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Un Noël pour deux / Il suffit d'un regard



Description ajoutée par Underworld 2019-11-23T14:48:28+01:00

Résumé

** Un Noël pour deux - Susan Crosby **

Série "Wives For Hire" - Tome 3

Denise sait bien que son mariage avec Gideon Falcon n'est qu'une simple façade, un arrangement professionnel destiné à ne durer que quelques semaines. Elle-même est de toute façon bien trop accaparée par sa carrière pour songer à fonder une famille. Mais alors, quel est donc ce troublant vertige qui l'envahit dès qu'elle croise le regard sombre de Gideon ? Et pourquoi se prend-elle soudain à désirer de tout son être qu'il la regarde, qu'il l'embrasse et qu'il la touche comme s'ils étaient réellement mari et femme ?

** Il suffit d'un regard, Marie Ferrarella **

Fasciné, Travis Marlowe est incapable de détourner le regard de la jeune femme qui lui fait face et le fixe de ses grands yeux interrogateurs. Avec ses cheveux longs et lisses comme des fils d'or et son visage d'ange, Shana O'Reilly est tout simplement la plus belle femme qu'il ait jamais vue. Une femme sexy, infiniment désirable, mais qui, quand elle aura entendu la terrible nouvelle qu'il s'apprête à lui annoncer, ne manquera pas de le détester...

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Classement en biblio - 12 lecteurs

extrait

** Extrait offert par Susan Crosby **

-- Un Noël pour deux --

- 1 -

Debout face à la fenêtre de son bureau, Denise Watson se demandait si Gideon Falcon serait ponctuel au rendez-vous de 15 heures qu’elle lui avait fixé. Contrairement à elle, il ne donnait pas l’impression d’avoir l’œil rivé sur sa montre.

De là où elle se tenait, elle pouvait voir l’un des carrefours les plus animés du centre-ville de Sacramento. Cela faisait un an qu’elle avait installé A Votre Service — son agence d’intérim créée il y a cinq ans et spécialisée dans le personnel de maison et de bureau — au cœur de ce quartier prestigieux. Elle adorait cette vue sur la ligne des toits, qu’elle avait depuis sa fenêtre du troisième étage.

Soudain, elle aperçut un motard qui se garait sur une place disponible, en bas de son immeuble. Il devait sûrement s’agir de Gideon. La moto cadrait parfaitement avec son job d’organisateur de circuits aventure. Ne passait-il pas son temps à piloter des hélicoptères et des jets privés pour emmener des cadres surmenés faire du trekking dans des coins reculés, loin de toute civilisation ? Il n’était pas homme à utiliser les modes de transport classiques, même à la mi-décembre alors que la pluie menaçait.

Elle l’observa tandis qu’il ôtait son casque et récupérait un objet long et étroit avant de se diriger vers l’entrée de son immeuble.

Elle arrangea la lourde masse de ses cheveux qui retombait souplement sur ses épaules et retourna à son bureau, surprise d’entendre les battements désordonnés de son cœur résonner dans ses tympans. Elle avait été très attirée par Gideon lors du mariage de son frère David, il y a un mois. Ils avaient dansé ensemble presque toute la nuit, aucun d’eux ne voulant changer de partenaire.

Comment ne pas être séduite par cet homme ! Il était tout simplement beau comme un dieu, avec sa chevelure brune, ses yeux d’un bleu intense et ce corps d’athlète. Même son audace la fascinait, elle qui était pourtant la prudence personnifiée.

Une seule ombre au tableau : il n’avait pas jugé bon de l’appeler depuis cette fameuse nuit.

Sa réceptionniste la prévint par téléphone de l’arrivée de son visiteur. Il était pile à l’heure. Un bon point pour lui, se dit-elle tout en s’avançant à sa rencontre dans le hall de réception.

Il s’est fait couper les cheveux. Ce fut la première chose qu’elle remarqua en le voyant. Non qu’ils fussent trop longs auparavant, mais ils l’avaient été suffisamment pour boucler sur sa nuque et retomber sur son visage quand il s’était penché vers elle en dansant. Sa nouvelle coupe le faisait paraître tel qu’il était en réalité : un homme d’affaires énergique, avec, en prime, un petit côté dangereux, excitant au possible.

— Je vous remercie de me recevoir malgré votre emploi du temps chargé, déclara Gideon en lui serrant la main, le regard pétillant de malice, comme s’il lisait dans ses pensées.

Il portait des bottes, un blue-jean, une chemise blanche et une veste en cuir noir — une tenue à la fois chic et décontractée, qui lui allait parfaitement.

— Un client s’est décommandé, expliqua-t-elle, alors qu’ils se dirigeaient vers son bureau. A cette époque de l’année, nous sommes débordés : le personnel de maison est très demandé avant et après Noël.

— En revanche, pour moi, c’est le calme plat.

Il s’exprimait d’une voix tranquille, comme si cela ne le dérangeait pas le moins du monde d’être désoeuvré. Peut-être appréciait-il cette période de répit. Là encore, il différait d’elle : elle détestait rester sans rien faire.

— Je vous débarrasse de votre veste ? proposa-t-elle.

— Merci.

Il appuya son tube en carton contre le bureau et ôta son blouson. Elle fut tentée de s’en envelopper pour s’imprégner de sa chaleur, mais elle se contenta sagement de le suspendre à la patère.

Pourquoi ne l’avait-il pas appelée ? se demanda-t-elle pour la énième fois tout en prenant place en face de lui, sous son regard inquisiteur.

— En quoi puis-je vous être utile ? s’enquit-elle.

— J’ai besoin d’une femme.

A ces mots, elle sentit aussitôt une immense déception l’envahir. Elle avait secrètement espéré que ce rendez-vous n’était qu’un prétexte pour la revoir. Depuis un mois, il occupait toutes ses pensées, mais, visiblement, ce n’était pas réciproque. Il était là uniquement pour affaires.

— Bon. Voyons cela, enchaîna-t-elle d’un ton professionnel.

Elle pianota sur son clavier pour faire apparaître à l’écran un formulaire de demande de personnel.

— Qu’attendez-vous d’elle ?

— Qu’elle ait les qualités d’une bonne épouse.

— Mais encore ? insista Denise avec un petit sourire. Nos employés de maison ont des compétences très diverses : préparatifs d’une réception, courses, ménage, garde d’enfants…

Il fit un signe de dénégation.

— Je n’ai pas besoin d’une employée mais d’une épouse.

Sous l’effet de la surprise, elle s’arrêta de taper.

— Vous devez confondre. Je ne dirige pas une agence matrimoniale !

— Pourtant, mes frères ont rencontré l’âme sœur grâce à vous.

Il voulait vraiment une épouse ? se demanda-t-elle, sidérée.

— Le hasard a bien fait les choses, c’est tout.

Il se cala sur sa chaise, une cheville posée sur son genou, avant de poursuivre, comme si de rien n’était.

— David dit que vous avez le chic pour dénicher la perle rare. Vous avez même trouvé une répétitrice pour les enfants de Noah. Or, cela ne fait pas partie des attributions de votre agence, que je sache.

— Il s’agit d’une pure coïncidence. Tricia était disponible à ce moment-là et elle possédait les qualifications requises, même si elle ne postulait pas pour cet emploi.

— Il n’empêche, Tricia et Noah sont sur le point de se marier, et David a épousé Valerie, fit valoir Gideon. D’ailleurs, n’appelle-t-on pas votre agence Epouses à louer ?

— En effet, reconnut-elle avec un sourire contraint. On lui a donné ce surnom fâcheux parce que nos employées assument pour ainsi dire le rôle d’une épouse.

— Sauf qu’elles n’ont pas de relations sexuelles avec leurs patrons.

A ces mots, elle sentit son pouls s’accélérer.

— Cela va de soi. Mais, indépendamment du sexe, nos employées ne remplaceront jamais une véritable épouse.

— En l’occurrence, j’ai besoin d’une épouse… sans le sexe.

— Vous voulez dire, une femme que vous feriez passer pour votre épouse ?

— C’est ça.

— Pourquoi ?

— Pour m’aider à remporter un marché.

Cette étrange réponse l’intriguait et la déconcertait.

— Et vous devez être marié pour conclure cette affaire ?

— Oui. Pour des raisons purement commerciales.

— Eh bien, c’est la première fois que je reçois une pareille demande ! Vous voulez louer des enfants, par la même occasion ?

Il lui décocha un grand sourire.

— Pas nécessairement, quoique… Une femme enceinte ferait bien dans le tableau.

Il se redressa, le visage soudain sérieux.

— Ecoutez, je recherche quelqu’un d’intelligent, sachant tenir une conversation, et qui se sente à l’aise avec des hommes d’affaires. En somme, une femme capable de tenir son rang à mes côtés et de m’apporter une certaine stabilité, voire une certaine crédibilité, aux yeux de mes interlocuteurs.

— Je vois. Et combien êtes-vous prêt à débourser pour cette « épouse » modèle ?

— Combien prendriez-vous ?

— Je n’ai pas de tarifs définis pour une demande de cette nature. Il faudrait que nous en discutions avec l’intéressée avant de fixer un prix.

— Je crois que je me suis mal exprimé, Denise. C’est vous que je veux.

Denise tressaillit sous l’effet de la surprise et elle eut bien du mal à recouvrer ses esprits. Se moquait-il d’elle ?

— Je ne loue pas mes services, finit-elle par dire.

— Pourquoi cela ?

— Parce que je possède et dirige cette entreprise. Croyez-moi, ce n’est pas une sinécure.

— Je m’adapterai à votre emploi du temps. Que diriez-vous des week-ends et des soirées ?

— C’est impossible, Gideon.

— Cet adjectif ne fait pas partie de mon vocabulaire ! plaisanta-t-il. Je vous propose d’en discuter ce soir, autour d’un bon repas. Je vous ai apporté mon plan d’affaires. Vous jugerez par vous-même.

— Vous pensez que cela va me faire changer d’avis ?

Il lui décocha un large sourire.

— Ça ne coûte rien d’essayer.

— Personne ne croira que nous sommes mariés, objecta-t-elle. Nous nous connaissons à peine.

— Détrompez-vous. Nous dirons que nous nous sommes rencontrés lors de l’enterrement de la vie de garçon de David et que ce fut le coup de foudre au premier regard. Nous expliquerons que nous nous sommes évités toute la semaine jusqu’au mariage, parce qu’aucun de nous n’avait jamais ressenti quelque chose d’aussi fort auparavant, et que nous n’osions pas y croire.

Son regard se fit plus tendre et sa voix plus douce tandis qu’il poursuivait le récit de leur conte de fées. Un conte de fées soudain bien tentant.

— Et puis, lors de la réception qui a suivi le mariage, nous avons dansé et discuté pendant des heures, les yeux dans les yeux, nos deux corps enlacés, et nous avons compris que nous étions faits l’un pour l’autre. Nous avons donc décidé de filer à Reno pour nous marier sans plus tarder. En cours de route, nous avons bien tenté de nous dissuader mutuellement de commettre une telle folie, mais cela n’a servi qu’à renforcer notre décision de nous unir pour la vie. Même les plus cyniques croiront à cette merveilleuse histoire d’amour, parce que nous en parlerons avec passion. Et tous envieront notre chance.

Il fallut quelques secondes à Denise avant de reprendre pied dans la réalité. Elle s’était prise au jeu ! Gideon avait raison, puisqu’il avait réussi à la convaincre, elle, d’autres y croiraient. Pourtant, à le voir, il n’avait rien d’un prince charmant romantique. Il faisait plutôt penser aux héros d’Hemingway. Un aventurier. Un survivant. Cependant…

— Je doute que ça puisse marcher. Comment expliquerez-vous à votre famille que vous avez tenu notre mariage secret pendant un mois ?

— Il n’y a pas de raison pour que mes frères découvrent la vérité. Seules, les personnes que je veux convaincre d’investir dans mon projet penseront que nous sommes mariés. Et je parie qu’elles ne poseront aucune question. Mais, au cas où elles se montreraient curieuses, il vaut mieux avoir une histoire toute prête. Au moins, laissez-moi vous présenter mon projet. Si je ne réussis pas à vous persuader qu’il est sérieux, on en restera là. Acceptez mon invitation, Denise, je vous en prie, insista-t-il, un sourire persuasif aux lèvres.

Elle était fermement décidée à refuser son étrange proposition, mais elle dînerait avec lui, par égard pour David et Noah — deux bons clients. Après tout, Gideon était aussi un client potentiel. Elle s’arrangerait pour lui trouver une « épouse » parmi ses effectifs.

Elle croisa les mains sur son bureau, l’air on ne peut plus professionnel.

— Il vous faudra attendre ou revenir un peu plus tard. J’ai des rendez-vous à 16 heures et 16 h 30.

Elle ne parvint pas à voir sa réaction, car il se leva aussitôt pour récupérer sa veste.

— Je serai là à 17 heures, si cela vous convient. Au fait, je peux le laisser ici, en attendant ? demanda-t-il en lui désignant son tube en carton.

— Bien sûr, acquiesça-t-elle en le reconduisant. Mais j’y pense, pourquoi ne pas commander un repas chez le Chinois du coin ? On mangerait dans la salle de réunion.

Il s’arrêta, et posa une main sur son coude, le regard rivé au sien — un regard intense qui eut pour effet de la troubler profondément.

— Permettez-moi de vous inviter, Denise.

Pourquoi diable ne l’avait-il pas fait plus tôt ? pesta-t-elle en son for intérieur.

— Entendu, se contenta-t-elle de répondre.

Il remonta sa main jusqu’à son épaule qu’il pressa doucement. Ce simple geste la mit dans tous ses états. Elle sentit le sang affluer à son visage. Pourvu qu’il ne se rende pas compte de son émotion !

— A tout à l’heure, murmura-t-il en quittant son bureau.

Elle lui répondit d’un simple signe de tête. Malgré elle, elle alla se poster près de la fenêtre pour guetter sa sortie sur le parking. Au lieu de récupérer sa moto, il se dirigea vers le Capitol Mall tout proche. Pourtant, il ne donnait pas l’impression d’être un accro du shopping, mais il est vrai que Noël approchait, et il avait des neveux et nièces à gâter.

Denise sursauta en entendant la voix de son assistante tout près d’elle.

— Oui, Stacy ?

— Je dis que ton monsieur Falcon est vraiment craquant, remarqua-t-elle en désignant la silhouette qui s’éloignait. Je suppose que c’est le frère de Noah et David.

— Oui. Celui du milieu.

— Compte-t-il engager quelqu’un, lui aussi ? Ce serait amusant si tu lui trouvais la femme de sa vie, comme pour ses frères.

— C’est peu probable.

Stacy haussa les épaules, un geste qui fit remonter sa courte chevelure brune. Elle avait vingt-huit ans — un an de moins que Denise — et était plus petite et plus menue que sa patronne. Elle avait été la toute première recrue de Denise et, pour l’heure, elle apprenait les ficelles du métier afin d’être prête à prendre la relève le jour où Denise déciderait de développer son affaire. Au fil des ans, toutes deux étaient devenues amies.

— Pourquoi est-il venu ?

— Pour me voir.

— Oh, alors, c’est personnel.

Etait-ce vraiment personnel ? N’y avait-il aucune autre femme à qui il pouvait demander ce genre de service ?

— Nous nous sommes rencontrés au mariage de David, se contenta de préciser Denise.

— Tu aurais pu tomber plus mal, plaisanta Stacy.

— En effet. Lui, au moins, ne m’a pas écrasé les pieds en dansant !

Stacy éclata de rire.

— Alors, comme ça, tu sors avec lui ?

— Oui. Il m’a invitée à dîner ce soir.

— Je parie qu’il embrasse bien, soupira-t-elle.

Denise n’avait pas eu l’occasion de le vérifier malgré les nombreuses opportunités qui s’étaient présentées à Gideon lors du mariage, notamment quand il l’avait raccompagnée à sa voiture, au petit matin. Elle devinait d’instinct qu’il était le genre d’homme doué pour le plaisir et que ce serait sans aucun doute un amant attentif et respectueux. Cette impression l’avait frappée il y a un mois, et elle la ressentait encore aujourd’hui avec la même force.

— Tu me diras si j’ai vu juste, ajouta Stacy par-dessus son épaule, en sortant du bureau.

— Je n’y manquerai pas, assura Denise, sachant pertinemment qu’elle n’en ferait rien.

Elle avait retenu la leçon. Cette fois-ci, elle se garderait de faire la moindre confidence à qui que ce soit.

* * *

Dans un restaurant tranquille, à un pâté de maisons du bureau de Denise, Gideon sirotait sa bière en attendant que la jeune femme finisse de consulter son plan d’affaires. Il admirait sa tenue, à la fois élégante et professionnelle — chemisier en soie et jupe noire moulante, sans oublier les talons de huit centimètres qui lui évitaient de se dévisser le cou pour le regarder dans les yeux. Malgré ses efforts pour l’oublier, il la retrouvait telle que dans son souvenir : un mètre soixante-dix de pure perfection, des yeux d’un vert profond, trop sérieux la plupart du temps, et une chevelure brune et soyeuse qui flottait sur ses épaules…

Une chevelure dont les racines blondes racontaient une autre histoire. Pourquoi se teignait-elle les cheveux ? Avait-elle quelque chose à cacher ? Et, si oui, de quoi s’agissait-il ?

Quand le serveur leur apporta les salades, Denise mit les documents de côté.

— Ainsi, vous avez l’intention de racheter une station de sports d’hiver, remarqua-t-elle.

— Oui. Les Trails. Elle surplombe le lac Tahoe, dans l’Etat du Nevada, expliqua-t-il tout en piquant une tomate avec sa fourchette. Ainsi que vous pouvez le constater, elle possède un énorme potentiel sous-exploité, notamment l’été, puisque les terrains sont transformés en pâturages. Au milieu des années 60, Ed et Joanne Baker, les propriétaires, ont construit quinze chalets sur le site. Je compte tout raser et recommencer de zéro pour créer un espace de loisirs opérationnel toute l’année — ski de fond, bien sûr, mais aussi randonnées, V.T.T., promenades équestres, camping en pleine nature et escalades guidées. Sans oublier les infrastructures d’accueil : un grand hôtel-restaurant, un spa — incontournable de nos jours — et peut-être même un espace réservé aux conférences ou aux retraites.

Une petite lueur brilla dans les yeux de Denise, mais elle détourna le regard si vite qu’il ne parvint pas à en déchiffrer le sens.

— De combien de temps disposez-vous ? demanda-t-elle.

— Je dois présenter mon offre aux Baker dans dix jours. J’ai tout obtenu sauf une partie des capitaux nécessaires. Cela fait deux mois que je galère — depuis le décès de Max Beauregard, mon associé dans cette affaire. Je devais acheter le terrain et m’occuper des pistes, et il devait faire construire l’hôtel. Vous connaissiez Max ?

— Pas personnellement. Il est mort jeune, n’est-ce pas ?

— Trente-sept ans. Il a fait fortune très tôt dans le secteur technologique. Il a été l’un de mes premiers clients quand j’ai monté ma boîte, et, par la suite, il m’a recommandé à ses amis et associés. Il m’a aussi donné d’excellents conseils en matière de placements financiers — des conseils qui ont révolutionné ma vie.

— Est-il mort avant d’avoir signé tous les documents ?

— Non. C’était une affaire en bonne et due forme. Mais Anne, sa veuve, ne souhaite pas reprendre le flambeau.

— Le contrat n’est-il pas juridiquement contraignant, même vis-à-vis d’elle ?

— Oui. Surtout la condition posée par les Baker : ils ne veulent vendre les Trails qu’à un jeune couple marié qui s’engage à conserver le nom de la station et son caractère familial. Les Beauregard remplissaient la condition requise, même si, en réalité, c’était mon projet. Après le décès de Max, j’ai tenté de trouver un autre couple. Encore fallait-il qu’il soit intéressé et qu’il ait l’argent nécessaire pour investir dans cette affaire. Autant chercher une aiguille dans une meule de foin. Finalement, le mois dernier, Anne m’a fait remarquer à juste titre que si j’avais été marié, le problème serait en partie résolu. Il ne me resterait plus qu’à trouver un commanditaire pour l’hôtel.

— Elle aurait pu vous avancer les fonds nécessaires.

— C’était l’idée de Max, et non la sienne. Je n’ai pas voulu l’obliger à adhérer à ce projet, sachant qu’elle n’y tenait pas.

— Je comprends. En revanche, la condition posée par les Baker me semble étrange. Qu’est-ce qui empêche un couple marié, présentant l’apparence du bonheur, de conclure l’affaire et de divorcer une semaine plus tard ? Comment les Baker comptent-ils faire respecter cette clause ?

— Sur le plan juridique, ils n’ont aucun recours.

— Ainsi, vous serez prétendument marié jusqu’à la signature du contrat et vous mettrez fin à ce « mariage » aussitôt après ? Ce n’est pas très moral.

— Où est la moralité dans cette histoire ? Les hommes mariés n’ont pas l’apanage de la probité, que je sache. Je veux les Trails, parce que je sais tout le parti que je peux en tirer. Ce qui fait de moi le candidat idéal pour ce projet, c’est mon souci de conserver le caractère familial et convivial de la station, mais aussi mon envie de développer de nouveaux centres d’intérêt et de suivre l’évolution des tendances. Ce n’est pas un projet utopique, loin de là. Et si je dois faire semblant d’être marié pour décrocher le contrat, je n’hésiterai pas une seconde.

— Que se passera-t-il si les Baker découvrent le pot aux roses ?

— Comment le pourraient-ils ? Seuls, vous et moi connaîtrons la vérité.

Elle partagea un petit pain et le beurra machinalement tout en réfléchissant.

— Bon, je comprends. Combien de commanditaires devraient participer au financement de l’hôtel ?

— Un seul.

— Vous plaisantez ?

— Non. C’est un projet de longue haleine, qui ne sera pas rentable immédiatement. C’est pourquoi je cherche un homme riche, capable d’attendre plusieurs années avant d’empocher les premiers bénéfices. Par ailleurs, si j’avais en face de moi plusieurs commanditaires, je n’aurais qu’un petit pourcentage de l’affaire, alors que j’ai travaillé dur et économisé sou par sou pour monter ce projet.

— Ce serait un accord sur une base 50/50 ?

— Dans l’absolu, je préférerais 51/49 pour être sûr d’avoir le dernier mot. Mais j’ai peu de chances de trouver l’oiseau rare.

Denise posa sa fourchette sur son assiette vide et but une gorgée de vin, l’air absorbé.

Puis elle leva son verre, comme pour porter un toast.

— Eh bien, ce projet me semble extraordinaire… avec un bémol, toutefois.

— Lequel ? demanda-t-il, agréablement surpris.

Elle haussa les épaules.

— L’hôtel me pose problème.

Quelque chose dans le ton de sa voix intrigua Gideon.

— Max et moi avons engagé James Madigan. C’est un architecte spécialisé dans la construction d’hôtels.

— Oui. Je sais qui il est.

Sa réponse impliquait non seulement qu’elle le connaissait mais qu’elle désapprouvait ce choix.

— Vous avez des objections contre son plan ?

— Puisque vous me le demandez, oui. Ne vous méprenez pas. Madigan est bon dans son domaine — à savoir, construire une chaîne d’hôtels en conservant une tradition déjà établie — mais il manque de créativité. A mon avis, il aurait fallu donner un cachet plus rustique au bâtiment pour qu’il s’intègre mieux dans l’environnement. Quant à la conception de l’intérieur… disons qu’elle est sans surprise. Elle ressemble en tout point à celle des autres hôtels de montagne.

— Ainsi, d’après vous, les clients doivent être surpris ?

Contre toute attente, cette femme d’affaires déterminée et réfléchie le fascinait et l’excitait au plus haut point. En général, il avait un faible pour les femmes intrépides et aventureuses, comme lui. Il en avait même épousé une, mais le mariage n’avait pas fait long feu. Au départ, il avait trouvé Denise trop méthodique et pointilleuse à son goût, mais elle possédait un corps de rêve qu’il avait eu bien du mal à oublier. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’il avait gardé ses distances durant le mois écoulé — pour ne pas se laisser détourner de son objectif prioritaire. Malgré tout, il n’avait pas réussi à la chasser de son esprit.

— En tout cas, moi, j’aime être surprise quand je voyage, assura-t-elle. J’imagine qu’une station comme les Trails, au cœur de la Sierra Nevada, possède des paysages superbes. Il faudrait les mettre davantage en valeur.

Elle tapota le tas de documents avant d’ajouter :

— Les chambres sont bien conçues, mais je n’en dirai pas autant des pièces communes. Si je…

Elle s’arrêta net et lui adressa un sourire d’excuse.

— Désolée, je m’emballe.

Il l’observa soudain avec des yeux neufs. Certes, elle était intelligente, il le savait, mais il n’avait jamais vu une telle flamme dans son regard.

— Je n’ai plus le temps de faire modifier les plans, remarqua-t-il. Il reste dix jours…

— C’est suffisant. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de fignoler les détails. Il vous suffirait juste d’avoir une ébauche et une estimation raisonnable des coûts, n’est-ce pas ?

— Exact.

Il s’interrompit pour laisser le serveur débarrasser leurs assiettes et apporter leur plat principal — saumon pour Denise et côte de bœuf pour Gideon.

— Mais il s’agit de refaire le travail de A à Z. Et si je n’ai pas de plan pour étayer mon projet, je ne serai pas crédible auprès de mes futurs commanditaires.

— Vous en aurez un.

— Seriez-vous magicienne ?

Elle tarda à répondre, et un silence pesant s’installa entre eux.

— Au début, j’ai cru que vous vous étiez adressé à moi parce que vous saviez qui je suis, finit-elle par dire. Mais, de toute évidence, vous l’ignorez.

Il la contemplait, l’air troublé, ne comprenant pas ce qu’elle voulait dire. Un mois auparavant, il avait passé une nuit entière à danser avec elle et à admirer sa plastique superbe. Mais elle ne lui avait rappelé personne en particulier.

— Je devrais vous connaître ?

— Et si je vous dis que la plupart des gens m’appellent Deni ?

Il ne lui fallut que quelques secondes pour faire le rapprochement. Deni Watson ! Il la visualisait très bien. Silhouette blonde et éthérée, tenue décontractée, tempérament débridé. A l’époque, elle faisait régulièrement la une des journaux à scandale avec son amie Dani Machin chose. Deni et Dani, les deux inséparables. Elle était la fille de Lionel Watson, le magnat de l’hôtellerie, propriétaire de la luxueuse chaîne Watson Hotels fondée il y a des lustres par le père de Lionel.

Deni Watson était jeune, belle et extravagante. Une enfant terrible, certes, mais sublime.

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Commentaires récents

Bronze

Deux romances attendrissantes, douces, avec une touche de sensualité et d’aventures. Une collection que j’aime beaucoup par le fait qu'ils font de superbes entre-deux. ET comme son nom l’indique, il y a toujours plein de passion, d'intensité. Chacun de ses romans peut être entraînant, doux, érotique, attendrissant. Ils vont feront passer de délicieux moments. Cette histoire est d’un immense romantisme et pleine de rebondissements. Délicieuse. Chaleureuse. Un entre-deux parfait.

#lecturedusoir #passion #désir #séduction #amour #tendresse #douceur #romance #sexy #humour #érotisme #attirance #suggestiondelecture #lecturedumoment

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Argent

Dans "Un Noël pour deux" de Susan Crosby, on retrouve Gideon Falcon le deuxième des frères Falcon, le frère de David (le cadet) - voir "Le piège de la séduction" et de Noah (l'aîné) - voir "La maîtresse de Noah Falcon".

On découvre à présent qui est en fait Denise Watson, la propriétaire et fondatrice de "A votre service" : Déni Watson, la fille de Lionel Watson, le magnat de l'hôtellerie, propriétaire de la luxueuse chaîne Watson Hotels fondée par le père de Lionel.

Gideon a retiré ses parts de la compagnie automobile Falcon et a monté une agence de cuircuits aventure.

Son rêve à présent est d'obtenir le marché des Trails. Pour ce faire, Gideon fait appel à Denise car il a besoin d'une épouse temporaire, Denise en personne...

C'est en fait grâce à Denise que ses deux frères ont en fait trouvé l'âme soeur !!! Valérie pour David et Tricia pour Noah...

Dans ce tome on fait également allusion à Jake McCoy - voir "Une inoubliable nuit d'amour".

Je vous invite également à découvrir les autres frères McCoy :

- Donovan -- voir "L'enfant de Donovan McCoy"

- Joe (Joseph) -- voir "Une femme amoureuse"

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Argent

"Un Noël pour deux" de Susan Crosby

Tome 3 de la série "Wives For Hire"

Titre en VO : The Millionaire’s Christmas Wife

Acteurs principaux : Gideon Falcon & Denise

Gideon Falcon est le deuxième des frères Falcon

Denise est la directrice de "A votre service" - agence d'intérim créée il y a cinq ans et spécialisée dans le personnel de maison et de bureau

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Lu aussi

Je l'ai lu mais je n'ai pas aimé ce livre-ci. Ni la première histoire, ni la deuxième. Elle ne sont pas bien.

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Date de sortie

Un Noël pour deux / Il suffit d'un regard

  • France : 2009-12-01 - Poche (Français)

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