Un modèle d'escort

Owen rit. Cal avait dû remarquer qu’il avait beaucoup regardé son costume.

— S’il vous plaît. Je dois acheter des costumes pour le travail d’ici la semaine prochaine avant qu’ils ne réalisent que je n’ai que trois blazers pratiquement identiques. Ma garde-robe est un désastre.

— J’ai eu cette impression, dit Cal avec un signe de tête au pull d’Owen.

— Ce n’est pas bien ?

Il avait passé plus de temps à choisir quoi porter qu’à cuisiner. Bien qu’il ait l’air terne, comparé à Cal.

— Zut, j’aime vraiment ce pull…

— C’est bien. Peut-être plus adapté à un homme plus âgé que moi de dix ou vingt ans.

Un autre rire s’échappa des lèvres d’Owen. Les taquineries de Cal l’apaisaient plutôt que de paraître mesquines.

— Je comprends pourquoi Alyssa appelle mon pull Monsieur Rogers.

Il le déboutonna, l’enleva et le posa sur le dossier de sa chaise, restant en simple chemise noire.

— Beaucoup mieux, approuva Cal. Je pourrais peut-être vous emmener faire du shopping, si vous décidez de me revoir.

— Vraiment ? s’exclama le jeune homme, sentant son visage s’échauffer à l’idée. Ce serait génial.

— Je peux vous donner quelques recommandations pour l’instant. Vous serez mieux dans quelque chose de plus…

Il jeta un regard sur le corps d’Owen, celui-ci ayant l’impression que de la vapeur s’échappait de ses oreilles, comme dans un dessin animé.

—… ajusté.

Owen essaya d’éviter de montrer à quel point il était nul pour recevoir des compliments en s’empressant de prendre une bouchée de goulash. Harrison ne l’avait complimenté que lorsqu’il voulait quelque chose.

La musique changea, et Ella Fitzgerald chanta Someone to Watch Over Me, une des chansons préférées de la mère d’Owen, et il regarda Cal fermer les yeux, tout au plaisir d’écouter.

— Votre goût pour la musique compense le pull, dit-il, tout en charme taquin. C’est en partie ce qui m’a convaincu de vous accepter ce soir.

— Ah oui ? J’ai, euhhh… laissé quelque chose de côté dans mon profil à ce sujet.

— Oh ? dit Cal en arquant un sourcil vers lui.

— J’aime aussi le métal.

L’éclat de rire de Cal semblait tout à fait sincère.

— Émissions télévisées et jazz de maman, métal de papa, je suppose ?

— C’était Maman la fan de Megadeth.

Plus ils riaient et parlaient ouvertement, plus Owen se sentait à l’aise, même en parlant de ses parents, ce qui était rare.

— J’écoute du métal lorsque je travaille. Ella pour me détendre.

— Très bien. Je ne considérerai pas cela comme une rupture de contrat, dit Cal, tout en séduction même en retirant sa fourchette de sa bouche pour boire son vin.

Tout à son propos enchantait Owen. Même si Cal n’était qu’un fantasme, il était aussi tangible.