Extraits

"Maybe, I thought, I don't need a father to be happy. Maybe, what you get from a father, you can get somewhere else, from somebody else, later. Or maybe you can just work around what's missing, build the house of your life over the hole that is there and always will be."/ "Peut-être que je n'ai pas besoin d'un père pour être heureux, pensais-je. Peut-être que ce que tu reçois d'un père, tu peux le recevoir ailleurs, de quelqu'un d'autre. Ou peut-être que tu peux simplement travailler autour de ce qui manque, construire la maison de ta vie au-dessus du trou qui est là et qui le sera toujours."

"With my father gone, I might have a chance. As long as he was there giving me nothing of himself, I had to fight. I had to swallow the terrible truth of his disinterest and tell myself it did'nt matter. I was seeing the enormous energy it took to not hate him. It would just be such a relief."/ "Avec mon père parti, j'aurai peut-être une chance. Tant qu'il était là, ne me donnant rien de lui, j'avais à me battre. Je devais avaler la terrible vérité de son désintérêt et me dire que ça n'avait aucune importance. Je voyais l'énorme énergie qu'il me fallait pour ne pas le hair. Ce serait un tel soulagement."

« Une forme dans l'escalier en bois. Les marches ont une douce odeur et j'aime les lécher, mais elles sont rêches et salées ; leur goût et leur odeur sont différents et cela m'intrigue toujours, alors je lèche une nouvelle fois, pour être sûr. La chose dans l'escalier n'a pas de visage, pas de voix. Elle descend, passe devant moi. Je reste silencieux, curieux. Je ne sais pas ce que c'est, mais ça habite ici, aussi. C'est comme une ombre, [...]»

Ma mère a pris beaucoup de phots de mon cochon d'Inde Ernie et de moi - Ernie dans un des costumes que j'avais créés pour lui avec des bouts de tissu et de colle, Ernie assis sur une chaise comme une personne. Mais quand j'ai tendu un des énormes soutiens-gorge de ma mère entre les dossiers de deux chaises de la cuisine et que j'ai installé Ernie dans un des bonnets, comme dans un hamac, elle n'a pas pris de photo comme je l'espérais mais elle a crié : "Retire-moi cette horrible chose de mon soutien-gorge!" Je me suis senti insulté qu'elle ait traité Ernie d'"horrible chose" et je lui ai répliqué : "Il est plus joli que ce qui se trouve d'habitude dans ce vieux soutien-gorge."

Quand ma mère est enfin revenue à la maison, elle était si vide d'énergie et d'une maigreur si effrayante que j'ai tout de suite eu peur que ses qualités essentielles ne soient restées à l'hôpital. J'imaginais facilement une infirmière apercevant une masse sombre et confuse par terre et la jetant à la poubelle, sans réaliser qu'il s'agissait de l'esprit de ma mère.