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Tous ces gens se croient libres parce que dans une démocratie. Tu parles ! Les consortiums sont aux commandes, les connivences dégueulent de partout, de la politique à l'information, jusque dans les divertissements. Les citoyens, bien dressés, font ce qu'on leur demande : travailler, obéir, acheter. L'utopie des élections, des syndicats, des contestations faciles est parfaitement encadrée pour vider le surplus de pression. Et pour donner l'illusion du choix, on abrutit les individus en leur en offrant un paquet dans tous les domaines, au point qu'ils ne se rendent même plus compte que c'est pourtant à chaque fois la même merde, avec le même but: les asservir. Notre quotidien est truffé d'outils pour nous analyser et nous industrialiser. Nos recherches sur Internet sont décortiquées, et même nos téléphones nous écoutent en permanence pour envoyer les données à des logiciels qui enregistrent, décryptent et nous répertorient selon nos personnalités. Ils savent tout de nous, tout, même l'heure à laquelle on va chier, puisque la plupart des gens en profitent pour sortir leur portable ! Pubs ciblées, marketing adapté et le marché transforme l'emballage pour contribuer à la grande illusion du choix. Tu parles ! Le contenu est toujours aussi vide.
Afficher en entierUne ville entière évaporée de tous ses habitants. Chaque année.
C’était un chiffre officiel. Dans ce pays dit « civilisé », l’équivalent de toute la population d’une grande cité disparaissait sans qu’on sache où ni pour combien de temps, ni si ces gens étaient encore en vie.
Environ 650000 personnes étaient déclarées disparues tous les douze mois. Rien que ça. Principalement des mineurs. La plupart finissaient par ressurgir quelque part, un jour, en plus ou moins bon état, parfois aussi froides qu’un pain de glace. Mais au bout du compte, environ 15 % s’envolaient pour de bon.
Près de 90000 personnes.
Sans jamais remonter à la surface de la société.
Et cela recommençait l’année suivante. Toujours et encore. Près d’un million d’individus en dix ans. Et le compte ne s’arrêtait jamais.
– Un million, répéta lentement Kat Kordell, effarée, comme pour mieux se figurer ce que cela représentait.
Afficher en entierElle s'asseyait toujours à la même place, à l'angle sud-est, pour avoir une vue dégagée sur le potager et le ru, carrefours de toute une faune qu'elle aimait surprendre en levant les yeux, entre deux pages. Car Janie aimait lire. Au-delà du raisonnable, estimait-elle parfois. Et depuis plus de quarante-cinq ans qu'elle habitait cette vieille demeure de bois, elle ne dérogeait jamais à son rituel de l'après-midi. Un bon livre, à l'abri sous la marquise. Une couverture sur les genoux durant la demi-saison ou, contrainte et forcée, dans le bow-window juste derrière pendant l'hiver. Elle éclusait les livres comme certains les godets à la taverne, buvant l'encre jusqu'à s'en faire des caléidoscopes d'histoires dans la cervelle, et lorsque ses pupilles se relevaient brusquement, attirées par un craquement suspect près de la rive, deux paysages se superposaient durant un bref instant, celui de ses romans et son propre jardin, sans qu'elle sache très bien ce qui était réel.
Afficher en entierL'Histoire nous a prouvé que les hommes peuvent obéir aux pires exigences, ce n'est qu'une question de manipulation, de circonstances, de moyens.
Afficher en entierElle s'asseyait toujours à la même place, à l'angle sud-est, pour avoir une vue dégagée sur le potager et le ru, carrefours de toute une faune qu'elle aimait surprendre en levant les yeux, entre deux pages. Car Janie aimait lire. Au-delà du raisonnable, estimait-elle parfois. Et depuis plus de quarante-cinq ans qu'elle habitait cette vieille demeure de bois, elle ne dérogeait jamais à son rituel de l'après-midi. Un bon livre, à l'abri sous la marquise. Une couverture sur les genoux durant la demi-saison ou, contrainte et forcée, dans le bow-window juste derrière pendant l'hiver. Elle éclusait les livres comme certains les godets à la taverne, buvant l'encre jusqu'à s'en faire des caléidoscopes d'histoires dans la cervelle, et lorsque ses pupilles se relevaient brusquement, attirées par un craquement suspect près de la rive, deux paysages se superposaient durant un bref instant, celui de ses romans et son propre jardin, sans qu'elle sache très bien ce qui était réel.
Afficher en entierIl se mit à gémir comme un enfant.
Un enfant terrifié par le plus monstrueux des cauchemars.
La douleur fut bien pire encore.
Afficher en entierElle n'avait pas envie de parler, juste de jouir, une chaleur douce et enivrante qui se propageait depuis son bas-ventre. Se masturber ne l'amusait pas. C'était le corps de l'autre, sa peau, son odeur, ses mouvements qu'elle recherchait, pas une délivrance mécanique sans saveur.
Afficher en entierSoudain, Atticus frissonna.
Il se demanda si la liste des victimes n'était pas colossale. Démentielle. A la mesure de cet endroit.
Un fragment terrestre de la folie des hommes.
Et de leur brutalité.
Afficher en entierMon Dieu, "petit ami". Horrible. "Mon mec", à la rigueur. "Mon compagnon", pourquoi pas. Mais "petit ami"... je n'ai plus vingt ans !
Afficher en entierEmbrasement fugace d'un flash. Pas de cuisses. Pas de hanches. Seulement un ridicule renflement à l'intérieur du vêtement. Mais surtout l'impression que le tissu était humide. Complètement imbibé, même. Et en dessous il y avait une large auréole sinistre. Pour autant, le sang n'avait pas dégouliné le long des marches, c'était comme s'il avait été absorbé, ne laissant qu'une tache croûteuse sur la pierre.
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