Extraits

J'étais celle que ma mère voulait que je sois. Je lui faisais plaisir et, en retour, elle m'aimait. Voilà, c'était aussi simple que ça. Le petite fille parfaite, aux cheveux longs séparés en deux nattes impeccables et aux souliers vernis. Une vraie caricature.

D'ailleurs je ne sais même pas si j'ai envie d'un enfant . Bien sûr Lily est craquante, je l'adore , mais c'est surtout parce que je peux la rendre à sa mère dés qu'elle se met à pleurer

Assise dans le bureau de ma nouvelle responsable, je l’écoute m’exposer « sa » vision du service. Tout ce qu’elle voudrait changer. Ce qu’elle pense mettre en place. Ce qu’elle attend de l’équipe. J’essaie de me concentrer, de m’intéresser, de ponctuer ses phrases de hochements de tête. Et franchement ce n’est pas facile tant tout ceci manque de profondeur, si l’on exclut bien entendu celle de son décolleté.

Elle a eu sa promotion il y a à peine huit jours et déjà elle a oublié d’où elle venait. Elle a oublié que c’est moi qui l’aie formée. Que c’est moi qui lui aie tout appris. Curieusement, depuis une semaine, son look a changé aussi. Plus court, bien plus court. Et plus profond donc. Abyssal en fait. Étrange…

La période de l’enfance est sans aucun doute une période bénie. Une période au cours de laquelle on se satisfait de ce que l’on a. Le lendemain n’a pas tellement d’importance, ni de sens. On n’a pas vraiment conscience que l’on pourrait vivre une autre vie.

Mais l’enfance ne dure pas éternellement. Un jour on grandit. Un jour on en a marre des couettes et des souliers vernis. Un jour on a envie de se rebeller. On a envie d’une paire de rangers et d’une coupe à la garçonne. On a envie

Je jouais tranquillement dans ma chambre. Je ne faisais pas de bruit. Je ne faisais pas de caprice. Je mangeais de tout, je finissais mes assiettes. J’allais me coucher quand on me le demandait. Je rangeais ma chambre. Que demander de plus !

J’étais comme celle que ma mère voulait que je sois. Je lui faisais plaisir et, en retour, elle m’aimait. Voilà, ça s’arrêtait là. La petite fille parfaite, cheveux longs, couettes sur le côté, souliers vernis. Une vraie caricature à moi toute seule.

La période de l’enfance est sans aucun doute une période bénie. Une période au cours de laquelle on se satisfait de ce que l’on a. Le lendemain n’a pas tellement d’importance, ni de sens. On n’a pas vraiment conscience que l’on pourrait vivre une autre vie.

Assistante de gestion, c’était excitant comme l’avancée d’un escargot sur une feuille de salade certes, mais ce n’était pas le bagne.

Je rêvais de devenir écrivain, de voir mon nom inscrit en bas d’un roman. Comme tous ceux qui s’entassaient sur la moquette de ma chambre et que je lisais avec avidité. Il aurait fallu que je fasse des études de lettres, j’ai obtenu un diplôme de gestion.

J'ai créé un tableau Excel avec le nombre de pages à écrire par jour et le temps à y consacrer quotidiennement afin d'y parvenir. J'y ai intégré différentes variables, telles que "temps passé à chercher le bon mot", "temps passé à manger du chocolat", "temps passé à faire la sieste", "temps passé à me lamenter auprès de Nina que je n'y arriverai jamais"... Il faut tout de même rester réaliste.

Une fois devant chez mes parents, je suis stressée comme un poisson rouge à l'approche de l'épuisette.