Extraits

Soudain,un doute l'étreint : et si elle sous-estimait sa mère ? Et si celle-ci avait toujours été au courant d'une autre histoire,murmurant sous les Lapins noirs tel un ruisseau souterrain ? Cette idée la fait tressaillir.

Après tout, le panneau devant la maison devait avoir une signification. Sinon, pourquoi sa mère aurait-elle posé à côté ? Si, il doit y en avoir un ... La réponse se trouve forcément là, quelque part dans la maison.

Si on ignore le début de son histoire, s'aperçoit-elle, même un début pas très joli et que l'on écrirait pas si on pouvait l'éviter, on est dans l'incapacité d'en comprendre le milieu, encore moins la fin." (p 350, 351)

Malgré toute son étrangeté et sa tragédie, elle sait que ce manoir va lui manquer, comme les lieux qui vous portent à réécrire la carte de votre vie, ne serait-ce qu'un peu, des lieux qui vous prennent une partie de vous-même et vous donnent en échange un peu de leur esprit." (p 285)

Si tu vis dans le passé... (sa voix commence à se briser) tu ne vis qu'à moitié." (p 178)

Jon a toujours aimé garder un œil sur elle. Elle l'adore pour ça - le sens viril du territoire -, tout en ayant envie de le repousser. Aimer et être aimée l'effraie, lui donne l'impression d'être vulnérable. Elle s'insurge contre cet état, se jurant de rester le plus indépendante possible, mariée ou non. De ne jamais être une femme qui ne vit qu'à travers son couple." (p 170)