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Résumé
Embarquez-vous avec Surcouf, ses corsaires, et son mousse, pour courir les mers, sus à l'anglais…
Le 4 vendémiaire an VII, c'est-à-dire le 25 septembre 1799, le trois-mâts la Bretagne sortait du port de Brest et gagnait la mer, toutes les voiles dehors.
C'était un beau navire de commerce qui transportait des émigrants vers l'Amérique. On mourait de faim en Bretagne, comme un peu partout d'ailleurs en France, et cette émigration-là ne ressemblait point à celle que les lois encore en vigueur punissaient de mort.
Le gouvernement accordait son consentement à tout citoyen qui, muni de son brevet de civisme, déclarait ne s'absenter que pour subvenir à son existence ou faire acte de commerce.
Par malheur, la navigation était très difficile. Les côtes étaient étroitement surveillées par les croisières anglaises, qui usaient de représailles dans la guerre de course.
Il devenait chaque jour plus difficile aux navigateurs français d'échapper à la poursuite des vaisseaux britanniques, dont les canons coulaient impitoyablement tout navire refusant d'amener son pavillon.
La Bretagne cependant nourrissait cette espérance de se dérober à l'œil vigilant des vigies rouges. Elle filait de huit à dix nœuds et n'avait pas craint de tenter un aussi long voyage au moment le plus défavorable de l'année, en une saison féconde en naufrages.
Elle portait dix-huit hommes d'équipage et cent vingt passagers, au nombre desquels figuraient un jeune médecin, Charles Ternant, sa femme et ses deux enfants, Anne et Guillaume. Anne avait alors sept ans, Guillaume tout près de cinq…
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