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Les Mashiba les avaient invités ce soir pour célébrer l’heureux événement, une initiative prise par Yoshitaka et concrétisée par Ayané.
— Ce sont les grands-parents qui gardent le bébé ce soir ? s’enquit Yoshitaka en les regardant successivement.
Ikai hocha la tête.
— Ils nous ont dit de prendre notre temps, car ils sont ravis de l’avoir pour eux seuls. C’est pratique d’avoir des parents qui n’habitent pas loin.
— N’empêche que je suis un peu inquiète. Belle-maman est trop gentille avec lui. Mes amies disent que c’est bon pour un bébé de pleurer un peu tout seul, mais elle ne lui en laisse jamais l’occasion, dit Yukiko en fronçant les sourcils.
— Je vais vous chercher de l’eau, s’écria Hiromi qui se leva en voyant que le verre de l’invitée était vide.
— Il y a de l’eau au réfrigérateur, peux-tu en rapporter une bouteille ? lui demanda Ayané.
Afficher en entierLes paroles de Yoshitaka lui étaient cruelles. Elle aussi rêvait d'avoir un enfant. Comme elle aurait aimé se balancer doucement sur un rocking-chair en sentant son ventre rond sous le poids d'un ouvrage de patchwork !
Un caprice du ciel l'avait privée de cette capacité. Contrainte d'y renoncer, elle avait jusque-là mené sa vie avec détermination, persuadée que son mari était aussi satisfait qu'elle de leur quotidien.
-Je peux te poser une question? tu risquesvde la trouver stupide, mais...
-Quoi donc ?
Elle se pencha vers lui et inspira profondément.
-Que sont devenus les sentiments que tu avais pour moi ?
Ils releva le menton, comme piqué au vif, puis un nouveau sourire flotta sur ses lèvres.
-ils n'ont pas changé. J'en suis certain. Mes sentiments pour toi sont les mêmes.
Afficher en entierKusanagi inspira profondément et appuya sur la sonnette de l’interphone de l’atelier de patchwork. Tout en regardant le panonceau où il était écrit : Ann’s House, il se demanda pourquoi il ressentait une telle tension.
Ayané lui ouvrit la porte sans prendre la peine de répondre par l’interphone. Son visage était pâle, et le regard qu’elle lui adressait aussi doux que celui d’une mère pour son fils.
— Vous êtes ponctuel, dit-elle.
— Ah oui ? répondit Kusanagi en regardant sa montre.
Deux heures pile. L’heure pour laquelle il avait annoncé sa visite.
Elle le pria d’entrer en lui ouvrant grande la porte.
Afficher en entier- Ce n'est pas une tâche agréable qu'on nous a confiée.
je ne m'habituerais jamais à rencontrer la famille des victimes.
- Le chef a dit que, chez nous, c'est toi qui le fais le mieux.
- Le vieux a dit ça ?
- Parce que tu as un visage apaisant.
- Ça veut dire quoi ? Que j'ai l'air idiot? lâcha Kusanagi dépité.
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