Extraits

Asahi marqua une pause lorsque Nali leva une main.

Leurs regards se posèrent sur l’épée fichée dans le sol. Il s’en approcha et la dégagea. Une longue marque de brûlure courait de la pointe à la garde comme si un éclair l’avait frappée.

— On dirait qu’elle a connu des jours meilleurs, commenta-t-il sèchement en la tendant à Nali.

Elle la prit en grimaçant.

— Ashure ne va pas me louper. Il adore ses épées de tout son cœur. Je dirais bien qu’il compense autre chose, mais malheureusement, je l’ai vu nu comme un ver, alors je sais que ce n’est pas le cas.

— Vraiment ? s’enquit Asahi, un sourcil arqué. Elle plissa le nez.

— Changeons de sujet, tu veux bien ? Il est comme un frère pour moi ! Disons simplement qu’Ashure a fait ronronner les dames de bonheur pendant plusieurs siècles, et restons-en là, répondit-elle en frissonnant.

— Ohé ! appela monsieur Griffon. Allez-vous enfin… Vous voilà ! Qu’est-ce qui vous a pris si longtemps ? Attendez, oubliez cette question. Si vous faisiez l’amour, je ne veux pas le savoir.

— Tu as trouvé ta dague ? demanda poliment Asahi.

— Il nous a sauvé la vie une fois et maintenant il est impossible à vivre, plaisanta-t-il.

— Une fois, récemment. Et c’était un sauvetage vraiment spectaculaire. Je me suis surpassé ! repartit monsieur Griffon d’un ton fier.

Nali étouffa son rire avec une main délicate sur sa bouche.

— Je ne m’interpose pas dans une dispute entre une dague magique et toi, plaisanta-t-elle.

— Est-ce qu’on pourrait rester sérieux ? réprimanda Asahi.

— Quelqu’un est de mauvaise humeur. Je garderai les deux yeux ouverts, accepta monsieur Griffon d’un ton bougon. Voulez-vous que je passe devant ?

— Et si nous y allions ensemble ? contra Nali.

Asahi pinça les lèvres. Parfois, il aimait cette dague comme un membre de sa famille perdu de vue depuis longtemps, et parfois, il regrettait de ne pas l’avoir laissée collée dans la sève d’un arbre, jetée au fond du ravin ou donnée à ces gobelins créatifs au mauvais caractère !