiser dans l'ombre

— Je ne peux pas m’en empêcher. C'est une histoire de fous : des bijoux volés, de la drogue... Qui peut donc m’en vouloir à ce point ?

Wally haussa les épaules.

— Paul Talbott m’a posé la même question. Je lui ai dit que... eh bien, d'après moi... c’était Valérie Thompson.

— Valérie ? s'écria Royce en se redressant d’un bond. C'est ridicule !

— Je fais peut-être fausse route, mais elle m’a toujours paru jalouse de toi.

— Quand nous étions plus jeunes, je ne dis pas, mais ça lui a passé. Non, moi je pencherais plutôt pour la mère de Brent... Ou alors Caroline ?

— Toute cette histoire m’intrigue au plus haut point, répondit-il en arpentant le salon. Je crois que je vais jouer les détectives de mon côté. Mon métier offre des avantages.

— Ne devrais-tu pas plutôt collaborer avec Paul Talbott ?

— Il ne me dira pas grand-chose. Je suis sur la liste des suspects, souviens-toi.

— Pourquoi ? C’est stupide !

Ce Talbott a raison. Tous ceux qui ont eu l’occasion de cacher les bijoux dans ton sac doivent être considérés comme suspects tant qu’ils ne sont pas formellement disculpés.

— Tu n’aurais aucun mobile, voyons !

— Non, mais si je t’assassinais, je serais ton unique héritier. À moi la maison ! la taquina-t-il.

— Avec l’hypothèque ? Mon pauvre, tu n'irais pas loin, rétorqua Royce, tandis qu’il éclatait de rire et la serrait affectueusement dans ses bras.