Un mariage chez les Hudson / La brûlure d'une étreinte

Un mariage chez les Hudson

Si nous nous remettons ensemble, dit–elle, soutenant son regard, alors nous ferons les choses différemment cette fois.

– Qu’entends-tu par différemment ?

Il affichait un air prudent à présent.

– Je veux dire que je veux un vrai mariage, Dev. Pas l’association distante et polie d’autrefois.

– Traduction ?

Il plissa les yeux, l’air un peu menaçant, mais elle tint bon. Elle n’était pas l’épouse docile et timide qu’il croyait. Elle avait sa propre personnalité, et elle avait eu le courage de dire à l’homme qu’elle aimait qu’elle préférait partir plutôt que de se contenter d’un semblant de mariage. Si elle avait eu la force de le quitter, alors elle aurait la force de se battre pour lui.

– Je veux que tu passes du temps avec moi. Je veux que nous soyons de vrais partenaires.

– Valerie…

– Ah, non ! s’exclama-t–elle vivement. Ne prends pas ce ton patient avec moi, Dev.

Le visage de son mari se ferma aussitôt, mais elle refusa de se laisser intimider. Elle n’allait pas s’empêcher de dire exactement le fond de sa pensée. Cette fois, elle irait au bout. S’ils devaient faire un nouvel essai, elle ne se satisferait pas de demi-mesures.

– Tu employais toujours ce ton quand tu voulais me signifier poliment de me calmer, souligna-t–elle.

– Non, ce n’est pas…

– Tu l’as fait, mais tu ne le feras plus, d’accord ?

Elle s’approcha de lui, ce qui n’était pas chose facile car elle avait les genoux chancelants. Et l’onde de chaleur qui était montée en elle à la vue de Dev s’était maintenant transformée en un brasier dévastateur.

– D’accord ?

– D’accord.

Elle sourit, et fut ravie de voir un éclair dans les yeux de Dev.

– Je suis ta femme, Dev. Et si nous voulons faire fonctionner ce mariage, alors je veux que tu m’accordes plus d’attention. Et il y a autre chose. Je sais que nous avons pris un mauvais départ, mais je te veux dans mon lit.

La brûlure d'une étreinte

Il la connaissait depuis un an et il ne l’avait vue perdre le contrôle que deux fois – le soir où elle était montée sur le taureau mécanique et la veille quand elle s’était laissée aller dans ses bras.

Il traversa le hall de l’hôtel.

Pendant l’entretien qu’il avait eu avec un entrepreneur, les images de la veille n’avaient cessé de le tourmenter, l’empêchant de se concentrer.

Arrivé dans sa suite, il se laissa tomber dans le canapé ; il se sentait tellement las, soudainement !

Il n’avait pas vu Abby de la matinée. Comme elle l’avait annoncé, elle n’était pas venue au rendez-vous. Elle travaillait probablement à l’organisation de leur séjour à Cozumel. Ou à son mariage.

Mais ce mot avait–il encore le moindre sens ?

Il n’était pas encore marié qu’il trompait déjà Mona ! Il avait beau ne pas lui avoir promis de l’aimer, il s’était promis à elle. Et il était un homme d’honneur. Sa mère lui avait enseigné, année après année, à toujours respecter ses engagements et à faire honneur aux femmes qu’il rencontrait.

Mais le vrai désastre était ailleurs.

Le désastre était qu’Abby réveillait en lui des émotions et des sensations insoupçonnées. Il la désirait comme il n’avait jamais désiré personne. Comme il n’aurait jamais imaginé pouvoir désirer une femme.